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12 août 2013 1 12 /08 /août /2013 13:01

7h00 du matin, nos sacs sont faits, petit-déjeuner avalé, nous attendons le bus au coin de la rue. Le but de la destination: l’île de Mantanani, à 25km de la côte nord du Sabah, petit îlot de sable blond entouré de magnifiques coraux, eaux cristallines bleues ou vertes, cela dépend. Nous avions vu un reportage avant de partir sur un petit enfant et un dugong (un lamantin) qui s’étaient pris d’affection. Cela nous a chauffés à blanc parce que nous avions choisi la destination sans savoir qu’il y avait des dugongs et c’était la cerise sur le gâteau.

L’itinéraire à Bornéo n’est pas vraiment celui que nous voulions faire. Nous voulions initialement prendre du temps dans l’Est du Sabah mais la recrudescence des tensions entre rebelles musulmans philippins et gouvernement philippin d’un côté, le retour d’Abu Sayyaf dans la zone des îles Sulu de l’autre, ont poussé les gouvernements étrangers à déconseiller la zone que nous voulions découvrir. Les attentats et combats de mars dernier semblaient être dépassés mais cela a recommencé quand nous sommes arrivés en Malaisie. Nous avons donc modifié nos plans et avons passé plus de temps sur Kuching dans le Sarawak à l’Ouest (trop) et plus de temps (trop) à Kota Kinabalu qui se trouve dans l’Ouest du Sabah.

Nous avons essayé de nous rabattre sur le centre, des treks en jungle à Mulu et sur les hauts plateaux près de l’Indonésie à Bario, mais tout était over-booké. Trop tard.

Mantanani, c’est donc la bouffée d’oxygène, le point d’orgue du voyage. Et après les 2 jours de pluie de Gunung Kinabalu, nous avons besoin de soleil pour nous refaire.

Comme le chauffeur est en retard, nous inspectons les alentours et tombons sur un chauffeur de minivan qui nous indique que pour Mantanani, faut pas trop y compter. D’après lui, il y a trop de mer pour que les bateaux partent de la côte Nord.

10 minutes après, une employée est dépêchée sur place pour nous donner la nouvelle: l’île est coupée du monde. Certains ont la chance (ou pas) d’être bloqués sur l’île et d’autres ne peuvent pas y accéder: trop de vent, trop de mer.

Ce sont les à-côtés du typhon Utor qui s’attaque aux Philippines.

Donc voilà, on est dimanche, il est 7h15, toutes les agences de voyage sont fermées jusque demain, nous avons rendu notre chambre et nous sommes à la rue. Et nous avons 2 jours avec rien de prévu qui suivent 2 jours avec rien à faire.

Nous téléphonons à un palace plus au nord sur la côte pour passer 2 jours au bord de l’eau: complet.

Nous téléphonons à un hôtel situé sur une île au sud du Sabah (Tiga island), qui se trouve non loin d’un îlot sur lequel viennent nicher des serpents de mer: ne prend pas d’appel, merci de s’adresser à une agence de voyage (fermée).

Je tente un ou deux hôtels haut de gamme pas loin pour voir leurs agences de voyage, elles n’ouvrent qu’à 9 heures.

Alors oui, il y a un moment de découragement et des pensées négatives. C’est pas faux.

 

Nous nous dirigeons vers l’hôtel que nous avions prévu pour le lendemain soir et tentons de prendre une chambre en avance. C’est possible pour 50% de plus que le prix annoncé! Pas vraiment le choix, nous posons nos affaires et prenons la direction du port pour passer la journée sur une île en face de KK. Cela ne nous enchante pas, mais c’est mieux que la chambre d’hôtel. Nous changeons d’île pour éviter les foules de Chinois, et prenons l’île préférée des locaux. Comme c’est dimanche, ce ne sera pas vide mais cela changera de scène.

Le temps est plutôt maussade mais les enfants s’amusent bien. Cela n’empêche pas les commentaires réguliers sur le côté gravement injuste de la vie quand on ne peut pas nager avec les dugongs.

Il y a quand même quelques poissons dans les coraux ternes qui ont survécu à la dynamite.

03 Kota Kinabalu - Manukan 07

Nous évitons la pluie mais pas l’eau. Le vent s’est fortement levé et la mer est bien formée. Le retour en speed boat au travers des vagues est pour le moins agité. Les vagues balaient le bateau et nous en sortons complètement trempés. Nous faisons le chemin du retour vers l’hôtel en laissant une longue coulée.

Nous sauvons la journée (!) en tombant sur un super resto chinois qui fait des dim sum succulents. Cela faisait un moment que nous en cherchions.

Deuxième jour de peine loin de Mantanani, rien de prévu. Rideaux ouverts à 7 heures, il pleut comme jamais.

Virginie reste à l’hôtel et j’emmène les enfants sous des trombes d’eau vers le parc animalier de Lok Kawi, à 30 km de la ville, pour tuer le temps. Les petits parapluies protègent un peu les coupe-vents, et une fois que nous avons pris les billets, on nous annonce qu’il sera difficile de voir les animaux qui se cachent. Nous arpentons quand même le parc et le soleil finit par sortir. A peu près au moment où nous observons un cobra royal tuer un autre petit serpent pour le manger. Sûrement un signe! Nous passons un peu de temps avec les tigres et les éléphants pigmés, beaucoup avec les serpents, et les enfants ont la joie de pouvoir caresser un python réticulé. Ils auraient bien voulu le croiser dans la jungle, quoique.

03 Kota Kinabalu - Lok Kawi 12

03 Kota Kinabalu - Lok Kawi 05

Nous meublons ainsi la matinée.

Après-midi tranquille avant notre départ pour Kuala Lumpur demain.

Nous sommes tous un peu amers parce que notre visite de Bornéo ne correspond pas à ce que nous voulions faire. Pas de chance avec le temps, pas de chance avec la géopolitique, beaucoup de monde, cela arrive. Cela nous donnera une raison de revenir.

Nous ne savons pas si la région Est résistera assez longtemps pour que nous revenions. Les abords de la rivière KInabatangan ont déjà été tellement déboisés pour la palme que les animaux subsistent dans une fine frange de jungle en bord de rivière. C'est mieux pour les touristes qui peuvent observer plus d'animaux, mais cela ne durera pas longtemps.

On verra quand on reviendra!

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