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24 avril 2011 7 24 /04 /avril /2011 09:00

Effectivement, nous nous sommes réveillés un peu tard pour prendre nos billets de train. Nous n’avions pas pris en compte les vacances scolaires françaises, ni le fait que la saison touristique de Sapa bat son plein (les rizières sont vertes).

Le mercredi soir, il ne restait plus de places dans les trains avant samedi soir! Nous voulions un train le vendredi soir afin de nous rendre au marché de Sapa, comme tout le monde. Nous aurions peut-être pu tenter de prendre une place dans les trains de luxe privés.

L’achat des billets avec une caissière parlant quelques mots se révèle ardu. Elle nous affirme sans regarder que les trains sont complets et nous sort d’autorité des places pour le samedi soir. Une fois les billets dans la main, nous nous apercevons qu’elle nous a pris des places dans le premier train, partant de Hanoi à 19h40 et donc arrivant à 4h15 à Lao Cai. Nous lui demandons s’il y a des places dans les trains suivants, notamment dans celui arrivant à 6h30. Il y en a mais il faut maintenant payer 10% supplémentaire pour modification de billets. Nous avons beau lui expliquer qu’elle ne nous a pas demandé quel horaire nous voulions, elle n’a qu’une réponse: 10%.

Tant pis.

Le samedi soir, après un mauvais repas en vitesse au restaurant « Indochine » (près du très bon « Badiane » complet, et du très bon « Quan An Ngon » complet), nous arrivons 15 minutes avant le départ. Nous sommes la cible des porteurs qui nous arrachent les bagages et partent en courant. Nous voilà tous partis en courant pour rattraper les bagages, les porteurs et le train. Ils montent les valises dans le wagon et nous poussent tellement brusquement dans le wagon qu’ils blessent Virginie à la jambe. Un bel œuf de pigeon qui saigne. Cela ne les empêche pas de demander leur pourboire!

Bon, la cabine (soft beds), la plus chère du train, est évidemment crasseuse. Nous sommes déjà contents de n’être que 4 et pas 6 dans la cabine car notre vendeuse de billets n’avait pas su nous répondre. Nous sortons donc nos oreillers, les draps de soie et nous installons comme nous pouvons en tendant un drap pour couper la climatisation qui gèle comme dans un frigo.

A côté, les bruits de crachats par terre nous font plaisir de n’être qu’à 4. C’est très local comme train, notre wagon est rempli de Chinois.

Réveil à 4h du matin, petite fraicheur.

06 Lao Cai - Arrivée 01

Nous prenons un petit déjeuner de rois, brioches et Nutella dans la salle d’attente de la gare de Lao Cai.

06 Lao Cai - Arrivée 02

Toutes les 2 minutes, un chauffeur de bus nous demande si nous ne voudrions pas aller à Sapa. L’arrivée des trains s’enchaînent, 4 de suite entre 4h et 6h30. Des chauffeurs de taxi essayent aussi de nous convaincre de partir vite vite pour la frontière mais elle n’ouvre qu’à 7 heures, ce qu’ils font semblant d’ignorer.

Il est enfin l’heure d’y aller. Nous faisons le change de tous nos dongs dans la rue et je prends un dernier café vietnamien. Il a la consistance de la mélasse et est super fort!

06 Lao Cai - Arrivée 03

Il faut attendre longtemps pour sortir du Vietnam et pourtant il n’y a pas trop de monde.

06 Lao Cai - Départ 02

Sortis du bâtiment, nous arrivons devant le pont qui enjambe le fleuve rouge. Nous allons arriver à pied en Chine (pas de contrepèteries de mauvais gout, non, ne cherchez pas!).

06 Lao Cai - Départ 03

Bye bye Vietnam!

Loa Cai

23 avril 2011 6 23 /04 /avril /2011 17:07

Après l'escapade en baie d'Halong, nous revenons assez épuisés par la nuit au diesel. Nous consacrons tout de même le jeudi à l'exploration des 36 rues de nouveau et faisons quelques achats de souvenirs.

Les maisons ressemblent à des containers de bateau. 3 m de large et 2,5 m de haut, très profonds, fonctionnels. De petits couloirs ou des ruelles permettent d'accéder aux pièces successives de l'arrière, à de petites cours. Les containers sont entassés les uns sur les autres, 2 ou 3 maximum.

04 Hanoi - ballade de rue 61

04 Hanoi - ballade de rue 65

Dans les pièces de devant, les passants voient la boutique ou la pièce à vivre avec une couchette, de l'eau courante, le scooter bien sûr. La cuisine se fait dehors, le salon c'est le trottoir. Toute la vie est sur le trottoir. A l’arrière, difficile d’imaginer comment ils font pour faire tenir autant de personnes dans des pièces aussi exigües.

Moyen-âge à l’arrière, boom économique dehors, les mentalités entre les deux.

Un spectacle intéressant est l'observation des motos et de leurs cargaisons improbables. Il existe des livres sur le sujet car c'est intimement lié au Vietnam, à son histoire et à son développement. D'abord les vélos, maintenant les motos. Quand on pense que Peugeot a jugé il y a quelques années que le marché n'était pas intéressant, Piaggo s'est installé et fait plus de chiffre ici qu'en Europe. Voilà quelques spécimens glanés pendant l'après-midi. Les petits chats, je ne peux garantir qu'ils n'aient pas fini dans des nems.

04 Hanoi - ballade de rue 15

04 Hanoi - ballade de rue 26   04 Hanoi - ballade de rue 43

04 Hanoi - ballade de rue 41   04 Hanoi - ballade de rue 21

04 Hanoi - ballade de rue 64   04 Hanoi - ballade de rue 34

04 Hanoi - ballade de rue 29   04 Hanoi - ballade de rue 24

04 Hanoi - ballade de rue 46   04 Hanoi - ballade de rue 22

04 Hanoi - ballade de rue 35

Une mention spéciale pour le porteur d'échelle qui a dû finir son trajet avec pas mal de monde accrochés dans les barreaux.    

Les balades nous ont aussi emmenés dans les quartiers coloniaux français, vers l’opéra, l’hôtel Métropole (où nous achèterons viennoiseries et œufs pour fêter Pâques), vers le temple de la littérature, vers les beaux bâtiments, les avenues tirées au cordeau, des perpendiculaires, …

04 Hanoi - ballade de rue 38

04 Hanoi - Temple de la littérature 02

Nous avons aussi été voir un spectacle de marionnettes aquatiques, tradition vietnamienne . Les marionnettes sont animées par des perches qui passent sous l’eau, tenues par l’artiste derrière les décors. Ils sont dans l’eau saumâtre jusqu’à la taille et se croisent, se chevauchent pour donner vie aux scènes traditionnelles, religieuses, …

Accompagnés par un orchestre traditionnel excellent (pour autant que je puisse juger). Tout était bien mais Louis est ressorti furibond car les dragons n’ont pas cracher sur les spectateurs et ça c’est nul!

04 Hanoi - Marionnettes 02   04 Hanoi - Marionnettes 03

Jeudi, nous sommes invités de nouveau chez les Cagnard. Non seulement ils nous reçoivent mais en plus ils nous offrent de ramener des affaires en France. Marc part samedi avec une valise vide que nous allons remplir! Ayant fait les magasins dans la journée, nous arrivons les bras chargés à 5 heures. Pour ne pas arriver qu’avec des obligations, nous demandons à l’hôtel de nous indiquer où acheter des fleurs. Ce n’est pas grand-chose et encore, ce n’est pas à la hauteur de ce qu’on voulait. Nous n’avons pas le choix sur les bouquets. C’est bizarre car il nous avait semblé voir plus de fleurs vendues dans la rue. Ce ne doit pas être la bonne!

04 Hanoi - ballade de rue 27

Lorsque nous les offrirons à Stéphanie, l’étendue de notre goujaterie va prendre une dimension magistrale. Ce ne sont pas de vraies fleurs, enfin pas tout à fait. Les tiges, cachées dans du papier déco, sont des bouts de bois plantés dans un bloc de mousse vert, dans lequel sont à leur tour plantés des tubes de plastique, dans lesquels sont enfoncés des têtes de fleurs. Bilan, quelques pétales, le reste en plastique, la grande classe, le présent adéquat, quoi! Difficile de trouver un vase pour des pétales mais c’est sans compter sur les dons d’hôtesse de Stéphanie, qui trouvera tout de même une façon de l’arranger.

Pendant que les grands font leurs devoirs, Louis et Alexandre donnent un coup de main en cuisine. Mais dès que nos enfants débarquent, Alexandre file les rejoindre (à raison sinon il n’aurait plus rien reconnu de sa chambre) et Louis se retrouve seul pour faire sa pana cota.

04 Hanoi - Louis cuisine

04 Hanoi - Les autres jouent

Stéphanie nous garde à dîner. Nous ne l’avions pas prévu mais cela nous enchante vraiment. Repas de fête (pour nous): ratatouille et plateau de fromages. Nous faisons des infidélités à Jeannot, le fromager de Colomiers, mais impossible de résister. Une seconde fois cette semaine, nous allons faire un saut de 10000 kms bien agréable. C’est émouvant un plateau de fromage dans un plat de la grand-mère de Marc. Avec les fraises et la pana cota de Louis, c’est parfait.

Cela tombe en plus à un moment où nous faisions le constat que l’on mangeait mal. Pas assez de fruits et légumes, trop gras, trop de viande (j’ai mangé tellement de poulet depuis 2 mois que le matin, au lieu de me raser, je me plume). Quand le régime ne nous va pas, nous sommes mal lunés, alors ce soir encore, c’est l’oasis!

Forts de ce constat, nous irons d’ailleurs manger le lendemain dans un bon restaurant français, la Badiane (à recommander), histoire de maintenir le moral au beau fixe.

Pour l’heure, il nous faut partir car les 4 garçons ont école. Nous prenons congé en espérant nous croiser à Léguevin cet été. Il faudra les gaver de fruits du jardin et de foie gras!

C’est la fin de la partie Vietnam qui approche. Un sentiment mitigé. Comme pour le Cambodge, nous n’avons fait que survoler le pays. Nous avons vu de belles choses mais peut-être pas les plus intéressantes et nous n’avons pas pu nouer de contacts avec les gens. Difficile de cerner et comprendre certains Vietnamiens car nous ne rencontrons que ceux qui traitent avec les touristes.

Quelle est la suite du programme?

Nous pouvons rentrer en Chine à partir de samedi mais nous n’avons pas réussi à avoir de train pour la frontière avant samedi soir. Si nous allons à Sapa, nous allons manquer le marché du samedi matin. Nous nous demandons si nous irons à Sapa car tout (trains, hôtels) a l’air plein. Peut-être irons-nous directement en Chine, nous verrons à Lao Cai, au bout de la ligne de chemin de fer.

04 Hanoi - ballade de rue 31

20 avril 2011 3 20 /04 /avril /2011 16:38

A 8 heures du matin, nous faisons route vers la baie d'Halong. Il y a évidemment des riziẻres ả perte de vue, et, plus étrange, des tombes au milieu des rizières et des vendeuses de pain en bord de route.

04 Hanoi - Route d'Halong 02

04 Hanoi - Route d'Halong 01

A mesure que nous progressons, nous croisons aussi d'affreuses usines thermiques. Il y a aussi des mines de charbon ả ciel ouvert.

04 Hanoi - Route d'Halong 04

04 Hanoi - Route d'Halong 03

7 heures de route aller-retour laissent plus de temps qu’il n’en faut pour apprécier la conduite locale. Quelques principes simples la gouverne, en l’absence de règles.

1 - Il faut toujours garder à l’esprit le mépris de sa propre sécurité et de celle d’autrui. Le piéton n'existe pas.

2 - Regarder derrière n’a aucun sens. Chacun ses problèmes.

3 - Ceux qui arrivent en face ne sont pas prioritaires ou dignes d’intérêt. Ils vont se pousser au dernier moment.

4 - Ralentir est par construction une perte de temps. Ceux qui vous précédent vont trop lentement. Klaxonnez.

5 - Une manœuvre dangereuse est toujours préférable à une manœuvre qui est plus lente.

Une fois qu'on sait cela, la vie devient plus facile.

Une fois arrivés au port, nous attendons que notre bateau débarque les passagers précédents. Les premiers ilots de la baie ne sont pas loin du port et on pourrait les apercevoir. Malheureusement, il y a une nuée de bateaux qui fait écran.

05 Halong - Ballade sur la baie 02

Une fois les passagers embarqués, c'est la course pour sortir le premier. Au final, tout le monde prend la même route.

05 Halong - Ballade sur la baie 06

Sur la route, nous dépassons les célẻbres "Ilots des poulets qui se battent", qui sont l'emblẻme de la baie.

05 Halong - Ballade sur la baie 11

Plus loin, au près des roches, on pourrait apercevoir les ilots s’il n’y avait pas une nuée de bateaux qui faisait écran!

05 Halong - Ballade sur la baie 23

Nous avons une discussion animée sur le programme. Celui-ci inclut une baignade et nous pesons le contre et le contre. Il y a la température de l'eau, la pollution, le soir qui va tomber au même moment, ... Cette petite discussion est vite terminée lorsque nous apercevons 2 belles méduses passer le bateau. De long tentacules gluants ả souhait!

La pollution aurait pu être un argument suffisant. Nous passons des nappes de déchets, et leur fréquence augmente.

05 Halong - Ballade sur la baie 21

Nous croisons quelques villages de pécheurs et nous faisons une note mentale pour ne pas prendre de poisson ce soir au repas.

05 Halong - Ballade sur la baie 15

Le premier arrêt est pour la grotte dite de la surprise. Il faut faire la queue pour y accéder. A l’intérieur, c’est surprenant! Très moche en fait car des lumières colorées en rajoutent trop et certaines concrétions ont été lessivées. La grotte serait sinon assez belle, énorme, alternant cascades et colonnes, plafonds en pointes de meringues blanches, verts et rouges.

05 Halong - Ballade sur la baie 35

Il y a dans cette grotte de nombreuses poubelles en forme de pingouins. Ils pensent peut-être  qu'il y en a aussi dans l’eau pour ramasser les ordures? Cela expliquerait pourquoi ils passent tout par dessus bord.

05 Halong - Ballade sur la baie 32

Nous refaisons un peu de route. Louis joue ả cache-cache pendant que Théo essaye désespérément de finir Harry Potter 5 avant de le rendre ả Paul.

05 Halong - Ballade sur la baie 46  05 Halong - Ballade sur la baie 50

Les bateaux se rassemblent, les vendeurs approchent, les couleurs se réchauffent.

05 Halong - Ballade sur la baie 38  05 Halong - Ballade sur la baie 45

05 Halong - Ballade sur la baie 39  05 Halong - Ballade sur la baie 26

Le soleil va se coucher et c’est le moment d’aller faire l’activité kayak. Louis monte dedans, se mouille les fesses dans l’eau froide et ressort du kayak. Voilà une activité rondement menée! Je pars donc avec Théo vers la grotte du tunnel ou « baignoire des fées ».  C’est une sorte de petit lac intérieur auquel on accède en passant sous la roche. Il y règne un silence très agréable, jusqu’à l’arrivée d’un groupe de chinois.

05 Halong - Ballade sur la baie 57

05 Halong - Ballade sur la baie 58

Je ramène ensuite Théo au bateau puis le guide me conseille de pousser plus loin car la vue est plus belle. Me voilà donc reparti à la pagaie. Je dépasse quelques rochers et je tombe dans le chenal principal de la baie. Devant moi, super-tankers, transporteurs de charbon, …, le guide serait-il un poil sarcastique ou dois-je admirer le développement économique en marche? « Toi tanker, moi kayak, toi passer le premier!».

05 Halong - Ballade sur la baie 61

Je passe par une petite arche en râpant le kayak pour justifier le côté aventure de mon expédition et je prends quelques photos de coucher de soleil.

05 Halong - Ballade sur la baie 62

05 Halong - Ballade sur la baie 60  05 Halong - Ballade sur la baie 70

Après une petite douche, le repas est servi et c’est l’avalanche de protéines: poisson frit, poulet frit, porc frit, poulet aux légumes, frites, et enfin, pour finir, riz blanc et légumes frits. Pas de beignets en dessert heureusement.

Au matin, nous ne sommes même pas réveillés par le bruit du moteur parce qu’en fait ils ne l’ont pas arrêté de toute la nuit. Le diesel, c’est comme les ronflements, cela ne gêne que ceux qui ont le sommeil léger.

Une montée en haut de l’île Titop à 7 heures pour voir la vue et se mettre en forme. C’est peut-être d’ici que la baie est la plus belle (en excursion organisée) parce qu’on peut oublier les bateaux et voir à distance. Nous sommes une demi-douzaine là-haut, le temps est frais et le calme règne (si on opère un subtil barrage mental aux cris de nos enfants). Nous observons les rapaces prendre les courants chauds et poursuivre les hirondelles. La brume se lẻve petit ả petit. Lors de la descente, nous croisons en revanche nombre de personnes qui montent.

05 Halong - Ballade sur la baie 76

05 Halong - Ballade sur la baie 79

05 Halong - Ballade sur la baie 81

Aujourd’hui il fait couvert, plus frais et l’ambiance est plus propice à la contemplation du paysage. C’est peut-être aussi parce que nous venons de débarquer les 3/4 des passagers qui partent pour Cat Ba. Le bateau retrouve son calme, seuls les cannettes de bière et les cendriers pleins qui jonchent le pont rappellent leur brève présence. Le temps brumeux se prête à l’imagination de pirates cachés derrière les rochers. Les barques qui passent ont plus de légẻreté.

05 Halong - Ballade sur la baie 84

Le retour se fait à faible allure et malgré le nombre de jonques qui tiennent le cap du port sur des rails parallèles, la traversée est agréable. Les enfants font un peu d’école, Théo dévore le tome 5 d’Harry Potter, pendant que Louis descend au canon tous les autres bateaux pirates.

05 Halong - Ballade sur la baie 73

Ensuite, c'est le débarquement, un resto immonde et les 3 heures de route du retour.

Bon, il y a des fois oủ la magie n'opẻre pas. Pour nous, il a été trẻs difficile de passer outre la pollution de la baie qui gallope. Parfois, nous avons l'impression de faire le tour du monde des poubelles touristiques et cela nous donne mauvaise conscience de voyager.

La baie est superbe, c'est clair, mais l'expérience n'a pas été grandiose. Pour nous, cette fois, en tous cas.

Halong

18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 20:55

Notre arrivée à Hanoi a été plutôt calme car nous avions négocié un taxi gratuit avec notre hôtel choisi le matin même. Pas de stress du taxi à la commission donc!

04 Hanoi - ballade de rue 02

Notre chambre familiale dans le vieux Hanoi n’est pas mal, loin du bruit au 4ème côté cour (sans ascenseur si je peux rajouter un petit bémol).

Nous traînons un peu ce dimanche matin car nous n’avons que le temps de faire l’école avant notre rendez-vous avec la famille Cagnard. Les Cagnard de Hanoi, ce sont Stéphanie et Marc, entourés de Paul, Louis, Adrien et Alexandre. Ce sont les cousins de la famille Pelet de Léguevin (Claire et Christophe, Gabrielle, Louise et Mathilde, les amies de Théo et Louis) et ils nous ont gentiment proposé de passer les voir. Nous avons rendez-vous à la sortie de la messe des Rameaux à la Cathédrale d’Hanoi.

Bon, la cathédrale est un peu carrée à mon gout mais l’autel est assez joli.

04 Hanoi - Cathédrale 02

La messe terminée, ce sont eux qui nous trouvent les premiers et ils nous invitent dans un restaurant vietnamien. La table déborde de plats de nouilles, de salades, de nems frais et cuits, etc. Il y a un bruit incroyable car le restaurant est immense. La nourriture est très bonne, sûrement la meilleure depuis notre arrivée au Vietnam. Pendant que les grands discutent de leur parcours, les jeunes font connaissance.

04 Hanoi - Restaurant 03  04 Hanoi - Restaurant 02

Ils nous proposent ensuite de venir passer l’après-midi chez eux, à l’ouest de Hanoi sur le lac Hô Tâi, dans le quartier des expatriés. C’est un quartier au calme, qui bénéficie de la vue et de l’air du lac, et de quelques magasins d’alimentation qui embellissent le quotidien. Sur la route, ils nous font une visite guidée des sites à passer voir les jours suivants: l’opéra, les musées, le mausolée, le palais du gouverneur, …

Je conseillerais aux âmes sensibles d’arrêter ici leur lecture car la suite est difficilement supportable, du bonheur qui dégouline, de la joie simple en abondance, bref cela peut choquer.

Leur belle maison est décorée avec les souvenirs qu’ils ont ramenés de leurs différents longs séjours en Russie puis au Brésil, ou des incartades déjà effectuées en Asie. Nos enfants sont au comble de l’excitation: une vraie maison avec des chambres, et même, sans blague, des copains et des jouets. Ils sautent de joie.

04 Hanoi - Chambre

Ils daignent quand même descendre avaler des pâtisseries pendant que nous prenons un café, avant de filer de nouveau à l’étage.

Stéphanie et Marc nous racontent leur Vietnam, fait d’incompréhensions et de frustrations quotidiennes, d’étonnement permanent, de décalage difficile à combler. Le Vietnam, ou peut-être plus particulièrement Hanoi, vit à un rythme différent du nôtre, dans une dimension sûrement différente de la nôtre. Son ouverture très récente au monde (milieu des années 90) et son développement accéléré transforment Hanoi en une ville moyenâgeuse moderne. A nos yeux, les comportements, le rapport à l’hygiène, à la nature, aux autres, est déroutant. Les personnes d’Hanoi sont les moins souriantes que nous avons rencontrées, elles n’hésitent pas à nous hurler dessus en vietnamien, ne nous sourient jamais et nous ignorent la plupart du temps. Les enfants s'en réjouissent car ils ne se font plus tripoter! Stéphanie narre des anecdotes incroyables qui jalonnent ses journées, et quelques unes dont nous ferons aussi les frais plus tard.

Ils adorent la découverte, le piment de la nouveauté, et là, ils sont servis. Ils sont arrivés à Hanoi il y a un an et resterons encore 3-4 ans au Vietnam et ce n’est pas sûr qu’ils puissent jamais se sentir en phase avec Hanoi! Ils essaient quand même de toutes leurs forces!

Alexandre a très envie d’aller jouer au foot, il a rendez-vous avec ses copains. Nous partons donc tous faire une balade et laissons les enfants entamer le nième France-Vietnam, pendant que nous arpentons les bords du lac. Il fait beau, la balade est très agréable.

04 Hanoi - Football 07  04 Hanoi - Football 09

04 Hanoi - Football 12

04 Hanoi - Football 11

04 Hanoi - Football 13

2 heures plus tard, les enfants jouent toujours au foot et quand nous passons en scooter avec Marc, ils sont trop occupés pour nous remarquer. Dans une épicerie, nous trouvons du Nutella et de l’emmental Président qui vont mettre du baume au cœur des enfants demain matin.

Mais la fête ne s’arrête pas tout de suite! Revenus de leur partie de foot, je douche les enfants et en profite pour leur couper les cheveux (raser les cheveux serait plus juste). Je ne pourrais pas faire de la concurrence à un tondeur de moutons néo-zélandais mais le résultat est … un résultat.

Nous sommes invités pour le dîner: des crêpes! Là, ça devient dangereux pour l’équilibre psychologique de nos enfants. Pas sûr qu’ils acceptent de quitter la famille et la maison, et pas sûr non plus qu’on se batte pour les obliger à le faire.

Malheureusement, le lendemain, c’est la rentrée des classes et Stéphanie a une semaine d’enfer, des cours à donner, le week-end pascal à préparer, … Il faut qu’on emmène nos enfants!

Ce fût une belle journée, comme une parenthèse dans le tour du monde, une bulle d’oxygène pour les enfants qui se languissent parfois de rentrer, et pour nous qui sommes toujours occupés par les enfants et le voyage.

 

Le lendemain est plus maussade, moins enivrant a priori. Il nous faut trouver une agence pour se rendre en baie d’Halong et nous laissons Théo à l’hôtel, plongé dans le tome 5 d’Harry Potter qu’il a emprunté hier à Paul.

Une fois notre escapade organisée, nous commençons à tourner dans le vieux Hanoi et ses célèbres 36 rues. Là, ça redevient intéressant. Cela absorbe toute la journée. C'est très fatiguant mais aussi très ébouriffant, une surprise à chaque coin de rue. C'est pénible et très attachant, ça ne peut pas laisser indifférent. C'est d'ailleurs la ville la plus intéressante que nous ayons visitée en Asie pour l'instant.

Ca grouille de monde, le bruit est incessant, c'est sale, c'est étouffant avec les gaz d'échappement, on se fait bousculer, haranguer, escroquer si l'on ne fait pas attention. Mais c'est tellement vivant que rien n'y fait, on s'y plaît. Nous aurions aimé visiter Hanoi il y a 10 ans quand il n'y avait que des vélos, cela devait avoir beaucoup de charme et le bruit devait être beaucoup plus supportable. Aujourd'hui, c'est la jungle des motos! C'est fumant, pétaradant, strident, mais finalement cela a aussi du charme.

C'est le royaume du commerce de proximité. Mieux, le commerce se déplace jusque chez vous. Les femmes qui transportent leurs paniers en balance à l'épaule vendent tout dans la rue, fruits et légumes, viandes et poissons, de portes en portes. Mais elles peuvent aussi faire la cuisine pour vous sur un brasero si cela vous dit. On mange sur le trottoir, sur des petits sièges en poussant les motos. On se fait une petite place sur les trottoirs bien chargés.

Quand on a de la chance, on peut trouver une rue calme et cela ressemble à cela.

04 Hanoi - ballade de rue 04

Mais la plupart du temps, cela ressemble à cela.

04 Hanoi - ballade de rue 48

Il ne faut même pas imaginer penser pouvoir utiliser les trottoirs pour marcher. Les trottoirs, cela sert à cuisiner, à manger dehors, à travailler, à se laver, à uriner, et quand il reste de la place, à garer les motos.

04 Hanoi - ballade de rue 07

04 Hanoi - ballade de rue 01

04 Hanoi - ballade de rue 14

Pour se déplacer, il faut nager dans la marée des motos, se laisser porter par le courant, se laisser pousser, se couler dans le rythme, toujours en mouvement. C'est une danse, une salsa ou une samba peut-être, avec des coups de fesse pour se faire de la place. Pas de feux tricolores dignes d'intérêt, pas de sens unique ou de sens interdit, pas de priorités, juste le "pousse-toi que je passe!".

Les 36 rues, c'est avant tout un découpage par spécialités, un produit ou un artisanat, souvent identifié à un village du delta, mais avec le changement des besoins et quelques progrès, certaines ont disparu, les rues s'adaptent.

Mais on peut voir la rue des chaussures, celles des montres (avant c'était celle de la soie), celle des bijoux, celle des poissons grillés (quelques échoppes et restaurants), celle de la ficelle et des balances, celle des pots de peinture et des cas en chanvre, celle du sucre, celle des stèles funéraires.,.

Je vous mets là celle des bambous, celle des abats de porc, celle des jouets, celle des couches culottes, celle du papier où nous avons acheté un cerf-volant ...

04 Hanoi - ballade de rue 06

04 Hanoi - ballade de rue 40

04 Hanoi - ballade de rue 11

04 Hanoi - ballade de rue 51

Les boutiques identiques s'enchaînent. Il faut connaître ou y aller au hasard.

En tous cas, nous faisons tous des efforts pour nous fondre dans la population, même les doudous!

04 Hanoi - ballade de rue 55

04 Hanoi - Doudous à Hanoi 02

Demain, nous partons pour la baie d'Halong. Il devrait faire beau, nous avons choisi l'éclaircie après 2 semaines de pluie.

Merci à Claire et Christophe de nous avoir mis en contact avec Stéphanie et Marc, cela aura transformé notre séjour à Hanoi!

Hanoi

16 avril 2011 6 16 /04 /avril /2011 16:12

A l’arrivée à Hué, je vous passe les arnaques combinées taxi gratuit-payant + hôtel qui a le même nom mais qui n’est pas le bon. Bizarrement, on se fait quelquefois encore avoir et on y laisse quelques dollars, de l’énervement et quelques minutes. Nous reprenons nos sacs et finissons de traverser la ville à pied.

Trop de taxis dans cette ville, de motos avec chauffeur, de cyclo-pousses, … Certaines motos ou cyclo-pousses n’hésitent pas à nous demander si nous voulons monter à 4 avec les valises. Il y en a même un qui, nous voyant suant avec les valises, nous propose d’aller vite faire la visite de la citadelle avant qu’elle ne ferme!

Nous nous posons dans un café pour boire un coup pendant que Virginie part à la recherche d’une chambre. Quelques minutes plus tard, le verdict tombe: la sans-fenêtre à 4 lits à 22$ est le meilleur rapport qualité-prix aujourd’hui. Il y a une raquette électrique pour tuer les moustiques dans le hall d’entrée, ce qui équivaut à une aire de jeux pour nos enfants. Cela porte l’établissement à une catégorie supérieure. Le wifi est à un débit jamais atteint. On va pouvoir Skyper!

C’est peut-être même le bon moment pour discuter avec Airbus de mon retour tellement le débit est bon. Ce n’est pas que cela m’enchante mais les premiers contacts ont été pris il y a 15 jours et maintenant, je ne peux plus m’empêcher d’y réfléchir. Cela précipite un peu le retour, en pensées tout du moins!

Nous sommes à Hué pour voir les vestiges des dernières dynasties vietnamiennes. Au programme de la première journée: la cité impériale. Située sur la rivière des parfums (le nom pourrait être ajusté), la ville fut occupée par les Chinois pendant 6 siècles autour du début de notre ère puis fit partie du royaume Chan (ou Champa) pendant 6 autres siècles avant de rentrer sous domination viet. Elle devient capitale des dynasties Nguyen vers la fin du XVIIème. C’est avec l’avènement de Gia Long que démarrent les grands travaux qui se finiront en 1833. Pendant que les Français gouvernaient, 13 empereurs régnèrent de 1800 à 1945. Cette cité impériale, un peu pour le decorum quand même, est donc très jeune et fut utilisée jusque récemment. Mais elle a souffert de son emplacement pendant la guerre: juste sous les bombes. Résultat: à part les murs et quelques bâtiments reconstruits, il faut avoir beaucoup d’imagination ou un logiciel de reconstitution en 3D pour se faire une idée.

La première des 3 enceintes délimitait la ville impériale. De style Vauban, 20 mètres de large et entourée de douves pleines de crocodiles malheureusement disparus. Arrivant du fleuve, on passe devant le bastion appelé « cavalier du roi » flanqué de ses 9 canons génies de 10 tonnes chacun.

03 Hué - Cité impériale 02

Des dizaines de milliers de personnes habitent encore aujourd’hui à l’intérieure de la première enceinte.

On pénètre ensuite dans la cité royale par la porte du midi et on accède à la salle du trône. Le bâtiment a été restauré.

03 Hué - Cité impériale 06

03 Hué - Cité impériale 09

03 Hué - Cité impériale 14

Dans la cité royale vivaient la famille royale et les 100 concubines. 

Divers palais ont été reconstruits aux alentours et quelques portes ont gardé leur faste.

03 Hué - Cité impériale 24

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La cité Pourpre interdite, réservée à l’empereur, l’impératrice et les eunuques, se trouvait derrière la dernière enceinte. Il n’en reste presque rien. C’est un terrain vague royal cependant agréable pour laisser courir les enfants.

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La partie la mieux restaurée est sans conteste le cours de tennis qui marque l’attachement symbolique du dernier empereur à la chose occidentale.

03 Hué - Cité impériale 15

La visite nous a pris un bon moment et le reste de la journée nous permettra de découvrir le marché. Pas trop touristique le marché, centré sur les tissus et les victuailles.

A Hoi An, on achète des lampions ou des vêtements sur mesure, à Hué, c’est les chapeaux comiques (comme dit Théo) ou coniques (sinon). Mais « on », ce n’est pas nous et il va falloir attendre Hanoi pour acheter un chapeau. C’est fou comme on se débrouille mal!

Bon, le deuxième jour devait être dédié à la visite des cités funéraires mais comme Virginie est souffrante, le plan est ajusté. Nous allons rester une journée de plus et gagner du temps en prenant l’avion pour monter sur Hanoi. J’en profite pour descendre la rivière des parfums avec les enfants pour rejoindre la pagode de Thien Mu., ou pagode de la dame céleste.

Nous empruntons une barque à touriste comme celle-là.

03 Hué - Rivière des parfums 02

Sur le fleuve naviguent de nombreux bateaux chargés de sable, puisé à la force des bras ou avec une pompe pour les plus chanceux, au fond de la rivière.

03 Hué - Rivière des parfums 04

Sur les rives, des femmes cultivent leur jardin.

03 Hué - Rivière des parfums 03

Nous prenons le gouter et les enfants visitent le temple, sages comme des images (ou presque).

03 Hué - Thien Mu 04

03 Hué - Thien Mu 05   03 Hué - Thien Mu 07

03 Hué - Thien Mu 09

Nous avons ensuite entrepris les 8kms du chemin de retour à pied pour pouvoir passer à un orphelinat déposer des médicaments. La rive Sud Ouest de la ville est une succession de congrégations religieuses, de carmels, etc.

03 Hué - Orphelinat

Les enfants ne sont plus là quand nous arrivons mais cela nous fait une petite étape avant de rejoindre la ville par la citadelle, que nous atteignons à la tombée de la nuit. Nous passons au-dessus de la voie de chemin de fer et apercevons le pont Eiffel.

03 Hué - Pont Eiffel

03 Hué - Traversée 02

Le samedi matin, nous prenons un taxi pour nous conduire aux tombeaux impériaux. Ces tombeaux sont en fait des résidences secondaires des souverains, construites de leur vivant selon leur plan, et utilisées à ce titre pour la plupart, qui devenaient leur résidence pour l’éternité une fois le temps venu.

Ce sont de magnifiques sites où architecture et nature s’intègrent à merveille et ils nous font beaucoup plus d’impression que la cité impériale. Les arbres sont les bienvenus car il fait très chaud aujourd’hui.

03 Hué - Tombeau Minh Mang 04

03 Hué - Tombeau Minh Mang 07

03 Hué - Tombeau Minh Mang 15

03 Hué - Tombeau Minh Mang 18

03 Hué - Tombeau Tu Duc 05

Nous y passons la matinée, en visitant 2 résidences, avant de regagner la ville.

A Hué, nous n’avons pas vu la beauté légendaire et particulière des filles, plus ou moins toutes de descendance noble vu le nombre de concubines. Nous n’avons pas non plus gouté à la fameuse cuisine de Hué. Là, c’est de notre faute car il aurait fallu aller dans un restaurant chic de la ville et s’acquitter des 100 euros nécessaires pour cela. Les autres restos de la ville ne sortent malheureusement pas du lot et il nous faudra retourner à Toulouse au restaurant « L’empereur de Hué ». Nous avons quand même rendu visite à la très bonne pâtisserie française qui forme des locaux pour déguster des viennoiseries pour le gouter.

Nous sommes bien contents d’avoir pu aller voir les tombeaux impériaux, sinon la seule visite de la cité impériale aurait été décevante. Dans l’après-midi du samedi, nous embarquons pour Hanoi.

13 avril 2011 3 13 /04 /avril /2011 15:33

Nous quittons Hoi An pour Da Nang en nous acquittant des 18 $ réglementaires pour le taxi. Nous espérions que notre hôtel ne ferait pas partie de la conspiration mais c'était mal le connaître. Nous lui avions demandé le prix de billets de train pour Hué et ils nous annonçaient 50$ pour 4 contre 40$ pour les agences en ville.

Arrivés à la gare de Da Nang, nous achetons les billets pour 9$ dollars en tout. Si ça se trouve, quand on achète les billets à l'hôtel, les billets doivent prendre un taxi pour Hoi An!
Nous prenons le train de midi et nous doutons du service à bord. Déjà qu'un sandwich SNCF c'est limite alors ici on va faire autrement. Je cours donc jusqu'à un supermarché pour acheter une baguette, du jambon et des tranches fromage, des yaourts. Ah, cela faisait longtemps! Coup de chance, c'est un BigC (tenu par Casino) donc il y a tous ces mets de choix.

Pendant que je me liquéfie dans la gare après ma course, nous prenons un bon déjeuner en attendant le train qui est retard.
Tchou-tchou voilà le train. Nous sommes dans le dernier wagon, "pardon, pardon, pardon, s'il-vous-plaît, j'ai 3 grosses valises et 2 boulets, s'il-vous-plaît, oui, roulez-moi dessus!"

02 Hoi An - Train vers Hué 01-1

Au bout d'un moment, il n'y a plus rien dehors et tout est dedans. Le train ne bouge pas, il chauffe; les passagers en profitent pour aller se chercher des cafés glacés dehors puis les renversent par terre dans la confusion.

02 Hoi An - Train vers Hué 04   02 Hoi An - Train vers Hué 10

C'est plus ou moins confortable, les sièges se renversent fortement et je me retrouve vite à me moucher dans les cheveux du gars de devant, tandis que Théo se fait masser les coudes par les pieds de la dame de derrière.

Nous avons pris le train pour changer et parce que le trajet est décrit comme très beau à une page du guide et très ennuyeux 10 pages plus loin (c'est chouette les guides de voyage, ça simplifie la vie). C'est en fait la première fois que nous prenons le train pendant ce tour du monde et les enfants sont excités. Jusqu'à présent, nous avons emprunté des rails de tramway, de métro, de trains de banlieue, de train de touristes dans les parcs (Iguazu par exemple) mais pas un vrai train qui fait tchou-tchou dans la montagne.

02 Hoi An - Train vers Hué 11

Là, nous avons montagne à gauche et côte découpée à droite. Le trajet alterne jungle qui se jette dans l'eau et petites plages de sable doré complètement vides et épargnées par l'urbanisation.

02 Hoi An - Train vers Hué 12

Je me retrouve à courir aux toilettes toutes les 2 minutes. En effet, comme les fenêtres du train sont crasseuses et bloquées, la petite lucarne des toilettes (enfin, la fenêtre quoi) devient mon seul allié pour photographier le paysage.

C'est vrai qu'il est beau le paysage et nous montons jusqu'au col des nuages (dans les nuages) qiu marque la frontière climatique entre le Nord et le Sud du Vietnam. Le soleil se couvre quelque peu et les rizières apparaissent en bord de mer.

02 Hoi An - Train vers Hué 08

Puis ce sont les petits villages de pécheurs, leurs barques-paniers (barques rondes) et les grands filets de pèche.

02 Hoi An - Train vers Hué 13

Il y a des moments où l'on ne sait plus si l'on est dans la rizière inondée, dans le fleuve, dans la mer ou tout en même temps. Et même les locaux se trompent car certains pèchent dans les rizières!

02 Hoi An - Train vers Hué 15

Au bout de presque 4h de trajet (faut bien ça pour 108 kms quand même), nous voilà à Hué et c'est le foutoir pour descendre du train. Comme sur la route, vous croyez qu'il n'y a qu'une file pour descendre par la porte et vous vous apercevez qu'on peut facilement en caser beaucoup plus!

Danang

13 avril 2011 3 13 /04 /avril /2011 10:59

La petite ville de Hoi An se trouve à 35 kilomètres au sud de Da Nang, 3ème ville du pays, en plein centre du Vietnam. A l'aéroport règne un petit racket en règle, avec prix fixe des taxis à 18$ pour 30 minutes de route. La route permet de longer une des très belles baies du monde, malheureusement invisible derrière les chantiers d'immenses palaces en construction. Nous dépassons aussi la montagne de marbre.
Notre hôtel nous fournit un accueil glacial mais une belle grande chambre. La piscine aussi est glaciale et ça c’est un gros malheur! Finie la baignade avant l’Indonésie, il va faire trop froid maintenant.
Après un mauvais repas à l'hôtel, nous partons en ville. L'école, on l'a faite dans l'avion!

La ville est classée au patrimoine mondial de l'Unesco et revit depuis une quinzaine d'années seulement. Son héritage architectural, épargné pendant la guerre, a été rénové et attire maintenant une foule de touristes, enfin en saison.

02 Hoi An - Rue 20

Dès le Xième siècle, la ville est une étape pour les commerçants indiens, chinois, japonais puis portugais, français, anglais, hollandais venus acheter du thé, des épices, de la porcelaine, ... Pour échapper aux conditions climatiques difficiles et notamment à la mousson, certains s'installaient pour un temps et se faisaient construire de belles maisons. La plupart repartaient finalement. Lorsque la dynastie Ming fut renversée par les Mandchou, des mandarins, nobles et commerçants chinois vinrent se réfugier à Hoi An et s'y installèrent définitivement. On peut aujourd'hui visiter leurs maisons qui se sont transmises sur 7 générations et leurs maisons communautaires ainsi que leurs temples.

Parmi les marins portugais qui débarquèrent se trouvait Alexandre de Rhodes, un jésuite, qui séjourna 3 ans à Hoi An en 1625. Il apprit la langue rapidement et entreprit de la latiniser en inventant l'alphabet vietnamien, utilisant les signes de l'alphabet romain et beaucoup d'accents. C'est pour cela que, pour la première fois depuis notre séjour en Asie, nous pouvons lire les mots inscrits partout. Mais on ne comprend rien évidemment.

Hoi An se découvre donc à pied, le centre étant fermé aux voitures et même aux motos à certaines heures. On peut flâner dans les rues pour admirer les façades, payer pour rentrer dans certaines maisons et suivre une visite guidée des lieux.

02 Hoi An - Rue 05   02 Hoi An - Rue 24

Nous commençons par une traversée de la ville de part en part pour prendre la mesure du lieu. Ruelles et bord de fleuve procurent des vues changeantes et agréables. Les Japonais de passage n'ont pas laissé de nombreuses traces si ce n'est une bien visible: le pont Japonais.

02 Hoi An - Pont japonais 04

L'étape de Hoi An est aussi une occasion de tester de nouveaux mets. Ci-dessous les wontons frits, mais aussi du poisson cuit à l’étouffée dans des feuilles de bananiers, des roses blanches (raviolis à la poudre de crevette), des soupes de nouilles, des nems, des currys bien sûr (j’en mange un par jour depuis 2 mois). Tout n'est pas délicieux, parfois même très gras, mais il nous faut gouter car la cuisine vietnamienne est réputée pour sa finesse.

02 Hoi An - Repas 02

La visite des maisons se révèle surprenante. Les maisons sont sur 2 niveaux, construites sur des piliers de teck posés sur des petits blocs de marbre. Chaque année, avec les crues, les maisons sont inondées (jusqu'à 1m50 certaines années). Le bois résiste bien, le marbre empêche les termites de monter dans la structure. On peut y voir le temple réservé aux ancêtres et celui des génies qui protègent la maison.

02 Hoi An - Maison traditionnelle 02  02 Hoi An - Maison traditionnelle 03

Nous apprenons à différencier les styles: la charpente soutenue par la flèche vietnamienne, ou par les poutres japonaises, 3 horizontales (terre, homme, ciel) et 5 verticales pour les 5 éléments, les balcons chinois, etc

Elles sont en général bien restaurées ou bien conservées mais ce qui surprend le plus finalement quand on les enchaine est qu'elles se sont transformées en magasin. "Voyez ici le temple réservé aux génies. Si vous voulez, vous pouvez jeter les pièces dans l'urne et faire un voeu; ce sont des pièces chinoises d'époque et nous les vendons ici. Voyez ici les quartiers du chef de famille, c'est la partie la plus privée de la maison, alors nous y avons installé les stands de cravates en soie, regardez les couleurs! Ici la cuisine avec les costumes, je vois que Monsieur fait un petit 40, essayez ce pantalon derrière le four!". Cela devient lassant parce que les pièces sont envahies de tissus à vendre et on ne voit plus les volumes, les décorations, etc.

Les maisons communautaires et leurs temples sont un peu plus épargnés. Les 5 communautés chinoises maintiennent chacune leur espace de vie et de prière et la rénovation a porté ses fruits.

02 Hoi An - Maison communautaire 08

Ces lieux de culte se transforment quand même un peu en musée et la plupart des icônes, génies, dames célestes et autres se retrouvent souvent derrière une vitre.    

02 Hoi An - Maison communautaire 06

Les après-midi permettent de flâner sur le bord du fleuve, de regarder des pécheurs poser et relever leurs filets en pleine ville. Tiens, pas sûr que l'on reprenne du poisson ce soir quand on voit ce qui se déverse dans le fleuve.

02 Hoi An - Fleuve 09

Il y aussi les ballets des mini-taxis pour passer d'une rive à l'autre et éviter de faire les 200 mètres pour aller jusqu'au pont.    

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02 Hoi An - Rue 03

Quand le soir arrive, les lampions et le fleuve s'allument. Et ils sont beaux les lampions! Ils sont fabriqués sur place, et une fois n'est pas coutume, nous allons regretter amèrement de ne pas avoir acheter au moment où nous avons visité un beau magasin. Il va falloir attendre Hanoi pour en avoir des moins jolis.

Mais on manque de temps et comme l'activité principale de la ville est tournée vers la confection de vêtements (en soie principalement mais aussi en cuir ou en tout ce que vous voulez), Virginie est occupée à faire prendre ses mesures, à faire des essayages, des retouches, etc. Heureusement qu'on manque de temps!   

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02 Hoi An - Rue 13

Il fait toujours doux le soir et les rues se vident. Même les scooters disparaissent progressivement! Le village ressemble à un village musée, avec de belles maisons anciennes, mais malheureusement, il ressemble à la boutique du musée. Toutes les maisons réhabilitées ont été transformées en bar, restaurant, magasin de soie, de lampions, de poterie, etc. Certaines rues ne sont que succession d'échoppes et il est parfois difficile de voir autre chose que la marchandise. Quand on y arrive, c'est charmant!

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11 avril 2011 1 11 /04 /avril /2011 22:44

Bonjour le Vietnam! Voilà un pays à l’encontre duquel nous avions quelques réticences! Tant de voyageurs nous ont mis en garde contre le caractère difficile des Vietnamiens avec les touristes que nous ne savons plus quoi attendre. Saigon ou Ho Chi Minh est souvent décrite comme une mégalopole bruyante et éreintante alors nous avons prévu d’y rester le moins longtemps possible.

A l’arrivée, nous sommes agréablement surpris. Nous prenons un hôtel à 100 mètres de l’arrivée du bus, dans le centre routard de la ville, nous déposons bien vite nos bagages et nous partons manger. Nous nous régalons d’un excellent déjeuner qui, tout de suite, nous met dans d’excellentes dispositions envers le pays. Nous partons ensuite découvrir le centre ville à pied.

Alors oui, il y a des motos partout, roulant sur les trottoirs dans les 2 sens, dans les rues dans plus de 2 sens (à croire qu’il y a plusieurs voies sur une seule), et la progression est quelquefois difficile. Mais le centre ville est plutôt réduit et se fait bien à pied, le bruit est très supportable et bien moins effrayant que prévu.

Le grand marché regorge de sacs de café qui sentent bon. Le Vietnam est le deuxième exportateur mondial de café (produit sur les plateaux du centre) et il produit un café au goût particulier (un Robusta qu’ils servent très serré) que j‘ai savouré glacé ou chaud. Un petit arrêt à l’hôtel de ville et la statue de Ho Chi Minh, puis nous nous dirigeons vers la cathédrale Notre Dame (et ses briques de Toulouse) et la poste centrale. Il y a une messe à Notre Dame et elle est relayée par des télévisions. Pratique pour sponsoriser la messe! Plein de télés avec des gros logos.

01 Saigon - Townhall 04

01 Saigon - Cathedrale 02    01 Saigon - Cathedrale 03

01 Saigon - Poste 0201 Saigon - Poste 0501 Saigon - Poste 03

La Poste, elle, ressemble à une gare. Le bâtiment est frais et montre des peintures de l’époque coloniale (les lignes électriques des colonies, le plan d’époque de Saigon), ainsi qu’une énorme représentation de l'oncle Ho. Dehors, des statues des grands hommes (français!).

Ces bâtiments coloniaux ressortent car le reste est soit décrépi, soit très moderne. C’est la course à la tour la plus haute en Asie et Saigon voudrait en être. 68 étages pour la tour Bitexco et une belle vue sur la ville à un prix conséquent.

01 Saigon - Ville 04

Après une petite flânerie sur les quais, nous regagnons nos quartiers pour nous reposer.

C’est une étape vite passée car le lendemain nous prenons un avion pour le centre du pays, pour Da Nang, afin de rejoindre Hoi An.

Nous avons peu de temps au Vietnam et le pays étant très étiré, il est difficile de le parcourir aisément. Le train est très long, le bus très inconfortable. Alors nous avons trouvé des billets pas chers sur une compagnie australienne  et nous allons faire la moitié du pays en 90 minutes.

Le delta du Mékong, les stations balnéaires, la ville de Saïgon, ce sera pour la prochaine visite. Il faut bien en laisser pour la prochaine fois!

Saigon

10 avril 2011 7 10 /04 /avril /2011 11:36

Parti bien en retard, notre bus pour Phnom Penh est arrivé juste comme il faut 6 heures après, bien en retard.

C'est dommage car nous avions prévu de remplir l'après-midi en faisant un marché pour acheter des souvenirs. Nous fonçons donc à l'hôtel pour déposer les bagages et reprenons un tuk-tuk pour le marché russe qui va bientôt fermer.

Plein de petites allées comme d'habitude, dans lesquelles Virginie évite celles dédiées à la viande et au poisson (il n'en faudrait pas beaucoup plus pour la rendre complètement végétarienne).

Les souvenirs semblent être de moins bonne qualité que ceux que nous avons vus à Siem Reap et il nous faut du temps pour trouver une échoppe qui nous plaise. les Bouddhas sont grossiers, les travaux du bois assez moches. Il nous reste peu de temps et juste assez pour acheter des écharpes. Les enfants ne trouvent pas de magnet à leur goût et nous oublions de nouveau d'acheter un écusson du pays à coudre sur leur sac. Je vous l'ai dit que nous sommes nuls pour les achats de souvenir? Vous le saviez?! Ah bon!

Je reste avec Louis à l'hôtel pendant que Théo et Virginie vont faire un tour au marché de nuit. Ils en ramènent juste un T-Shirt. C'est maigre mais c'est déjà ça.

Ce soir, nous allons manger le gâteau d'anniversaire de Théo (c'était il y a presque 15 jours quand même) car il semble que les différents maux de ventre laissent un répit collectif propice.

En chemin, nous croisons comme toujours de nombreux Cambodgiens en pyjamas dans la rue. C'est un vêtement approprié pour le soir, qu'ils portent aussi en journée d'ailleurs. Est-ce qu'ils ont un pyjama pour sortir et un autre pour dormir? J'en doute.

C'est samedi soir, c'est la fête, il y a un concert près de chez nous! Chouette, de la bonne musique jusque tard! Et nous avons un bus pour Saigon à ... 7H00 départ de l'hôtel. Le Nouvel An Cambodgien approche, les vacances qui vont avec aussi, les voyageurs bougent et il ne restait plus que le bus du petit matin!

Au petit matin donc, nous parcourons les rues (encore calmes) de Phnom Penh vers la gare de bus et croisons ... un éléphant. Ce n'est pas rare même si cela surprend. Son propriétaire, trop pauvre pour le nourrir, parcourt les rues pour trouver à manger pour 2 (et il y en a un qui mange beaucoup).

Nous prenons le bus de la compagnie Vietnamienne Sapaco, que de nombreux sites internet assassinent du fait de leur style de conduite suicidaire, de leur manque d’amabilité, de leur passage de frontière hasardeux, etc.

Nous avons de la chance car, à part la conduite désastreuse (mais que demander dans la région?), le reste se passe plutôt bien. Nous avons les meilleures places, à l’arrière près des toilettes. Virginie, malade en bus, s’en tire plutôt bien aujourd’hui. Nous sommes trop éloignés de la télé pour entendre les voix mais c’est un film de Kung Fu alors ce n’est pas trop grave. En revanche on profite bien de la musique qui se trouve être une série de reprises vietnamiennes de tubes occidentaux des années 70-80, dans laquelle se glisse une reprise de « La Samba » de Bernard Lavilliers assez intéressante.

Voyage de 6 heures plutôt sans encombres, passage de frontière impeccable, la routine quoi. C’est l’entrée dans le 10ème pays de notre voyage et la sortie un peu trop rapide du Cambodge.

Avec tous nos changements d’itinéraires et la maladie de Louis, nous ne sommes restés que peu de temps au Cambodge et nous en avons peu profité. Il nous faudra absolument revenir dans ce pays dans lequel nous avons apprécié la gentillesse des gens (même s’ils se moquent de nous la plupart du temps, mais il faut voir notre dégaine avec nos casquettes!), la qualité de la cuisine (j‘ai un gros faible pour les amoks bien relevés), l’excellence de la pâtisserie (cela fait du bien en voyage de temps en temps), la largeur des tuk-tuks, ... Comme pour la Birmanie, la prochaine fois, nous sortirons des sentiers battus et irons voir plus loin.

Nous sommes un peu confus par rapport à l’histoire politique récente du pays et la capacité d’un ancien Khmer rouge à se trouver au pouvoir, mais on fera mieux la prochaine fois pour analyser la situation de plus près!

9 avril 2011 6 09 /04 /avril /2011 11:50

Prendre le bus nous permet de traverser la campagne Cambodgienne, la campagne si chère aux khmers, principale source de survie. Les maisons en bois, surélevées, bordent la route tandis que les champs occupent l’espace derrière à perte de vue. Les buffles et les vaches paissent tranquillement ou travaillent aux champs. Cela ressemble beaucoup à la campagne birmane, mais il y a plus de bétail et, chose liée, des tas de foin, de forme conique, qu’on ne trouve pas au Myanmar.

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Les villages aussi se ressemblent; il suffit d’ajouter une station service et un village birman se transforme en village cambodgien.

Le voyage en bus n’est pas désagréable. Il est rythmé par les coups de klaxon et les embardées du bus qui vont assez bien avec le rythme de la musique du karaoké folklo cambodgien. Des histoires d’amours qui tournent mal, des retours aux champs de citadins, des histoires d’amours qui tournent bien. Au bout de 6 heures, nous connaissons les refrains, surtout le superbe « Do Ré Mi  La Si Do ».

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Nous passons au-dessus du canal qui mène au Tonle Sap, le lac majeur du centre du pays, écosystème protégé (!) qui fournit en poisson tout le pays.

Au bout de 6 heures de bus et 15 minutes de tuk-tuk, nous arrivons enfin à notre hôtel. Comme à Bariloche, les Fourcade nous ont précédés de peu et nous profitons de leur repérage. Comme à Bariloche, nous ne sommes pas déçus par le logement: une très grande chambre avec 4 vrais couchages, des vrais volets, une grande piscine et un billard gratuit, le tout dans un hôtel dont l’architecture se veut dans l’esprit des temples locaux et c’est assez réussi.

02 Siem Reap - Hotel 11

Comme à Bariloche, les éléments et la maladie vont contrecarrer nos plans, mais ça, on ne peut pas encore le savoir.

Pour commencer, les enfants font ce qu’ils ont à faire: l’école avant de plonger.

02 Siem Reap - Hotel 03

Comme l’hôtel possède un bon resto, nous en profitons le premier soir et nous nous couchons tôt.

Le lendemain se produit une chose incroyable: la première grasse matinée du tout du monde! A 8h00, il fait encore noir dans la chambre et Louis se réveille. Nous avons enfin fait une excellente nuit et nous imaginons que ce sera le cas tous les jours. Pauvres cancres qui n’apprennent rien !

Ce dimanche (eh oui, une grasse matinée dominicale dans les règles!) est consacrée au repos. Nous avons le temps donc nous n’allons pas nous jeter sur les temples le premier jour. Ecole, blog, découverte du marché couvert de la ville, piscine. Nous nous réjouissons de ne pas avoir à bouger pendant un moment et nous ralentissons le rythme. Nous chassons les geckos, nous nous faisons manger par les poissons, des super voraces, qui nous arrachent les pieds alors que les poissons thaïlandais nous les caressaient. Pendant ce temps, Virginie tente une pédicure et se retrouve avec les pieds décorés.

02 Siem Reap - Fish doctor 04

En fin d’après-midi, nous réservons un tuk-tuk pour le lendemain matin 6h00 afin de profiter de la journée. Mais dans le tuk-tuk qui nous amène en ville le soir, Louis commence à montrer des signes de fatigue et sa fièvre monte. Il a mal au ventre, il ne mange rien. Le resto est une étape pénible pour tout le monde car il s’écroule littéralement. Malgré mes recommandations, notre tuk-tuk insiste pour passer nous prendre le lendemain à 6h00.

Je fais le premier quart. Je suis sur le pont de 8h00 du soir à 1h30 du matin, aux aguets, surveillant Louis, assis sur son lit avec une poubelle à la main au cas où, lui donnant un médicament à minuit. Puis c’est Virginie qui fait le quart de 1h30 à 7h00. A 6h00, je sors prévenir notre tuk-tuk qu’il a sa journée et qu’on se verra en ville plus tard.

Dure journée de veille de malade, il faut occuper Théo (merci Harry Potter) et nous sommes en petite forme. Le soir, Louis a l’air d’aller mieux et nous recroisons notre tuk-tuk driver pour convenir du rendez-vous. 6h15 pour se faire plaisir.

 

Le mardi matin à 6h00, Louis a du mal à se réveiller mais sa température est assez basse. Nous partons donc (avec une demi-heure de retard car l’hôtel n’a pas réussi à nous préparer le petit déjeuner dans les temps) pour la zone des temples. Nous allons emprunter le traditionnel petit circuit pour commencer. Nous arrivons en même temps que nombre bus de coréens et japonais au guichet d’achat des billets. Tout ce petit monde va filer voir Angkor Vat donc nous partons pour faire le circuit à l’envers.

Le temps est couvert, ce qui n’est pas bon pour les photos mais nous assurera de ne pas souffrir trop vite de la chaleur.

Dès l’arrivée au monastère de Banteay Kdei, les enfants partent en courant, filant à travers les couloirs, enjambant les ruines, cherchant des passages secrets, jouant à chat en criant.

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Nous avons toutes les peines du monde à les retrouver et à les faire poser.

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Quand il faut partir, ce n’est pas du gout de tout le monde.

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Louis est en sueur mais pour une fois ce n’est pas la fièvre.

Le temple suivant est le très connu Ta Prom. Très connu car il a été en partie laissé à la merci de la nature. Contrairement à de nombreux temples où la végétation a été éliminée et maîtrisée, ici les fromagers sont encore en place et leurs racines enserrent les temples. Le temple est en grande partie en restauration et malgré sa grande taille, une toute petite zone est visible. Il y en a quand même assez pour courir.

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L’heure avançant, la chaleur monte et les forces des enfants diminuent. D’autant que le temple suivant, le Ta Keo, est un temple vertical très raide. Malgré tout, ils montent comme des cabris et tournent autour comme des toupies.

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Admirez la pédicure! C'est pas classe ça en jungle?!

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Puis c’est le Thommanon et ses beaux bas-reliefs. Le Chau Say Tevoda se fait au pas de charge!

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Nous pénétrons ensuite dans l’ancienne cité Angkor Thom, une grande enceinte carrée de plus 2 kms de large, avec en son centre le célèbre Bayon. Avant de visiter le clou de la mâtinée, nous faisons une pause à la terrasse des rois lépreux (magnifiques frises) pour manger un petit apéro et boire. Difficile à faire dans la nuée des rabatteurs de restaurants et autres vendeurs de souvenirs. Nous nous éloignons donc un peu vers le Prea Palilay, qui est désert.

02 Siem Reap - Prea Palilay

Nous aurions aimé apprécier le Baphuon dans toute sa splendeur mais ce temple gigantesque est en réfection (pour longtemps tant la tâche est ardue). C’est un temple de 3 étages dont la tour principale a été déconstruite au XVème siècle pour construire un bouddha couché de 70 m sur le flanc ouest du temple. Difficile de cerner ce monument couvert de bâches et d’échafaudages. Tant pis.

Empruntant la terrasse des éléphants, nous descendons vers le Bayon dont les tours étaient, à l’époque, recouvertes d’or.

Mais au fait, je ne vous ai pas encore parlé des rois khmers et de tous ces temples, et du brahmanisme et du bouddhisme, et tout et tout!

À ce jour, les plus anciennes traces des origines de l’empire ont été découvertes sur le site du temple de Sdok Kok Thom, dans la province thaïlandaise de Sa Kaeo. Une stèle, datée de 1053, énonce la chronologie des anciens souverains khmers, depuis l'accession au trône de Jayavarman II en 802 de notre ère. Jayavarman II prit en 790 la tête d’un royaume que les Khmers appelaient « Kambuja ». Dans les années qui suivirent, il étendit encore son territoire et établit une nouvelle capitale à Hariharalaya, près de l’actuelle commune cambodgienne de Roluos. En 802 il s’autoproclama chakravartin (« roi des rois ») dans un rituel d’inspiration hindouiste. Il ne devint ainsi pas seulement un souverain incontesté de droit divin, mais il marquait aussi l’indépendance de son royaume. Désormais, le roi est la représentation de Shiva, un des dieux de la trinité brahmaniste (Brahma, Vishnu, Shiva). Le souverain doit être adoré comme une divinité, avec des rites formels.

Les successeurs de Jayavarman II poursuivirent le développement du royaume de Kambuja. Indravarman Ier (qui régna de 877 à 889) arriva à étendre le pays sans guerre et débuta une politique de construction massive pour remercier les dieux d’avoir apporté à l’empire la prospérité du commerce et de l’agriculture.

Au gré des rois, le royaume passe par des périodes de paix et de construction grandiose, étendant son essor culturel par l’attraction de lettrés à la cour et par des phases de décrépitude qui ouvrent la porte aux voisins.

La fin du XIème siècle fut une nouvelle période de conflits et de luttes de pouvoir sanglantes qui ne s’achevèrent que sous Suryavarman II, au pouvoir de 1113 à 1150 et qui parvint à unifier son royaume en interne. La construction du temple d’Angkor Vat, dédié au dieu Vishnou prit 37 années. Dans le même temps, l’empire s’agrandit, à l’ouest en intégrant l’état Môn d'Hariphunchai (dans le nord de l'actuelle Thaïlande) et certaines zones frontalières du royaume de Bagan, à l’est en annexant plusieurs provinces du Champa, au sud en investissant la péninsule malaise jusqu’au royaume de Grahi (correspondant à peu près à l’actuelle province thaïlandaise de Nakhon Si Thammarat, au sud de Surat Thani, port d‘embarquement pour Kho Samui) et enfin au nord en poussant jusqu’au sud du Laos contemporain. Faut suivre!

Une nouvelle période de troubles suit la mort de Suryavarman II, où les règnes sont brefs et les souverains déposés par leurs successeurs. Finalement le Kambuja sera défait en 1177 par l’armée Cham lors d’une bataille navale sur le lac Tonlé Sap, et deviendra une province du Champa.

Fils de l’ancien roi Dharanindra Varman II, le futur Jayavarman VII qui régna de 1181 à 1219 était un prince à la tête d’un fief proche de Kampong Svay (dans l’actuelle province de Kampong Thom) ; Yaçovarman II l’envoya au Champa en tant que chargé militaire et il y était lorsque le souverain khmer se fit déposer par Tribhuvanâditya-Varman et il ne retourna que bien plus tard dans sa principauté. En 1177, après la prise d’Angkor par les Chams, il réussit à réunir une armée et à reconquérir la capitale. Il accéda au trône et continua la guerre contre ses voisins de l’Est jusqu’en 1203 et la défaite du royaume du Champâ qui dut céder une partie importante de son territoire.

Mais si Jayavarman VII est connu comme le dernier grand roi d’Angkor, c’est surtout pour les grands travaux réalisés durant son règne, notamment la nouvelle capitale, baptisée Angkor Thom qu’il a créée.

Des recherches récentes ont révélé qu’Angkor Thom – dont la population était estimée à un million d’habitants - était étendu sur plus de 1 000 kilomètres carré ce qui en fait le centre urbain connu le plus vaste du monde préindustriel. Même en tuk-tuk, ça aurait été long à faire.

Au centre, le roi, adepte du bouddhisme mahayana, construit le Bayon, avec ses tours de pierre symbolisant des visages monumentaux du Bodhisattva Avalokitesvara. D’autres temples importants datent de la même époque, tels Ta Prohm, Banteay Kdei ou Neak Pean, ainsi que le réservoir de Srah Srang, que nous avons visité tôt le matin, qui sert aux ablutions du roi (petite baignoire de quelques centaines de mètres).

À la mort de Jayavarman VII en 1219, son fils Indravarman II monte sur le trône et règne jusqu’en 1243. Bouddhiste comme son père, il achèvera la construction de plusieurs temples. En tant que chef de guerre, il sera moins heureux et, en 1220, sous la pression conjuguée du Ðai Viet et des ses alliés chams, l’empire doit restituer la plupart des territoires précédemment conquis au détriment du Champa. À l’ouest, les sujets thaïs se rebellent, fondent le premier Royaume de Sukhothaï et chassent les Khmers. Dans les 200 ans qui suivent, les Thaïs devinrent les principaux rivaux du Kambuja.

Jayavarman VIII succède en 1243 à Indravarman II. Contrairement à ses prédécesseurs, il est adepte de Shiva et impose un retour à l’ancienne religion de l’empire. Il converti de nombreux temples bouddhistes en sanctuaires hindouistes. Sur le plan extérieur, le pays est menacé en 1283 par les armées mongoles de Kubilai Khan qui dirigeait alors la Chine. Le roi évita la guerre avec son puissant voisin en acceptant de s’acquitter d’un tribut annuel. Les rois de Bagan, au même moment, ne prennent pas cette option et se font balayer par les Mongols. C’est la fin de Bagan, peu avant celle d‘Angkor. Le règne de Jayavarman VIII prend fin en 1295, quand il est déposé par son gendre Indravarman III qui conservera le trône jusqu’en 1309. Le nouveau roi est un fidèle du bouddhisme theravada, introduit depuis Sri Lanka et qui s’imposera rapidement dans toute la région.

Peu de données sont disponibles de nos jours sur la période qui suivit le règne d’Indravarman III. La dernière inscription connue se trouve sur un pilier et date de 1327. Plus aucune construction monumentale ne fut entreprise. Certains historiens pensent que ceci est lié au fait que les rois avaient adopté le Bouddhisme theravada et n’étant plus considérés comme « rois des rois », il n’était plus nécessaire d’ériger des temples monumentaux à leur gloire ou à celle des dieux qui étaient sensés les protéger. Le recul du concept de dieu-roi a aussi dû conduire à un affaiblissement de l’autorité du souverain et à un manque de travailleurs prêts à se dévouer pour sa cause. L’entretien du système hydraulique a lui aussi dû s’étioler et les récoltes semblent avoir été contrariées par les inondations et les sècheresses. Ces problèmes sont très certainement une des principales cause du déclin de l’empire, alors que du temps de sa splendeur, les trois récoltes annuelles ont largement contribué à sa prospérité et à sa puissance.

À l’ouest, le Royaume d'Ayutthaya conquiert en 1350 celui de Sukhothaï qui venait de s’affranchir de la tutelle khmère, puis lance plusieurs attaques contre l’empire khmer. Angkor aurait été soumis avant que l’armée siamoise ne mette au pouvoir des nobles locaux acquis à sa cause et ne se retire. À partir de ce moment, peu d’éléments sur l’histoire d’Angkor sont parvenus jusqu’à nous.

La chute finale d’Angkor est probablement due aussi à la perte progressive de son importance économique et politique au profit de Phnom Penh qui, outre son éloignement relatif des envahisseurs siamois, a su profiter de sa position sur le Mékong pour devenir un important centre de commerce. Enfin, les projets pharaoniques de constructions et les luttes de pouvoir au sein de la famille royale ont scellé le sort de l’empire khmer.

Après, c’est le règne de la jungle, l’oubli partiel et la redécouverte vers 1861, au début de la conquête de la Cochinchine par la France, par le naturaliste Henri Mouhot.

Voilà, voilà, ça c’est fait, et c’était presque moins long que pour les Barma du Myanmar. Vous pouvez revenir devant votre écran pour reprendre la lecture.

Bon, je disais qu’il était temps d’attaquer le Bayon, bijou d’Angkor Thom à l’époque, des tours couvertes d‘or, des visages vous observant où que vous vous placiez. Aujourd’hui, de loin, on dirait un gros tas de cailloux, des ruines sans formes. Ce n’est pas complètement faux du reste. Mais en s’approchant, on découvre que le tas de cailloux est assez harmonieux, que les tours portent encore les vestiges de ces visages souriants.
Le temple est encore un trésor de couloirs, de passages voutés, de culs de sac, d’escaliers sombres, de plates-formes d’observation, qui en font un lieu très intéressant. Plus on monte, plus le décor prend forme.

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Il est déjà 13h00 et les forces s’amenuisent rapidement. Il est temps de rentrer, d’abréger la visite que nous reprendrons demain. Pas d’Angkor Vat aujourd’hui.
Après un retour en ville pour déjeuner rapidement, nous abattons l’école, puis un dessin animé pour éviter d’aller à la piscine.
Louis a beaucoup donné et il est crevé.

Le lendemain matin, départ à 7h00 pour le grand circuit. Louis n’est pas au mieux mais nous tentons le coup.

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Le grand circuit doit nous emmener un peu plus loin, autour de la zone principale, mais nous commençons par Angkor Vat. Là encore, il faut malheureusement se pencher dangereusement pour prendre une photo qui ne soit pas envahie par les bâches de rénovation. Toute la partie sud est fermée. Finalement, je ne vais pas y arriver donc il faudra zoomer sur le T-shirt des enfants.

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Tiens, Louis a encore perdu une dent.

Angkor Vat, c'est 3 étages, 3 terrasses, et autant (x4 pour faire le tour) de couloirs d'enceintes ornés de fresques parfois sauvegardées. Le dernier étage est malheureusement fermé aux enfants car l'escalier est jugé trop raide. On peut y découvrir des vestiges de la fusion des religions, nés lorsque le bouddhisme a supplanté l'hindouisme, comme ce bouddha assis sur le Naja (serpent à 5 têtes).

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Il nous faut des heures pour tourner partout, admirer les Apsaras, ces danseuses célestes, faire le tour des fresques et de l'histoire khmère par là-même.

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Lorsque nous sortons, le soleil brille haut, la nature alentours prend de belles couleurs vertes.

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Malheureusement, nous avons été trop présomptueux et Louis ne tient pas la route. Il est déjà épuisé, de grosses cernes et un mal de tête compromettent la suite de la visite.

Nous nous arrêtons au premier temple du grand circuit, le Preah Khan, mais Louis n'a pas le courage de nous suivre. C'est un grand monastère comme il les aime, avec des coins en ruine, des racines qui poussent sur les toits, qui enserrent les bâtiments, des couloirs qui n'en finissent pas.

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De nombreux trous dans les murs attestent qu'à l'époque, tous étaient recouverts de plâtres décorés. Aujourd'hui, ils paraissent bizarres et nous nous sommes longtemps posés la question de leur usage.

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Louis ne descend pas pour la visite du temple suivant; Virginie non plus d'ailleurs, qui reste avec lui. La motivation baisse pour continuer avec Théo et bientôt nous finissons la grande boucle en tuk-tuk sans plus nous arrêter, en visitant les temples de l'extérieur à 30 km/h. C'est honteux mais c'est comme ça!

Nous filons en ville pour manger puis nous rentrons coucher Louis.

En fin d'après-midi, comme Louis dort, je sors avec Théo pour trouver un spectacle de danse traditionnelle. Nous avions repéré celui donné par une association caritative mais le show de ce soir est annulé (manque de touristes!) alors nous nous rabattons sur un autre, bien touristique celui-là, dans une énorme salle où des groupes jettent un oeil distrait sur la scène tandis qu'ils profitent du buffet à volonté.

Malgré mes craintes, le spectacle n'est pas mauvais et Théo l'apprécie beaucoup, plus que le repas.

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Il apprend petit à petit les codes de ces danses, les petits mouvements de torsion des pieds, les figures imposées genou levé, les positions des mains, les balancements d'épaules, etc.

Le jeudi, Louis va un peu mieux mais c'est la pluie qui prend le relais pour nous bloquer dans la chambre. Une pluie intense qui commence la nuit et dure toute la journée.
Les insectes sortent, eux. Suivis de près par les geckos. Autant vous dire que les geckos d'ici n'ont rien à voir avec les geckos de Siem Reap qu'ils pourraient avaler sans s'en rendre compte. Ce sont des geckos Tokai de 30 cm et lorsqu'ils aboient (c'est comme cela qu'on dit), on entend bien le cri "Gek-ho". Ce sont des hurlements au-dessus de notre porte et nous vérifions bien que la porte est fermée à clé.

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Les gars de l'hôtel essayent régulièrement de les chasser, avec un bâton et un collet. Le gecko tokai a une morsure puissante et il faut s'en méfier. Nous avons croisé 2 de ces chasseurs dans les couloirs, dont un, tout gentil, avec un sourire sympa. On ne l'a jamais revu!

En fin d'après-midi, n'y tenant plus, je tente une sortie de la chambre pour aller me faire masser en ville et me détendre. Après quelques tours et détours dans des ruelles, je trouve finalement une petite cahute de massage par des aveugles. Il y a là un aveugle et sa famille, des petites filles qui jouent par terre, et quelques matelas de massage.
Me voilà parti pour une heure. Je vous épargne le récit comme j'aurais voulu qu'il m'épargne l'expérience! Aveugle pas sourd à mes cris de douleurs, il me consolera de temps en temps en rigolant. La plupart des aveugles ici ont été formés au massage dit Amma ou Anma, une technique sino-japonaise, axée sur le rééquilibrage du yin et du yang. Il permet de débloquer les énergies et de garder la santé de l'organisme en agissant sur quelque 140 points situés sur les méridiens, les muscles et les articulations. En Thaïlande, les masseuses trituraient les muscles, ici, il écrase les principales artères et effectue des pressions intenables (dans l'ordre de mon top 5 des intenables) sur les omoplates, sur le crane, dans la nuque, sur les lombaires, sur le haut des cuisses, mais aussi partout ailleurs.
Lorsque le masseur s'est arrêté, une fatigue incroyable m'est tombée dessus! J'ai failli m'endormir dans le tuk-tuk de retour et la fatigue a survécu à la nuit, m'a tenu toute la journée suivante et a commencé à disparaître le samedi. Un massage plutôt efficace côté relaxation.
Je n'ai pas pu aller me coucher tout de suite car Louis se sentait assez bien pour aller manger en ville et voir un spectacle de danse. Alors rebelote! Une scène moins élaborée mais les mêmes types de danse (pécheurs, noix de coco, apsara, etc) et quelques danseuses plutôt gracieuses. Louis a beaucoup aimé.

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Le vendredi, comme Louis a encore un peu de fièvre, nous allons faire des analyses dans une clinique privée. Il y a ici une épidémie de dengue hémorragique et nous nous sentons ridicules de prendre autant de précautions pour une probable gastro, mais bon. Qu'est ce que 100 dollars pour la santé d'un enfant? De l'escroquerie! Voilà ce que c'est!

Puisque nous avons échappé à la pluie pour aller en ville, nous nous rendons dans un atelier d'artisanat observer la taille de la pierre, la sculpture sur bois, le laquage, la peinture sur soie. Toutes ces techniques sont enseignées à des villageois pour leur donner un métier rentable et perpétuer la tradition.

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Puis c'est la pluie qui revient et nous ramène vers l'hôtel.

En passant, nous voyons un accident de la route. C'est le premier que nous voyons et honnêtement, nous sommes étonnés de ne pas en avoir vus beaucoup d'autres étant donné les habitudes de conduite locales.

Il est temps de quitter Siem Reap, ville de repos assez agréable bien qu'hyper touristique. Plus de restaurants que nous ne pourrons jamais tester, des constructions d'hôtels immenses en préparation, plus de tuk-tuks dans la ville que de touristes dans tout le Cambodge. Angkor est le site principal de tourisme et le gouvernement l'investit à fond. La ville se prépare à une nouvelle augmentation du tourisme de masse asiatique. Les travaux de restauration des sites sont pharaoniques et le temps s'écoule lentement. Je me demande si on pourra un jour voir un de ces temples tel qu'il était il y a 1000 ans. On ne peut s'empêcher de comparer le site à celui de Bagan qui vécut son heure de gloire à la même époque et qui est bien mieux conservé: nature moins envahissante, site jamais délaissé, bâtiments reconstruits dès les guerres ou tremblements de terre finis. Cette décrépitude et la jungle envahissante font néanmoins partie intégrante du charme d'Angkor.

Malgré la fatigue, nous ne nous sommes jamais lassés des visites. Il faut dire qu'en 7 jours sur place, nous n'avons pu visiter que 2 petits jours! C'est un peu juste. J'ai un regret, c'est que Virginie n'était pas habillée comme Lara Croft pour les visites.

Comme à Bariloche, nous nous consolons en nous disant que nous n'avons pas profité pleinement de l'endroit mais que nous avons eu la chance de pouvoir patienter pendant la maladie de Louis dans un endroit confortable et agréable.

Allez! C'est reparti pour 6 heures de bus. Mais avant, il y a l'épreuve du pick-up. Un gars vient nous chercher à l'hôtel avec 30 minutes de retard, et pour se rattraper, il va aussi aller chercher tous ceux qui doivent prendre un autre bus. Résultat, il pousse et force pour faire rentrer 28 touristes et leurs grosses valises dans un bus de 20 places. Qu'est-ce qu'on rigole!

Ensuite, c'est le même chemin pour se rendre à Phnom Penh, les mêmes chansons de karaoké. Le bus pousse à la réflexion intense et je vous livre 2 de mes pensées les plus profondes de la semaine. Attention, c'est du lourd!
D'abord, je crois, et après validation avec mes coéquipiers je confirme, que les tuk-tuks cambodgiens sont les meilleurs. ils sont plus grands que les tuk-tuks thaïlandais, plus confortables et pratiques que les Blue Taxis (l'équivalent) birmans et au Vietnam, je crois qu'il n'y en a pas. Le seul problème, c'est qu'il y en a trop et que faire 20 mètres dans la rue oblige à dire "non merci" en continu; c'est lassant.
Ensuite, et cette pensée fugace m'est venue en regardant un karaoké, je crois que les cambodgiennes ont une plus forte poitrine que leurs voisines (birmanes, thaïlandaises). J'en ai discuté avec Virginie et il se trouve que le livre qu'elle lit en ce moment indique qu'elles auraient la poitrine la plus généreuse de la région, incluant, en plus des pays déjà visités, le Laos, le Vietnam et la Chine. Je vérifierai au Vietnam et en Chine bien sûr mais je suis content que la littérature vienne appuyer mes hypothèses empiriques. Il n'y a qu'à regarder les Asparas sculptées plus haut pour se faire une idée. D'ailleurs, cela a été ma seule source d'observation! C'est intéressant comme note ethnologique, cela donne un peu de contenu au récit qui sinon serait un peu trop archéologique. La vraie question qui reste est: "mais que lit donc Virginie?!"

Siem Reap