Le Pantanal, c'est une région marécageuse, recouverte à 80% pendant la saison humide, qui s'étend à l'Ouest du Brésil, du Nord (sous l'Amazonie) presque jusqu'au Sud. C'est grand comme le Portugal, la Hollande, la Suisse et la Belgique réunies. C'est l'écosystème le plus dense (pour sa flore et sa faune) et la plus grande zone humide de la planète.
En saison sèche (l'hiver), l'eau reste présente en petits rios et lacs, la chaleur est de 40°C et les moustiques plutôt peu nombreux. En été, ils ne font pas de quartier.
1000 sortes d'oiseaux, 80 espèces de mammifères, dont le jaguar, des singes, des pumas, des paresseux, des coatis, des tatous, ... De jolis poissons avec bien sûr les piranhas, mais aussi le tigre del rio, appelé la daurade (dourado), poisson qui n'a rien à voir avec celui qu'on connaît, un énorme vorace que craignent les piranhas. Il faut aussi mentionner les reptiles, l'anaconda, les boas, les tortues, les iguanes et bien sûr les caïmans.
Nous l'avons arpenté à pied
à cheval
en bateau
de nuit
bref, on a fait le maximum. Le guide, lui, a fait le minimum. Dans ses moments les plus enflammés, on a eu droit à "là, un singe!". Nous n'avons pas appris beaucoup sur la flore, ses vertus médicinales, les habitudes de la faune, etc. Quant à la virée nocturne qui a compromis notre premier matin, on se demande encore comment le guide espérait voir des animaux à bord d'un gros camion diesel lancé sur une route défoncée. On a vu 2 ragondins, sourds sûrement, en 3 heures d'exploration. Et quand le soleil s'est levé, il nous a lancé "ne vous inquiétez pas, les animaux vont bientôt sortir". Cela valait le coup de venir les voir quand ils n'étaient pas là.
Dans notre exploration solitaire, on a frisé le ridicule. Vers 5h30 du matin, le premier matin, après 3 heures de routes dans le noir, on a passé 15 minutes en admiration devant un piranha qui avait raté son saut et qui avait atterri bloqué entre 2 branches ...
...avant de se rendre compte, quand le soleil s'est pointé, que c'était une feuille! On a failli appeler le guide pour lui faire remarquer ce talent si particulier des feuilles sauvages d'ici.
On a vu tellement d'oiseaux avec des noms différents qu'à la fin, quel que soit le vrai nom, on réduisait les possibilités à "héron", "faucon", "tuyuyu", "perroquet" ou "oiseau".
On a cherché, à se brûler les yeux, jaguars et anacondas. Le premier rodait pas loin mais on l'a manqué. Il y en a un qui a traversé le rio près de chez nous d'après les dires d'autres personnes. On a vu des traces fraiches d'anaconda mais pas le propriétaire malgré les recherches.
Mais les enfants ont vu tellement de caïmans que la déception a été éclipsée. On a des photos de caïmans en quantité, assez pour remplir un livre. Au début, on ne faisait que des photos des yeux, pour rivaliser avec les photos des oreilles d'hippopotames de pépé au Kenya. Puis on a fait des plans rapprochés, dans l'eau, sur terre, à moitié dans l'eau, bouche ouverte, fermée, ...
Le plus grand moment du séjour aura été la pêche aux piranhas. Au bord du rio, observé attentivement par les caïmans (un bon coup de bâton sur le nez les maintient à 2 mètres, quand il est administré par un local; administré par un touriste, cela produit un vagissement pas trop rassurant et pas efficace du tout), à appâter les petits poissons avec du mouton en morceaux! Pas fiers au début!
La plus grosse prise revient à Louis, on l'a mangé le soir même et on a gardé la mâchoire. D'après Louis, c'est un caïman qui l'a aidé en rabattant le gros vers l'hameçon. Les petites prises ont été lancées aux caïmans pour leur ôter l'idée de s'attaquer aux pêcheurs.
Le Pantanal est moins impressionnant que les parcs africains parce que la faune est plus difficile à observer mais c'est une belle région encore sauvage. Mais comme à chaque fois, il faut de la chance avec le guide, avec le temps et avec les animaux!
Maintenant, c'est direction Bonito, toujours plus au Sud, vers Foz et l'Argentine.
C'est reparti pour de la route avec des trous, de la poussière sur la route avec des trous et la chaleur. On quitte le Pantanal sous le soleil, avec une chaleur écrasante, qui n'a pas facilité l'école!