Quel contraste avec la ville d’Hanoi que nous venons de quitter! Que les Chinois sont souriants, curieux, rigolards à Jianshui! Pas stressés. En même temps, ils n’habitent pas dans le bruit et la fureur de Hanoi. Jianshui est calme, accueillante et compte à peu près 20 000 habitants (un hameau en Chine).
Quand on sort de la vieille ville, on trouve bien sûr des quartiers plus misérables ou des avenues rectilignes mais la même ambiance y règne. On y croise des personnes en scooter électrique, en vélo ou à cheval.
La vielle ville en revanche a gardé son charme. Ce n’est pas un musée; les maisons ont été restaurées mais abritent des banques, des cantines, des magasins de chaussures, … C’est une ville normale avec de belles maisons et de beaux temples, des portes monumentales, des sites conservés Très différent et beaucoup plus puissant que Hoi An. En même temps, il n’y a pas meilleur que les Chinois pour faire vivre une ville chinoise.
Il y a un nombre incroyable de magasins de vêtements et de chaussures, à des prix incroyables. Pour les touristes chinois sans doute.
Se balader sur les rues pavées, visiter des demeures ancestrales et de jolis jardins nous transportent dans le temps. C’est la vraie joie des tours du monde. Nous vivons les aventures de Tom et Léa (je suis sûr que vous êtes de fervents lecteurs des « cabanes magiques », à moins que vous n’ayez plus de 9 ans et que vous ne connaissiez pas d’enfants). Nous avons visité des endroits magnifiques comme la maison de la famille Zhu, conservée à travers les générations.
Nous avons trouvé l’architecture que nous mettrons en œuvre lorsque nous construirons notre maison: des cours carrées et les bâtiments autour, ouverts, de jolies pentes, … On peut toujours rêver.
Et la féérie augmente lorsque paraît une belle en costume traditionnel (oui, oui, c'est une touriste chinoise qui fait des photos; sous le costume, elle a des bas résilles noirs, des baskets blanches et un T-Shirt "I am not your mom, do your laundry yourself").
C’est le dépaysement total. Sortis des « wei », « ni hâo », « chei chei », nous ne comprenons rien à ce que l’on nous dit et c’est réciproque. Commander à manger dans un restaurant est une vraie aventure, avec du suspens, des surprises, des moments d’horreur et de rigolade. Et même quand on nous apporte ce qu’on pensait avoir commander, cela n’a rien à voir avec ce que l’on imaginait. Je me suis fait avoir plusieurs fois avec le poulet en prenant le plat typique de la région (un ragout de poulet avec des plantes médicinales cuit dans un pot en terre).Je me suis retrouvé à ne rien pouvoir manger. Les morceaux de choix ici sont les pattes et le cou, cuits avec la peau. Pas facile de trouver de la viande là-dessus et de l’extraire avec des baguettes. La seule méthode qui vaille est la méthode locale: tout fourrer dans la bouche et cracher par terre les cartilages trop durs et les os. Je n’arrive pas encore à cracher par terre et c’est très limitant pour manger ici.
Bon, on a quand même fini par aller s’acheter des légumes à manger crus au marché et des nouilles à se préparer avec de l’eau chaude pour manger à la maison et rompre avec la routine des repas surprises.
Très sympa d’ailleurs le marché. Les enfants sont restés longtemps à regarder les anguilles se faire assommer, éventrer et arracher les entrailles. Pareil avec les poissons ou les grenouilles.
Les stands de viande sont moins appétissants.
Le lundi, c’est Pâques ici aussi et c’est l’hôtel qui sert de décor à la chasse. C’est toujours le même combat!
Comme nous nous plaisons à Jianshui, nous prolongeons d'une journée et allons visiter le temple de Confucius. Celui-ci fit office d'école pendant 750 ans et de ses portes sortirent de nombreux diplômés des concours impériaux. C'est un parc immense dans lequel nous pouvons méditer les enseignements de Confucius que l'on nous a remis à l'entrée (en Chinois).
Cette pretite prolongation nous oblige à accélérer le rythme pour l'étape suivante. Le mercredi, nous prenons le bus pour Kunming, la capitale de la province (plus d'1 million d'habitants). Sur la route, nous passons par la cuvette de Tonghai, où s'étendent à perte de vue des cultures de choux. Des champs de choux, des camions de choux, des tas de choux. L'arrivée sur Yuxi est moins champestre; des hauts fourneaux, des centaines de barres d'immeubles en construction autour d'usines noires. Et enfin, l'arrivée à la gare de bus de Kunming.
Enorme ville, hautes tours, nous en profitons pour bien manger et visiter un supermaché chinois, racheter des basiques pour la suite. Nous visiterons la ville au retour.
Le jeudi, nous partons pour Dali, vers l'Ouest et les montagnes.