Il faut en fait contourner le massif des Naukluft pour accéder au parc. Nous faisons un petit détour pour trouver un peu d’essence et être plus à l’aise mais les indications du Lonely sont dépassées depuis 6 ans. Tant pis, on va enlever la climatisation.
Nous arrivons au parc pour le repas de midi et nous installons en bord de rivière, à l’ombre, dans un petit camp ramassé. Nous partons pour une promenade qui remonte la rivière en passant d’une rive à l’autre, obligeant à sauter de rochers en rochers, à faire de petites escalades, à passer dans des broussailles, bref, la balade idéale.
Le massif est caractérisé par des plateaux qui s’élèvent au-dessus de la plaine du Namib, et qui ont été creusés par 3 rivières, créant des grottes, des ravines, des gorges. Bien irrigué, c’est un parc riche en animaux, comme des zèbres de montagne, des petites antilopes qui sautent de rochers en rochers (des klipspringers), des Kudus, des babouins et même des léopards. Nous sommes toujours à l’affût des léopards, mais pour une balade à pied, nous pesons les arguments de l’intérêt d’une rencontre. A la différence du guépard, le léopard est un dominant puissant qui n’hésiterait pas à nous attaquer. Ayant bien pesé le pour et le contre, nous sommes contre.
Pour la balade, nous avons aussi voté pour savoir qui marcherait à l’avant, en charge d’effrayer les éventuels mambas noirs car certains en ont rencontrés dans la région. J’ai perdu à 3 voix contre une. J’avais mis en avant qu’en cas de morsure de n’importe qui, je serais le plus à même pour porter la victime et courir aux secours, ou pour conduire vers l’hôpital. Mais des arguments comme « rien ne sert de courir, il faut avoir le vaccin avec soi » ou « autant faire mordre le plus gros pour augmenter les chances de résistance et de survie » ont emporté l’affaire.
Bonne ambiance!
La montagne est ravissante, il fait doux et les couleurs sont chaudes.
Nous croisons les habitants du parc, à l’exception du léopard, donc tout se passe pour le mieux.
Nous trouvons même des crabes dans la rivière.
De retour au camp, nous observons les babouins escalader la falaise qui surplombe la rivière. Il va falloir ranger les provisions ce soir.
La nuit est très fraîche et le vent nous réveille.
Le lendemain, nous rebroussons chemin puis descendons à travers la réserve de Namibrand, où abondent de nouveau les animaux. Nous longeons le Namib donc le rouge des dunes n’est jamais loin derrière la montagne.
Les dunes reviennent d’ailleurs complètement sur la fin du parc.
Nous atteignons ensuite le parc du Namtib, les dunes s’éloignent, des montagnes jaunes puis rouges les remplacent, mais le rouge des dunes se trouve aussi au sol.
Nous trouvons un camp autosuffisant, installé sur une ferme de nouveau immense, dans une nature époustouflante. C’est peut-être le plus beau camping que nous ayons fait avec celui de l’avant-veille.
De grosses montagnes rouges dans le dos, chargées de gros rocs pareils à des boulets, une plaine jaune ouverte à nos pieds et notre arbre.
Nous nous installons bien vite pour en profiter, enfin euh…, nous balançons tout dehors depuis le fond du coffre, puis faisons chauffer l’eau pour la douche et faisons l’école dans le crépuscule. Le dîner est devant le coucher du soleil, parce qu’il n’y a pas la télé.
Cette fois, le vent est super-violent, les bâches claquent et le tout bouge. Le lendemain, la voiture a été déplacée par le vent qui s’est pris dans les tentes et nous sommes en fait en hauteur dans l’arbre.
Hein? Non, ce n’est pas vrai mais cela n’aurait pas été surprenant.
La route que nous reprenons pour sortir de la propriété donne envie de s’arrêter et de sortir la toile et les pinceaux. Heureusement que nous n’avons aucun talent de peinture sinon on y passait la journée.
A l’arrivée sur Aus, nous récupérons une route goudronnée, des toasts et de l‘essence. Nous avons décidé de pousser jusqu’à la côte pour le déjeuner, jusque Lüderitz, pour voir s’il n’y aurait pas une pâtisserie pour le dessert et le goûter.
Sur la route, nous faisons un stop pour regarder les chevaux sauvages qui survivent dans la région.
Un cheval sauvage, cela ressemble à un cheval. Cela ne passionne pas les enfants outre mesure.
En revanche, quand le panneau annonce la présence de hyènes, là, tout le monde scrute l’horizon.
Cela permet d’admirer la route qui présente des dunes et des montagnes d’une couleur corail, nuance que nous n’avions pas encore observée. C’est le bord sud du Namib.
La zone est sinon marquée par le fait qu’elle complètement interdite d’accès. Il est interdit d’aller à droite ou à gauche. Sinon, on entre dans le parc joliment nommé « Sperrgebiet park », qui est en fait une zone interdite, gardée par des mercenaires. Il y a des animaux, des hyènes et des chacals, mais la grande attraction du parc, ce sont les diamants. Toute la zone qui descend jusque l‘Afrique du Sud (100 kms sur 300 kms) est fermée et surveillée. La ville de Lüderitz présente le même visage. Pas le droit d’aller à droite ou à gauche sous peine de se heurter à l’entreprise d’extraction de diamants. La région est entourée de déserts mais elle est rocailleuse et peu accueillante. Sur la plage que nous avons choisie pour le pique nique, il y a des grilles sur les côtés pour éviter que nous soyons tentés d’outrepasser nos droits. Comme la ville ne possède pas de pâtisserie, que l’ambiance est lugubre, nous rebroussons chemin et avalons les 100 kms qui nous séparent de Aus. Un aller-retour pour rien.
Pendant que les enfants escaladent les montagnes, nous regardons les jours qui nous restent (une grosse semaine!). Nous pouvons passer voir le Fish River Canyon et y rester si les balades nous plaisent, puis aller explorer le Kalahari quelques jours avant de remonter sur Windhoek.
Quand il ne reste qu’une semaine, ce n’est plus un tour du monde, ce sont des vacances. Les enfants s’agitent en pensant à ce qu’ils vont dire aux cousins et cousines, aux copains, aux blagues qu’ils vont faire à leurs grands-parents. Ils sont contents de continuer et pressés de rentrer en même temps. Alors que nous ne sommes pas pressés de rentrer.