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4 janvier 2011 2 04 /01 /janvier /2011 10:15

Pour nos derniers jours en Nouvelle-Zélande, nous avons donc choisi le soleil et la plage, en nous dirigeant vers la Péninsule de Banks.

Cette péninsule, qui se trouve à quelques encablures de Christchurch, fut formée par 2 grosses éruptions volcaniques.
Une route serpente sur la crête du cratère originel et permet d’accéder aux différentes baies qui jonchent le pourtour. Elle donne aussi un beau point de vue sur le cratère et le bras de mer qui l'a envahi.

10 Banks peninsula - vue 04

Cette péninsule fut achetée aux maoris en 1838 par des français pour s’y installer. Cependant, quelques jours avant l’arrivée du contingent de colons en 1840, les officiers anglais en panique allèrent hisser le drapeau anglais sur le territoire, en accord avec le traité de Waitangi qui venait d’être signé entre la Couronne anglaise et les maoris pour former la Nouvelle-Zélande. A quelques semaines près, l’île du Sud aurait pu être française!

Il reste ici des descendants des premiers presque-colons et une volonté farouche d’utiliser le produit marketing. La ville d’Akaroa ressemble, comme Invercargill, à St Tropez ou à Dunkerque. Mais cette fois, cela ressemble plus à St Tropez.

10 Banks peninsula - vue 08

Port abrité à flanc de cratère, la ville compte plus de 4x4 tirant des bateaux et des jet-skis que tout le reste de l’île et une belle marina. C’est une banlieue de plaisance de Christchurch. Les petits restaurants abondent, les noms sonnent français et la boucherie française, peinte aux couleurs du pays (mais tenue par un néo-zélandais pure souche) joue la carte à fond. Il ne serait pas étonnant que la boulangerie serve les baguettes en exécutant un french cancan. C’est l’endroit d’où on explore le bras de mer qui a envahi le cratère car il regorge de dauphins d’Hector, de petits manchots bleus, …

Après avoir passé une nuit dans une baie intérieure (Robinsons Bay) et avoir visité la ville, nous nous sommes dirigés vers une baie extérieure pour profiter de 2 jours de plages. Okains Bay est la plus large et nous aurons de la place sur la plage s’il y a du monde (c’est les vacances d’été ici).

Effectivement, il y a un peu de monde pour les standards néo-zélandais, mais, pour la peine, pas beaucoup plus de monde que la plage de Dunkerque un 2 janvier.

10 Banks peninsula - Okains Bay 01

10 Banks peninsula - Okains Bay 03

Il fait très chaud et rentrer dans l’eau (plutôt froide) nécessite un courage indéniable. Si, si! Comme toujours, elle est bonne une fois qu’on y est rentré!

10 Banks peninsula - Okains Bay 08

Presque (!) tout le monde ira se baigner. Certains vont faire semblant le temps de la photo!

10 Banks peninsula - Okains Bay 14

Pour une fois, nous sommes sur site le matin et nous ne bougeons pas de la journée. Cela nous permet de profiter vraiment de l’endroit. En plus, il y a des super bâtons et cela permet de se chauffer le matin.

10 Banks peninsula - bataille 02

Cela fait depuis le départ, il y a un mois, que nous nous disons que bouger tous les jours est assez frustrant et ne permet pas d’apprécier, juste de voir. Nous avons parcouru 1000 kilomètres pour atteindre la ville de National Park (au sud du Tongariro sur l’île du Nord), puis 1000 de plus pour atteindre le lac Tekapo (au centre de l’île du sud), puis 1000 de plus pour faire une boucle par Milford Sound et rouler vers Invercargill. Nous mettrons 1000 de plus pour remonter vers le Nord et atteindre aujourd’hui Christchurch.
4000 kilomètres en 28 jours, ce n’est pas énorme mais nous avons fait des petites étapes tous les jours plutôt que de grosses étapes coupées par quelques jours.

Avec le recul, nous ferions peut-être un circuit plus radical dans l’île du Nord: tracer directement d’Auckland vers le centre (Rotorua, Taupo, Tongariro) si la météo le permet, puis directement vers Wellington. Sur l’île du Sud, en fonction de la météo, nous ferions ce que nous voulions faire à l’origine: si possible passer quelques jours sur Abel Tasman puis rejoindre Wanaka et les lacs du centre par la côte Ouest et Haast. Trouver la fenêtre météo pour passer à Milford Sound puis couper vers Dunedin si on veut voir des manchots ou revenir vers Tekapo si on veut faire des balades de montagne. Eviter la côte Sud Est qui n’a pas grand intérêt et qui est très fréquentée (entre Dunedin ou Timaru et Christchurch). Remonter vers Kaikoura si on veut nager avec les dauphins ou faire une incursion par Arthur’s pass pour revoir la montagne.

Nombre de ces sites s’apprécient beaucoup mieux en marchant (si possible en randonnant plusieurs jours) et offrent moins de surprises et de dépaysement si l’on reste en camping-car à faire des mini-marches. En tour du monde avec des enfants, nous avons l’impression de ne pas avoir fait complètement honneur au pays. Ou alors, la Nouvelle-Zélande a un service marketing international de premier rang qui a survendu le produit!

Ce mois est passé extrêmement vite, comme une parenthèse en famille sur la route. Mais la parenthèse ne se referme pas puisque nous allons reprendre un camping-car dans une grosse semaine en Australie pour explorer le Sud-Est. Là encore, nous serons accompagnés puisque Daniel, mon père, et Joëlle nous rejoignent pour faire une partie du chemin avec nous. Il nous reste à faire des emplettes à Christchurch pour rapporter des souvenirs et à rendre le camping-car. Puis ce sera 3 heures d’avion pour atteindre Sydney tandis que France et Henri mettront une trentaine d’heures de plus pour atteindre Sorède!

Il est temps de fermer la lumière ici et d'aller l'allumer ailleurs.

10 Banks peninsula - Okains Bay 28

2 janvier 2011 7 02 /01 /janvier /2011 22:43

Que l’année commence mieux qu’elle n’a fini! Peut-être même que cela va sauver la région des Catlins. Parce que jusque-là, cela avait été limite hors-jeu! Revenons un peu sur ces derniers jours.

L’épisode précédent s’était terminé sur un suspens intenable, digne des dessins animés japonais des années 80, où des milliards de questions stressantes bouffent les 5 dernières minutes de l‘épisode et les 5 premières de l‘épisode suivant (comme là, vous allez voir). Nos amis doivent-ils aller au Nord-Ouest ou au Sud-Est? Pourront-ils échapper à leur destinée fatale ou, au moins, à la pluie? Doivent-ils commencer par la vallée du désespoir ou par le gouffre de l’effroi (rrrhhooaaa)? Pourront-ils survivre une journée de plus sans se doucher? Que feront-ils quand il n’y aura plus de scotch pour colmater le camping-car? Qu’y aura-t-il à manger pour le réveillon du Nouvel An?

L’épisode suivant commence sur un coup du sort, un rebondissement de tragédie grecque, une carte météo complètement improbable!!

Du beau temps sur toute l’île du Sud (enfin en gros). Et même du beau temps sur la côte Ouest jusque dimanche midi, soit 3 jours, soit assez pour passer entre les gouttes!! On y va? Non. Je suis le seul à avoir une envie irrationnelle de la côte Ouest. Les autres sont plus enclins à aller voir les Catlins. 250 kilomètres de différence sur les itinéraires, ça ne compte pas sur 6 jours. Non? Bon, je m’incline comme un prince, profil bas, pas un mot … Enfin presque, parce que pendant trois jours, je vais répéter toutes les 5 minutes qu’on aurait été quand même mieux sur la côte Ouest!

Bon, parce que je ne sais pas le temps qu’il y a eu sur la côte Ouest, mais je peux vous dire que celui des Catlins a été au bas mot humide.

La route de Te Anau vers Invercargill s’est faite assez vite. On faisait la course avec les nuages et ils sont arrivés avant nous. Ils se sont regroupés et nous ont attendus là-bas. Il faut dire qu’ils étaient bien aidés par le vent fort.

Invercargill, c’est presque comme St Tropez ou Dunkerque; il y a la mer je veux dire. C’est quand même plus comme Dunkerque en fait. On n’a pas trop été dérangé par la frénésie des préparatifs de fête et par la foule.

On touche au bout du Sud de l’île du Sud. Plus bas, il y a Stewart Island, une île transformée en parc où l’on peut admirer la faune et randonner. Ils ont eu le bon gout de nommer leur seule ville « Oban« . Cela mérite le détour. J’aime bien le nom « Oban », surtout si c’est une bouteille de 78 ou 81, ou un 14 ans s‘il n‘y a plus rien.

Après Invercargill commence la « Route scénique du Sud ». Toute une promesse. C’est une sorte de centre d’art moderne à ciel ouvert. Certains accrochent au concept, d’autres pas. Par exemple, en ce moment, il y a une installation, comme on dit, appelée « la route de la côte ». C’est une route de graviers qui serpente dans les collines entre les champs de moutons et de vaches d’où ne voit jamais la côte sur 50 kilomètres, sauf une fois ou deux si on prend des routes de graviers de 16 kilomètres. Et quand on arrive à la mer, il y a la mer mais une côte pas particulièrement belle.

09 Catlins - Route cotiere

Comme la route de la mer me donnait une bonne vue sur les vaches et les moutons, je me suis pris de passion. Ils ont vraiment de beaux moutons et des vaches particulièrement réussies, avec des belles couleurs. On aurait pu faire plus d’arrêts photo à mon goût pour les vaches, mais un camping-car de cette taille, c’est très frustrant, ça ne s’arrête pas en quelques mètres.

On a progressé jusque Curio Bay et Porpose Bay, les « perles » de la côte.

Le premier arrêt pour Curio Bay, où il y a une forêt pétrifiée que l’on voit à marée basse. Autant vous dire que les enfants étaient enthousiastes d’aller sous la pluie voir des proéminences, que si tu les regardes bien, tu te dis que peut-être, à un moment, ça a été un arbre.

Ce qui a sauvé Curio Bay, c’est qu’il y a une colonie de manchots à œil jaune. En fin d’après-midi, après une journée de pêche en solo pendant que leur moitié garde les enfants au nid, le manchot revient et traverse la plage. On était là. C’est mignon un manchot, même si on en a déjà vu des milliers en Amérique du Sud. En plus, ils ont l’œil jaune alors.

09 Catlins - Manchots oeil jaune 16

Après avoir trempé tous nos vêtements en 10 minutes d’observation, nous sommes rentrés au camping-car pour sécuriser notre place sur un camping entre Curio Bay et Porpose Bay. Vraiment entre. Une plage à droite à 5 mètres, l’autre à gauche à 25 mètres. Belle vue sur la mer que l’on ne verra que bien plus tard, lorsque les nuages partiront.

09 Catlins - Curio Bay 02

09 Catlins - Curio Bay 17

Cela fait quand même du bien d'avoir son coucher de soleil sur la mer tous les soirs et jamais le même en plus.

Sur le coup de 20 heures, une éclaircie nous convainc de repartir voir les manchots. Cette fois, nous voyons la famille au complet, avec les petits déjà en pyjama de fourrure.

09-Catlins---Manchots-oeil-jaune-23.JPG

Evidemment, l’éclaircie ne dure pas et cela nous coûte les vêtements de rechange secs.

Pépé est obligé de scotcher toutes les fenêtres du camping-car pour éviter que la pluie battante ne ruisselle à l’intérieur. On y perd en look mais on y gagne en confort.

La nuit va être animée par le passage d’un lion de mer à côté du camping-car. Mamie le repère au bruit, passe la tête dehors et tombe dessus, bouscule Pépé pour le réveiller et l’envoie prendre une photo. Cela va donner une photo de la tête coupée, une du corps coupée, des beaux shoots de la plaine herbeuse. Avec un montage Photoshop, on pourrait voir à quoi ressemblait la bête.

Le lendemain matin, nous faisons les 25 mètres qui nous séparent de Porpose Bay pour voir nager les dauphins d’Hector. Ce sont les plus petits dauphins au monde et on ne les trouve que sur les côtes de la Nouvelle Zélande. Dans cette baie, ils ont pris l’habitude d’élever leurs petits et ils s’approchent de la plage pour jouer avec les courageux baigneurs.

Un peu requinqués par ces animaux, nous faisons l’erreur de suivre un panneau marron sur la route pour aller voir des chutes d’eau. 2 fois on va la faire cette erreur. Les balades sont si courtes et les chutes si peu impressionnantes que les enfants ont envie de nous jeter des pierres.

09 Catlins - MacLean falls 05

Nous poursuivons la route de la côte à travers les terres pour arriver dans la zone où nous allons passer la nouvelle année. Forêt ou mer? Nous décidons d’aller voir la mer pour faire honneur à la route de la côte! 25 kilomètres de gravier pour arriver dans une anse difficilement accessible.

09 Catlins - Plage Purakanui 20

Cette anse est malgré tout remplie de locaux qui viennent passer les fêtes. Ils sont venus avec leurs caravanes, leurs tentes, leurs quads, leurs motos de trial et ils sillonnent la plage, suivis par leurs chiens. Les 4x4 font des allers retours pour ramener du bois qu’ils entassent sur la plage. On va être bien!

Les enfants s’étonnent de voir des gamins de 4 ans foncer sur leur quad à essence. Nous aussi. Comme c’est la fête, le petit de 2 ans a le droit de boire de la bière puis du champagne. Cheers!

Repas de fête et pinot noir de l’Otago (excellent) nous assure une bonne nuit et une fin d’année heureuse.

Au matin, pendant que vous gesticulez sur une piste pour attendre le décompte qu’Arthur ou Nagui égrènera à la télé, nous nous promenons sur la plage pour nous remettre les idées en place. Il fait beau, la plage est magnifique, cela fait 4 mois et demi que nous avons rompu la routine (pour une autre) et nous sommes heureux. Nous espérons que vous l’êtes tout autant et que cette année sera magnifique pour tout le monde.

Après l’école du premier jour de l’année, nous filons vers le nord des Catlins pour rejoindre Nugget Point et prendre l’air sur le phare.

09 Catlins - Nugget point 03

Nous voyons enfin la côte et elle mérite le détour sur ce segment.

Nous passons Dunedin, et le 1er janvier, la ville est vide. Nous faisons le tour des bâtiments de cette grosse ville (110 000 habitants) et continuons vers le Nord. Un arrêt plus haut sur la côte pour voir des manchots bleus et des manchots à œil jaune mais ils ne sont pas encore rentrés de la pêche.

Nous filons donc jusque Waimate, sur la route de la fraise, où nous nous posons pour la nuit. Waimate, le 1er janvier c’est calme, et le dimanche 2 janvier, c’est très calme. Il y fait beau, la chaleur est revenue et nous discutons du temps et des inondations avec les locaux. Pour une fois depuis plusieurs jours, nous aurons chaud la nuit!

Le lendemain, c’est la fin de la boucle. Nous repassons devant la route que nous avions empruntée pour aller dans le centre de l’Otago, vers Géraldine. Nous pourrions être à Christchurch le soir mais nous bifurquons vers la péninsule de Banks, ses cônes volcaniques, ses criques et ses dauphins. Nous allons à Akaroa, enclave française de Nouvelle-Zélande et jolie port caché dans un bras de mer.

Nous allons passer là-bas nos derniers jours avant de quitter Pépé et Mamie, et la Nouvelle-Zélande.

29 décembre 2010 3 29 /12 /décembre /2010 08:56

Lorsque nous quittons Queenstown après l’école, le 26 décembre, la pluie commence à tomber, comme prévue. Un avis de temps dangereux vient d’être publié. Des vents forts et des pluies torrentielles sont attendus par le Nord de Queenstown tandis qu’un front pluvieux très actif s’installe sur le Sud et les fjords. Nous fuyons donc un front pour aller en trouver un autre. Nous le savons, le trajet vers les fjords se fera sûrement sous la pluie.

Nous ne sommes pas déçus, la pluie tombe sans arrêt jusque Te Anau, porte d’entrée sur le pays des fjords. Après un bref arrêt en fin d’après-midi, nous décidons de nous avancer sur la route et de dormir plus proche de Milford Sound.

Nous roulons sous une pluie dense et arrivons sous une pluie encore plus dense. Nous sommes seuls sur le camping.

08 Fjordland - Camping sous la pluie 01

Après une journée de pluie intense et la cuisine du soir, le camping-car est tellement plein d'humidité qu’il pleut dans le camping-car. Des rigoles se forment au-dessus du lit des enfants. Les coussins et les draps sont trempés, la moquette est trempée, les murs en moquette sont trempés. Une bonne nuit en préparation!
Il va pleuvoir toute la nuit, en continu. Et il va faire froid aussi, glacial même.

Au matin, il pleut encore.

Nous faisons la route vers Milford Sound en nous répétant que, d’après nos lectures de météo, une éclaircie est possible dans l’après-midi. Quelques arrêts en route permettent de prendre des paysages qui doivent être beaux sans les nuages. La vallée d’Hollyford est invisible.

08 Fjordland - Route vers Milford 03

Les pierres ruissellent. Ce n’est pas inhabituel car la région reçoit 7 mètres de pluie par an.

08 Fjordland - Route vers Milford 04

Un tunnel de plus d’un kilomètre descend fortement et nous mène à travers une haute muraille pour déboucher en haut de la vallée de Milford. On a l’impression de pénétrer dans un autre monde, isolé du reste par cette muraille de pierre. Enfin, pour ce qu'on en voit.

08 Fjordland - Route vers Milford 07

Lorsque nous arrivons à Milford, il y a le bâtiment de départ des bateaux, un parking et un café. Il pleut. Nous faisons l’école pour passer le temps.

Comme nous sommes vraiment arrivés en touristes, nous nous rendons compte sur place qu’il nous sera impossible d’y dormir le soir car le seul lodge du coin est complet. Il nous faut donc soit faire une croisière cet après-midi et repartir ce soir, soit refaire 50 kms jusqu’à un camping et revenir demain pour faire une croisière. Le facteur qui compte, c’est la météo, et les prévisions locales prévoient une éclaircie sur le Sud mais des bruines sur les fjords pour aujourd’hui, et un temps nuageux pour demain, avec des bruines pour les fjords. Nous prenons le pari de réserver une croisière pour 15 heures le jour même. Après négociation, elle ne nous reviendra pas chère du tout.

Vers 14 heures, la couverture grise s’estompe, le premier coin de bleu apparaît. A 15 heures, il fait chaud au soleil. C'est l'éclaircie sur le Sound après 10 jours de pluie!

08 Fjordland - Milford Sound 05

S’ensuit une majestueuse croisière de 90 minutes sous le soleil, descendant le fjord jusqu’à l’océan. Nous naviguons entre les falaises abruptes creusées par des glaciers vieux d’un million d’années, comme celui du Mt Pembroke, qui trône maintenant à plus de 2000 mètres au-dessus de la vallée qu‘il creusa. Lors de la dernière période glaciaire (il y a 13000 ans), des rivières de glaces de 2000 mètres d’épaisseur, s’étendant jusque l’océan, ont lentement sculpté les montagnes et les vallées alentours. Lorsque la glace a fondu, l’océan a submergé la vallée de Milford, créant le fjord.

08 Fjordland - Milford Sound 29

Les falaises sont couvertes de végétation et les cascadent abondent. Il pleut tellement ici que les premiers mètres d’eau sont d’eau douce. Tous les débris végétaux qui dévalent des montagnes filtrent la lumière, si bien qu’il fait aussi sombre à 10 mètres dans le fjord qu’à 70 mètres sous la mer. Cela permet à nombre d’animaux vivant normalement dans les fonds marins de se réfugier dans le fjord.

08 Fjordland - Milford Sound 62

08 Fjordland - Milford Sound 33

On retrouve aussi nos amis marins.

08 Fjordland - Milford Sound 50

Le fjord est dominé par le mont Mitre, qui s’élève directement du fond de la mer (le plus haut sommet de ce type au monde).

08 Fjordland - Milford Sound 66

Ce fjord n’est ni le plus gros ni le plus large, il mesure 16 kms de long et 2kms de large au plus. Son entrée fait 500 mètres de large mais peut facilement être manquée car les rochers la masquent et le fjord est tortueux.

08 Fjordland - Milford Sound 42

C’est le premier des 14 fjords que l’on peut croiser en faisant route vers le sud par la mer.

Au retour vers le port, le bateau fait un détour proche d’une cascade histoire de mouiller tout le monde. J’y gagne une photo de mini arc-en-ciel et un pantalon trempé.

08 Fjordland - Milford Sound 55

La route du retour est bien plus jolie sous le soleil évidement et les vallées se découvrent.

08 Fjordland - route vers Milford 10

Nous croisons le perroquet local, le Kéa, et les Tuis ont repris leur chant.

08 Fjordland - Kea 02

Nous campons au bord du lac Gunn et la nuit est de nouveau glaciale.

08 Fjordland - route vers Milford 15

En revanche, au matin, le soleil réchauffe tout le monde, le ciel est bleu et nous faisons une balade après l’école avant de rejoindre Te Anau pour refaire le plein de vivres. En route, nous faisons des photos des montagnes qui se reflètent dans les lacs.

08 Fjordland - Mirror lakes 05

Sur la route, nous croisons les Fourcade qui eux vont profiter de l'éclaircie d'aujourd'hui pour voir Milford.

Il va maintenant falloir jouer avec la météo pour choisir la prochaine étape. Devons-nous aller vers le Sud-est pour rejoindre les Catlins ou faire route vers le Nord-Ouest pour parcourir la célèbre (et pluvieuse) côte Ouest pour rejoindre Abel Tasman au Nord?

Il nous faut aussi prévoir où nous serons pour le réveillon car les campings sont souvent pleins à cette période.

Encore une fois, si on ne se parle pas d'ici là, bonne année 2011 à tous.

28 décembre 2010 2 28 /12 /décembre /2010 09:54

Vers le Nouvel-An, il y aura peu d’articles car nous serons perdus je ne sais où, donc je programme celui-là qui est très général mais extrêmement sagace, pertinent, d‘un grand intérêt ethnographique.

Les touristes, c’est comme les moutons, c’est en troupeau et il faut les tondre.

Moutons et tourisme sont les 2 mamelles du développement de la Nouvelle-Zélande. Pour rattraper son stade assez jeune de développement, la Nouvelle-Zélande fait tout en accéléré. Le tourisme suit une courbe assez singulière et affecte gravement le paysage urbain et rural. Voilà comment cela se passe:

Lorsque 3 maisons se construisent dans une zone limitée, on appelle cela un village;
Si le village atteint 5 maisons, on construit un parking et des toilettes publiques;
Si le village atteint 6 maisons, on installe un magasin-poste-dépôt de pain, de lait, avec un rayon bières d’importations (françaises, allemandes, irlandaises, belges, italiennes, suédoises, norvégiennes, tchèques, …), la bière locale (Speight’s dans le grand Sud, CD dans le Canterbury) mais jamais, au grand jamais, la bière de la région d’à-côté;
Si le village atteint 7 maisons, on construit une école, 2 églises et un cimetière;
A 10 maisons, on construit le centre I-Site, syndicat d’initiatives pour les touristes, on creuse 10 mètres et on installe des bains d’eau chaude thermale. Le syndicat d’initiatives passe commandes de dizaines de panneaux marrons en prévision du développement futur (les panneaux marrons signalent les activités touristiques en Nouvelle-Zélande; il y en a autant que de moutons);
A 12 maisons, c’est le terrain de golf 18 trous et le camping;
A 15 maisons, c’est le seuil critique. On construit un aéroport pour offrir des activités de Skydive, de survol de la région en planeur, en hélicoptère, en biplans, en avion de chasse, en montgolfière, en parachute ascensionnel, en deltaplane, en catapulte; on creuse le cours d’eau pour aménager le parcours de kayaks d’eaux vives, de rafting, de speed boat acrobatique, de ski nautique, de jet-ski, de plongée, de scaphandre, de sous-marins panoramiques; on creuse la roche pour faire des galeries de spéléologie, pour faire déboucher des geysers, des coulées de lave, on implante des vers luisants, des chauves-souris; on construit les pistes de karting, de formule 1, de quad, de luge d’été, de zorb, … Bref, on se met au niveau de tous les autres villages de l’île; le maire de village qui ne fait pas ces investissement se retrouve dans le goudron et les plumes;
A 20 maisons, on frôle la mégalopole, il faut se spécialiser. Il faut se différencier, et là tout est bon. Il faut devenir la capitale mondiale de quelque chose. Après un petit brainstorm au vin local, ce village va se lancer dans le développement du tatouage sous les ongles; celui-là dans l’observation bio-dynamique des saumons (il faut remonter le courant avec les saumons et à chaque passage de chute, on vous projette vers l’amont avec un canon. C’est sans danger pour les ours, parce qu’ici, il n’y en a pas. Sinon, ça leur couperait la faim de voir débarquer un groupe d’américains s’écrasant en bombe dans leur assiette); celui-là dans la construction du premier funiculaire manuel (pas de moteur pour vous emmener en haut, il faut tirer la nacelle de 20 personnes de l’intérieur avec vos petits bras); tel autre dans la taille de menhirs à main nue… Attention, toutes les activités ne se valent pas.
Il ne faut pas oublier de faire passer un casting de nains assez rapidement pour le développement futur. En effet, il faudra vite commencer à organiser des tours avec le sigle « LOTR » ou « SDA » en français ou « Le Seigneur des Anneaux » en clair. Cela consiste à faire le tour de 4x4 classique ou le tour de bateau habituel mais conduit par un nain habillé en hobbit, grimé, avec une petite épée. Il vous emmènera sur les lieux de tournage du film (qui occupent toute la Nouvelle-Zélande), vous citera le film par cœur en vous montrant les lieux de bataille et vous pourrez refaire une bataille avec des épées en plastique que vous pourrez ensuite garder comme souvenir.

Passé le stade de 20 maisons, il n’y a plus de limite au développement de ces mégalopoles. Très peu atteignent ce stade cependant.
Queenstown, par exemple, mégalopole de l’île du Sud, avec ses 11 000 habitants, a un aéroport international et une équipe de rugby qui peut mettre la pâtée à une sélection européenne sans mettre les chaussures.

Résultat, la Nouvelle-Zélande est une île faite de micro-villes dans lesquelles on peut pratiquer toutes les activités les plus folles, mais à chaque fois les mêmes que partout ailleurs, si bien que l’on ne sait plus bien pourquoi on s’arrêterait dans celle-là plutôt qu’une autre. On ne sait plus si par hasard il n’y aurait pas, sous la masse d’activités, une belle chose à voir tout simplement.

Entre les villes, c’est une grande ferme d’élevage, alternant les moutons, les vaches et les biches. Il occupe même les parcs nationaux pour l’élevage!

La tâche principale pour le touriste consiste à apprendre à décoder les panneaux marron. Ces panneaux fourmillent mais mènent à des produits très différents.
Dans le meilleur des cas, les plus simples indiquent un site et le chemin à suivre pour arriver à un point de vue. C’est gratuit mais on ne sait pas si on va voir un arbre ou une forêt, un caillou ou une carrière entière, dans la mesure où tout est indiqué sans discrimination.
Si le panneau fait référence à un site géologique ou naturel un peu moins ordinaire (une grotte, un geyser, …, quelque chose à observer qui est dans un parc), il faut compter = 150 $. S’il y a un animal en jeu, c’est le double s’il marche (un kiwi), le triple ou quadruple s’il nage (un dauphin, une baleine), si l’activité vous fait décoller, le prix le fera aussi.
Au début, on essaye de suivre tous les panneaux pour ne rien manquer; au bout de 2 jours, on essaye de les éviter et on guette les panneaux de balades, les verts et jaunes, ceux du département de la Conservation de la Nature.

C’est comme pour les campings. La première fois que l’on se rend dans un camping site, on est séduit par l’équipement des lieux, les jeux pour enfants, les barbecues, les installations de cuisine et de toilettes. On se réjouit de pouvoir brancher son camping-car sur le secteur et d’avoir accès (payant) à internet. Puis on se souvient que l’on a déjà payé 4500 euros pour avoir un camping-car et que rajouter 100 dollars tous les soirs c’est économiquement impossible. Alors on oublie la douche chaude, puis on oublie la douche tout court, et on cherche des emplacements gratuits.

Avec tous les kilomètres parcourus à faible allure, le temps passé à chercher des endroits où s’arrêter et à lire les panneaux marrons, les journées passent vite et il faut donc compter au minimum 30 jours pour visiter cette île!

Bon, vous voilà prêts pour planifier votre prochain voyage en Nouvelle-Zélande! Enfin, si tel est le cas, je suis aussi prêt à vous donner des informations pertinentes.

27 décembre 2010 1 27 /12 /décembre /2010 19:25

Après la décoration du camping-car, c’est le départ pour la montagne.

06 Geraldine - Décorations 02

Si notre lecture de la météo est correcte, nous devrions avoir une fenêtre de 3 ou 4 jours de beau temps dans le centre, de quoi passer Noël au sec.

Quelques kilomètres dans le MacKenzie Country nous emmènent au bord du lac Tekapo au pied des Alpes du Sud. C’est le bon endroit pour faire une pause et jeter des cailloux puis pique niquer. Le vent reste très présent et il faut rester au soleil pour ne pas s’enrhumer.

06 Lac Tekapo - Vue Mount Cook 08

Avant d’arriver au prochain lac, nous nous arrêtons au bord d’un canal pour acheter du saumon d’élevage local (du fumé cru et du fumé cuit). Il s’agit de préparer Noël!

Le prochain lac a un bleu turquoise encore plus prononcé, c’est le lac Pukaki. Celui-là a une vue directe sur le Mont Cook, le plus haut sommet de l’Australasie avec ses 3755 mètres. La plupart des sommets de plus de 3000 mètres se trouvent aux alentours dans le Parc National.

06 Lac Pukaki - Vue Mount Cook 05

Il fait beau et nous avons le temps mais nous laissons tomber la route vers le Parc National du Mont Cook pour une raison indéterminée.
Nous nous rendons directement au bord du lac Ohau pour établir notre campement et faire des balades. Il nous faut trouver un endroit en forêt pour arrêter le vent et pas trop près de l'eau car il va pleuvoir cette nuit et le lac va monter.

06 Lac Ohau - vue lac 01

La forêt est pleine de lapins et elle nous protège un peu du vent. Elle nous permet de nous dégourdir les jambes.

Le lendemain, le 24 décembre, au lieu des balades prévues, nous nous rendons vers la ville de Wanaka, pour faire 2 ou 3 courses pour tenir les jours suivants en cas de fermeture de magasins!
La route est sinueuse, sans grande végétation, et les couleurs jaunes des petits buissons rappellent un peu les routes nord-argentines. Une différence de taille est l’altitude (3000 mètres plus bas).

06 Otago - Route Wanaka

Wanaka est une petite ville (3000 hab) qui borde un grand lac, et qui, naturellement, propose un grand nombre d’activités extrêmes. Par exemple, escalader une tour de corde en plein vent pour les enfants!

06 Wanaka - Jeux 02

Comme il nous reste un peu de temps cet après-midi, nous faisons une balade panoramique en escaladant une petite montagne. Il y a toujours autant de vent mais le temps est beau.

06 Wanaka - Ballade 05

La ville est très accueillante pour les campeurs, tant qu’ils vont camper ailleurs. Il nous faut faire 15 kilomètres vers le parc national et 6 kilomètres de route de graviers pour trouver un emplacement non interdit dans les gorges d’une rivière.

Cela dit, il est parfait pour notre réveillon de Noël. Nous sommes seuls avec les moutons et les lapins, et nous disposons d’un WC privatif, d’arbres pour suspendre la douche solaire. Que demander de mieux!

06 Wanaka - Emplacement Noël 04

Pour le réveillon de Noël, les enfants ont droit à une soirée crêpes de Pépé (avec une poêle achetée pour l'occasion), puis de regarder un dessin animé pendant que les grands mangent. Ils ont l’air d’apprécier.

06 Wanaka - Veillée Noël 02

Pour les grands, c’est toasts au saumon, vin local, et crêpes bien sûr! J'espère que vous aurez eu un aussi bon repas de Noël que nous!!

Après une nuit glaciale, sûrement due au passage du traineau du Père Noël, les enfants se jettent sur Pépé et Mamie pour descendre du lit puis sur les cadeaux, au lever du soleil.

06 Wanaka - Noël 02  06 Wanaka - Noël 04

Remarquez le beau sapin et la bouteille de vin pour étancher la soif du Père Noël!

Ils prennent ensuite leur petit déjeuner comme des rois, seuls dehors.

06 Wanaka - Petit dej de Noël 04

Enfin, il faut quand même se bouger quand vient le troupeau car les taureaux sont assez imposants et de mauvaise humeur.

06 Wanaka - Troupeau

Après l'école du 25 décembre (pour compenser celle que l'on n'a pas faite le 24!), nous parcourons la longue route vers le fond du parc National, vers le Mont Aspiring, pour faire la balade de Rob Roy. Au bout de 30 kilomètres commence une route de graviers. Les 25 kilomètres suivants font souffrir le camping-car. Le premier passage de gué est réussi mais nous craquons au deuxième gué un peu trop profond, 4 kilomètres avant la fin de la route. C’est un excès de prudence car tout le monde passe en fait! Tant pis, nous nous rabattons sur une balade qui longe la rivière.

06 Wanaka - Ballade au parc Mt Aspiring 13  06 Wanaka - Ballade au parc Mt Aspiring 12

Après un passage à Wanaka pour vérifier que la ville est bien morte le 25 décembre, nous filons vers Queenstown.

La route est directe et traverse un col de montagne assez rude pour le camping-car mais magnifique. Lorsque l’on débouche de l’autre côté, on voit Queenstown, coincée entre le lac et la montagne, dans une vallée des centaines de mètres plus bas.

07 Queenstown - Passage de col 02

07 Queenstown - Vue du lac 02

D’après la météo, nous pouvons rester 2 jours à Queenstown avant la prochaine vague de pluie. Nous optons pour un camping sauvage en plein centre ville le premier soir, en misant sur le fait que, le 25 décembre, la patrouille fera relâche. La ville est étonnement assez animée pour un 25 décembre, et cela même après 18 heures! Cela passe pour la nuit, mais au matin elle nous rattrape en nous expliquant que nous prendrons une amende la prochaine fois que nous camperons sur un parking. Comme la journée est plutôt belle, nous partons pour une balade panoramique sur le Queenstown Hill.

07 Queenstown - Ballade de Queenstown hill 05

Puis, avant le goûter, nous nous offrons 2 descentes de luge d’été sur les hauteurs de la ville. Après une montée en téléphérique et en télésiège, nous pouvons foncer sur un circuit sinueux dans des luges à 3 roues. La vitesse nous fait lever une roue dans les tournants pour le plus grand bonheur de Louis. Enfin, c'est assez court quand même. Un circuit jusqu'en bas aurait été le bienvenu!

07 Queenstown - Téléphérique et luge 01

 

Les commentaires sur la vidéo sont extraits des liaisons radio entre pilote et co-pilote et sont codés. Seuls les initiés peuvent comprendre. Pour les chaussures de sport, c'est Ferrari shoes et pour la mise en beauté du pied, c'est Queenstown Beauty Salon.

Le soir, nous rechargeons les batteries dans un camping payant car les prochains jours s’annoncent pluvieux et nous aurons besoin du PC pour passer des dessins animées aux enfants.
Nous allons nous rendre vers les fjords, au Sud-Ouest de l’île, où le temps alterne toute l’année entre bruines, pluies et fortes averses.

Nous aurons peut-être une fenêtre pour voir le Milford Sound le 28 ou le 29 décembre, alors on va le tenter.

En attendant, joyeux Noël à tous et bonne année 2011 si on ne se voit pas avant. Qu'elle soit aussi excitante que la nôtre.

22 décembre 2010 3 22 /12 /décembre /2010 21:19

Gagné! Après l'eau, voilà le vent ...

Quand nous quittons Kaikoura, le vent est établi à force 7. La route de la côte nous ramène vers le site où nous avons été voir les dauphins; elle passe entre la mer agitée et la montagne à pic.
Après un passage par la montagne, nous rejoignons de nouveau la plaine et le vent augmente. Conduire le camping-car revient maintenant à naviguer au près serré sur un monocoque à petite dérive. Crispé sur le volant en léger braquage, le jeu consiste à contrer le vent pour ne pas finir dans le fossé, en équilibrant juste la poussée pour ne pas aller embrasser les voitures dans l'autre sens. Dès qu’un camion nous croise, on part dans tous les sens et là, c’est la loterie pour savoir où on va ré-atterrir, façon kite-surf après un saut. Il faudrait que Virginie aille se mettre en rappel au trapèze pour stabiliser l’engin mais ce serait côté circulation!

Le vent est chaud et la température monte dans le camping-car. Au bout de 150 kms assez pénibles, nous décidons finalement de nous arrêter avant Christchurch.
Nous nous posons dans la pinède, à Kaiapoi, sur le parking du bord de la plage. Nous sommes tous seuls. La plage est grise, comme plus au Nord. La pinède casse le vent.

05 Kaiapoi - plage 03

Kaiapoi est la ville qui a le plus souffert du tremblement de terre du 4 septembre dernier. 40% des habitations détruites. Un des supermarchés a été détruit, l’autre va fermer car la clientèle baisse; les habitants quittent la ville. Les rues sont tachetées par le bitume frais qui est venu combler les trous faits par le séisme.
Le soir, le parking s’anime car à 21h13 aura lieu une éclipse totale de lune et les gens viennent au spectacle. Nous aussi. Mais le spectacle n’aura pas lieu. Rien à voir, si ce n’est un nouveau coucher de soleil. Dommage.

05 Kaiapoi - plage 17

Nuit calme. Ecole, jeux et nouveau départ. A peine revenus sur la grande route, le vent nous agresse de nouveau et il augmente sur la route vers le Sud.
Un arrêt dans un magasin de fruits pour acheter des mangues, des bananes, des abricots, des nectarines, des pommes et surtout, des cerises. De grosses et belles cerises à 1,50 Euros le kilo! C’est Noël, alors il faut manger des sucreries!

Il nous faut aussi un arrêt dans une zone commerciale pour trouver un MacDo (pour le wifi) et un gros supermarché pour faire les provisions pour tenir jusqu’au 26 décembre.
On n'aura peut-être pas vu tous les plus beaux sites de Nouvelle-Zélande mais je crois qu’on aura vu tous les supermarchés. Pack n’Save, CountDown, New-World, Four Squares, …, on les a tous faits et notre préféré est le premier, mieux approvisionné et moins cher. On s’y arrête presque tous les jours. A Rotorua, nous avons photographié les volcans et le Pack n’ Save … L'oeil exercé le reconnaîtra en jaune au milieu!

03 Taupo - Vue sur les volcans 03

C’est-à-dire qu’à la location du camping-car, nous avons pris l’option platinium cooking, et cela impose de refaire les stocks souvent. Platinium cooking se traduit par le fait d’avoir Mamie à bord. Elle s’occupe de tout, prépare des repas avec entrée-plat-fromage-salade-dessert, jamais la même salade composée le midi, des surprises de temps en temps; bref, c’est l’option luxe.
Attention, cette option n’est pas disponible dans tous les camping-cars!

Pendant les courses, les enfants s’amusent au MacDo et je regarde la météo des prochains jours avec Pépé. Nous imaginions aller dans la péninsule de Banks (Est de Christchurch, jolies baies sur les bords d’un volcan, dauphins) mais un départ de feu attisé par le vent violent occupe les pompiers alors nous allons les laisser tranquilles. Sur notre route, à Ashberton, les courses de Noël ont été retardées lorsque le vent a emporté le toit du supermarché, pas de chance.
D’après la météo, il va y avoir de la pluie à l’Ouest (sans blagues), de la pluie intermittente au Sud et sur les Fjords, et du beau temps au centre.
Va pour le centre, le lac Tekapo, le Mont Cook, Wanaka et Queenstown. Après, nous verrons si la météo nous pousse vers le Westland ou vers les Fjords. De toute façon, nous ne pourrons pas tout faire!
Nous avons l’itinéraire, plus qu’à faire la route! Le vent est autour de 100 kms/h avec des rafales à 120. Virginie est crispée sur le siège passager et je la rassure en lui promettant que l’on s’arrêtera si les roues décollent.
Là encore, au bout de 100 kms, nous craquons et nous nous arrêtons à Géraldine pour que les enfants puissent se défouler un peu. Une jolie ville calme (comme toutes les villes de Nouvelle Zélande) avec peu de monde. Les prochains campements seront dans des endroits plus touristiques alors nous profitons de la tranquillité.

20 décembre 2010 1 20 /12 /décembre /2010 22:05

L’arrivée à Kaikoura s’est faite pour une fois sous un ciel non pluvieux, par une belle route de bord de mer. Les plages sont de galets noirs, elles sont bordées par de hautes montagnes et la mer est bleue claire. Par moments, cela ressemble à un lagon.

05 Kaikoura - Plages Nord 12

Les montagnes qui surplombent Kaikoura sont enneigées et elles se jettent dans l’eau. C’est pas mal comme baie et en plus, il y a presque le soleil!

05 Kaikoura - Plages 02

Nous sommes donc allés nous inscrire pour aller voir les dauphins car une seule entreprise est autorisée à le faire et depuis ce weekend, ce sont les vacances d’été pour les Néo-Zélandais. Nous avons effectivement remarqué beaucoup plus de camping cars sur la route. Nous sommes en liste d’attente pour lundi et inscrits pour mardi matin: un nageur et 5 observateurs.

Les 3 lessives bien nécessaires que nous allons faire à l’arrivée vont quelque peu bousculer le planning. Notre recherche d’emplacement pour dormir ne va commencer que vers 19h et ça c’est extrêmement tard! Une longue route de gravillons nous mènera vers un coin superbe de camping gratuit mais bondé. Nous nous rabattons alors sur le petit parking du centre-ville que nous avions repéré. Idéalement placé face à la mer, près des commerces et de toilettes. Au pire, nous nous ferons réveiller par la patrouille et nous trouverons un autre endroit en pleine nuit. Pour l’heure, les enfants peuvent de nouveau profiter de la plage, des vagues et du coucher du soleil.

05 Kaikoura - Plages 07  05 Kaikoura - Plages 11

Et moi du lever de lune au coucher du soleil.

Après une nuit sans encombres, je me lève tôt pour attraper le lever du soleil, enfin presque tôt pour presque l’avoir.

Puis nous accélérons la routine du matin pour être à 8h30 au départ des dauphins au cas où nous aurions de la place. Après 20 minutes d’attente, miracle, ils nous autorisent à embarquer le jour même. Le temps est un peu nuageux mais il ne pleut pas (alors que le lendemain devrait être pluvieux). Un peu de houle quand même.

Nous arrivons sur zone, des dizaines de dauphins tournent.

05 Kaikoura - Dauphins 09

Je me prépare à affronter le froid de l’eau …

05 Kaikoura - Dauphins 01

… mais pas assez manifestement car le premier plongeon m’arrache un cri. Cela tombe bien car, les dauphins, il faut les amuser, crier dans l’eau, faire des claquements, chanter pour attiser leur curiosité. Ils vont avoir droit à tout le répertoire d’Elvis Presley, Prince (ils adorent, les connoisseurs) et d’autres choses qui ressemblent à du Bjork tellement j’ai froid.

Le spectacle sous l’eau est magnifique. Les dauphins nous foncent dessus puis s’écartent au dernier moment; ils nous passent dessous et nous entourent, nous frôlent et tournent autour de nous à 30 cm. Alors on tourne aussi, on plonge avec eux et on danse. Eux dansent bien et moi, ben, aussi bien que je peux (je me débrouille mieux sur une piste quand même). En fait, ce sont plus des slows les yeux dans les yeux et c'est très agréable. Ils sautent, ils s’amusent et nous en prenons plein les yeux.

05 Kaikoura - Dauphins 03

Du-dessus, on ne voit pas le ballet aquatique aussi bien mais les enfants et parents se régalent des sauts et des jeux.

05 Kaikoura - Dauphins 26

05 Kaikoura - Dauphins 24

Ils ont l’air d’aller bien, à se bourrer de cookies et de chocolat chaud pendant que ma température corporelle plonge.

05 Kaikoura - Dauphins 08

La deuxième plongée se fait dans un groupe de 250 dauphins, c’est la cohue. Malheureusement, la houle est plus forte, l’eau est plus agitée, plus trouble. On ne voit les dauphins sous l’eau qu’au dernier moment. Je commence à avoir très froid, à regretter ma mauvaise nuit de sommeil et mon réveil trop tôt pour le lever du soleil. J’aurais même dû reprendre un toast.

La troisième plongée est dans le même gros groupe de dauphins mais avec encore plus de houle. Dans l’eau, je ne chante plus, je crie. Et pour la première fois, j’ai le mal de mer dans l’eau. Je ne savais même pas que c’était possible. J’ai froid, je remonte. Cela tombe bien, ils sonnent la fin du round.

Après le changement d’affaires pour quelque chose de plus chaud, je rejoins les autres pour admirer les bébés dauphins et les acrobates. C’est superbe. 

Pour info, ce sont des lagénorhinques obscurs, qu'un amateur pourrait confondre avec un lagénorhinque à menton noir (ou à flancs blancs du Pacifique, mais là faut pas pousser), mais pas nous!

La prochaine fois que nous pouvons le faire dans une mer plus chaude, les enfants pourront m’accompagner; en Thaïlande peut-être. Ils étaient très déçus de ne pas pouvoir y aller mais ont été rassurés d’avoir fait le bon choix lorsqu’ils ont vu remonter un enfant tout bleu en milieu de première plongée. C’était beau du dessus et ce sera beau du dessous la prochaine fois.

Voilà un petit film pour essayer de vous faire partager cela! Je voudrais en mettre plus mais il n'y a pas de bande passante ici. Peut-être ce soir dans un autre endroit.

L’après-midi, après l’école, balade sur la péninsule de Kaikoura pour aller voir les lions de mer qui se prélassent sur les algues sur la plage (on peut marcher à côté d’eux).

05 Kaikoura - Péninsule 03

05 Kaikoura - Péninsule 05

Puis retour à notre parking central où nous retrouvons les Fourcade. Ils ont eux-aussi décidé de prendre vers l’Est après avoir essuyé de la pluie sur tout leur périple. On a un collier de perles à eux qu’ils avaient oublié à Maupiti. J’ai l’impression qu’ils nous utilisent pour porter leurs affaires; ils doivent avoir trop de bagages.

Nous avons droit après l'apéro à un super coucher de soleil qui rosit l'eau.

05 Kaikoura - Coucher du soleil 09 05 Kaikoura - Coucher du soleil 05

05 Kaikoura - Coucher du soleil 13

Demain, nous descendrons vers Christchurch car la météo semble meilleure sur la côte Est.

18 décembre 2010 6 18 /12 /décembre /2010 15:41

Bon, après avoir quitté le centre de l'île sous la pluie, nous avons eu la chance de faire la route vers le sud de l'île sous la pluie! Cela fait du bien à tout le monde cet été car il a fait plutôt chaud jusqu'ici; sûrement juste avant qu'on arrive!

Là encore, sur la route, de presque beaux paysages, si on les voyait. Pour l'instant, la Nouvelle-Zélande, c'est le plus beau des pays avec les plus beaux paysages qu'on aurait pu voir s'il n'y avait pas la pluie. Notre phrase fétiche: "ça doit être beau avec le soleil!".

Arrivés sur Wellington, nous nous dirigeons vers le port pour résider à la marina, enfin sur les docks, enfin entre les ferrys quoi! C'est assez central et on ne risque pas de se faire réveiller par les Tui. Si on arrive à s'endormir, on se fera réveiller par les voitures. C'est bon le camping en pleine nature!

Nous profitons de la première après-midi à Wellington pour explorer un peu mais sous la pluie avec les magasins qui ferment, c'est juste. Le soir, Virginie et moi partons pour notre première sortie en amoureux (enfin, sans les enfants quoi!) depuis le début du voyage. Ce sont Pépé et Mamie qui gardent les fauves. Nous sommes pris d'une frénésie dès que nous voyons un magasin de livres ouvert, et nous finissons par nous offrir un restaurant indien. Cela va nous changer, un peu de cuisine épicée (on ne met pas d'épices dans les sandwichs jambon-fromage). Et là, c'est la boulette, la grosse erreur de débutant. Nous ne sommes pas dans un indien parisien ou toulousain; non non, c'est du vrai là. Le Biryani de Virginie lui arrache des larmes à la première fourchette. Au début, j'ai cru qu'elle s'était plantée la fourchette dans le palais mais non, c'était juste le petit goût piquant qui lui irritait fortement la muqueuse. Mon agneau mariné dans les épices 2 jours avait une jolie couleur; pour le goût je ne sais pas parce qu'il a réalisé une anesthésie générale fulgurante. J'ai dû baver parce que ma bouche ne fonctionnait plus. Le serveur l'a vu et il m'a resservi de l'eau avec le sourire. Une bonne première soirée, quoi. La première fois, c'est jamais super de toute façon. La prochaine sortie sera la bonne.

Le lendemain, samedi, il ne pleut pas. Il y a juste une alerte UV. Aujourd'hui, c'est indice UV 11 sur une échelle de 11, conditions extrêmes; il est demandé de caser les activités de plein air avant 10h ou après 16h. C'est pas de chance parce que nous on n'a pas vu le soleil depuis des lustres et on ne va pas pouvoir tenir les enfants dans le camping car.
Nous nous rendons donc au très intéressant musée Te papa. Cela commence bien car, devant, il y a des miroirs tordus dans lesquels on peut voir ses fesses et en plus elles sont grosses!

04 Wellington - Musée Te papa 02

Toutes les salles et expositions du musée sont interactives avec des jeux pour les enfants qui les captivent. Des salles sur les forces qui sculptent la nature (eau, vent, volcans, etc).

04 Wellington - Musée Te papa 05

Des salles sur les animaux qui peuplent les terres et les mers de Nouvelle-Zélande. Théo va même créer un poulpe que nous verrons grandir sur internet. Nous avons enfin une orque à notre portée.

04 Wellington - Musée Te papa 12

Et bien sûr des salles sur la culture maori!

04 Wellington - Musée Te papa 08  04 Wellington - Musée Te papa 10

Une bonne demi-journée de passée loin du soleil!

Nous avons ensuite passé un peu de temps à ne pas nous mettre d'accord sur le resto du midi. Mamie qui voulait manger du poisson frais a fini par aller chez un Malaisien. Et moi qui voulais manger Thaï, j'ai fini dans une pizzeria. Tous les restos étaient bons heureusement.

Après l'école dans le camping car étouffant, les enfants sont partis jouer au parc avec Pépé pendant que les autres profitaient de la ville et effectuaient les achats de Noël: le vin pour le réveillon était la priorité.

Le soir, c'était le tour de Pépé et Mamie d'aller au restaurant pendant que Virginie et moi nous nous réchauffions des plats Malaisiens au micro-onde. Très bonne soirée.

Dimanche matin, la pluie est de retour pour notre traversée vers l'île du Sud.

04 Wellington - Départ du ferry 03

La traversée dure 3 heures. Elle peut être éprouvante s'il y a de la mer car ce sont les 40ièmes rugissants mais nous aurons une traversée calme sous le ciel gris et pluvieux.

04 Wellington - Traversée du ferry 03

Pas de chance car sur la fin nous aurions pu profiter du magnifique paysage des fjords que nous traversons. Encore de beaux paysages s'il y avait du soleil. Enfin bon, ceux-là sont beaux aussi sous la pluie mais pas sur les photos.

Arrivée sous une pluie diluvienne. Après avoir regardé la météo sur toute l'île du Sud, nous décidons d'inverser notre programme et de filer vers l'est pour trouver du temps plus sec. Direction Kaikoura et les dauphins.

Au bout de 50 kilomètres la pluie cesse et les belles plages noires apparaissent.

05 Kaikoura - Plages Nord 08

En route, nous croisons des lions de mer.

05 Kaikoura - Plages Nord Lions

C'est sûr, nous allons être mieux là! Mais je vous le raconterai quand nous y serons!

16 décembre 2010 4 16 /12 /décembre /2010 10:07

En sortant de la région de Coromandel par la côte, on quitte aussi pour un temps les routes sinueuses. Après Katikati, la route est moins intéressante et mène vite à la mégalopole du coin: Tauranga et ses 115 000 habitants. Cela change de tous les villages que l’on vient de passer depuis 5 jours.
Grand port pétrolier et station balnéaire, Tauranga draine beaucoup de monde, des tonnes de vacanciers l'été. Nous poussons quelques kilomètres de plus, jusque Mt Maunganui et ses plages pour faire notre pique nique.

02 Mt Maunganui - Plage 01

Après une petite balade sur la presqu’île Moturiki, nous reprenons la route dans la plaine. Passage par la ville de Te Puke, capitale autoproclamée du Kiwi et nous évitons la visite du parc dédié. Le paysage a changé et devient beaucoup plus agricole. Beaucoup de vergers, essentiellement des plantations de kiwis.
Nous poussons encore vers le sud jusque Matata, non loin de la prochaine étape de Whakatane. Toute la côte n’est qu’une longue plage de sable gris. L’eau est très fraiche et, avec le vent, peu engageante.

02 Matata - Plage 01

Mais bon, les nuages permettent de capter les rayons du soleil au coucher. Regardez comme c’est beau un coucher de camping car.

02 Matata - Camping 01

Bon, en fait je prends l'excuse de faire une photo pour échapper à la corvée des lits à faire.

Le lendemain, avant d’arriver à Whakatane, nous faisons un stop dans une ferme-cueillette dédiée aux baies diverses (fraises, framboises, mûres et autres croisements entre ces dernières). C’est évidemment un peu plus que dans un magasin mais il y a le plaisir de la cueillette. Enfin bon, plus cher, faut voir, parce que pour chaque fraise cueillie, il y en a au moins 3 dévorées. Certains (ou une certaine plutôt) ont d’ailleurs passé leur temps à manger et n’auront même plus le cœur d’en manger à midi! Les fraises sont, c’est vrai, succulentes. Les framboises sont en fin de cycle, les autres baies presque prêtes. Nous nous empiffrons au passage de mûres, de Boysen berries, de Tai berries (mes préférées, un croisement de mûres qui a un petit goût de rose) et nous repartons avec des fraises pour 2 / 3 jours.

02 Whakatane - Cueillette fraises 01

Après Whakatane, arrêt à la plage de Ohope pour le déjeuner. C’est dimanche et tout le monde est venu manger sur la plage ou participer aux diverses compétitions de bord de mer. Nous mangeons en regardant le volcan marin de White Island fumer. Louis perd enfin sa deuxième dent dans une fraise.

02 Ohope - Plage 03

02 Ohope - White Island 02

02 Ohope - Louis 02

Après les jeux de plage, nous prenons la route du centre, vers les volcans. Nous dépassons tout d’abord les premiers grands lacs verts de cratère avant d’arriver sur Rotorua. Impossible de manquer la ville, l’odeur de soufre est très prégnante. Bon, nous, on est plutôt habitué parce que cela fait 2 jours qu’on se traine une odeur d’eau stagnante pas propre dans le camping car. Cela dit, c’était finalement discret par rapport aux émanations volcaniques. Plutôt que de prendre un emplacement près des parcs volcaniques, nous nous éloignons de la ville vers le nord pour trouver notre campsite familial.

La visite du village maori de Whakarewarewa laissera un souvenir mitigé. Cette communauté a pris depuis des générations l’habitude lucrative d’accueillir des étrangers dans le village et de leur faire découvrir leur manière de vivre. Ils vivent sur le parc volcanique, au plus proche de leurs croyances, utilisent les émanations gazeuses pour chauffer leurs maisons, les bains bouillonnants et des fours capturant la chaleur pour cuire les aliments (ils ont aussi des micro-ondes quand même!), alimentent leurs baignoires naturelles avec les eaux thermales.

02 Rotorua - Whakarewarewa thermal pool 02

Certaines des piscines thermales sont des puits sans fond, l’eau affleure à 98°C, à 15 mètres de profondeur, elle est à 250°C et au bout de 50 mètres, on ne peut plus mesurer car les ramifications partent en tous sens.

02 Rotorua - Whakarewarewa meeting house 02

Rien d’extraordinaire ou de particulièrement folklorique, ils décrivent juste leur mode de vie actuel. Si bien qu’en repartant, on n’en sait pas beaucoup plus sur l’histoire et la culture maori. Le clou de la visite pour les enfants, à part les geysers que l’on peut apercevoir, sera le petit spectacle traditionnel organisé. Démonstration de danse, de chant et bien sûr de haka. Louis ne peut s’arrêter de rire pendant tout le haka tellement les yeux exorbités et les langues tirées l’amusent. Le tout nous laisse une impression bizarre. Ce n’est pas comme la visite d’une réserve indienne où les indigènes sont parqués, ce n’est pas le show folklorique où l’on sent que plus rien n’est traditionnel mais juste de la mise en scène voyeuriste, non c‘est autre chose, plus authentique mais pas vraiment intéressant au final. Il faudra peut-être que nous allions voir un show purement touristique un soir, pour trancher.

02 Rotorua - Geyser Pohutu 08

Après avoir fait un peu de route pour chercher notre nouveau campement qui s’avère fermé, nous faisons chemin inverse et redormons une nuit dans notre family park. Le lendemain, route vers le sud et le lac Taupo. Arrêt à la montagne aux belles couleurs (Rainbow mountain) pour le pique nique et pour une petite balade dans les fumerolles.

02 Rotorua - Rainbow Mountain 12

Après nous être bien brulés les pieds en marchant dans le cratère, nous faisons route vers Taupo. Grosses hésitations en chemin sur toutes les activités qui sont proposées. La région regorge d’opportunités mais tout nous paraît cher (c’est l’effet d’être à 6 au lieu de 4) et comme il pleut, nous filons jusqu’au lac. Après avoir déniché un campement gratuit, nous établissons le plan des opérations pour le lendemain, pendant que la pluie trempe les environs. C’est un beau campement quand même, en bord de la rivière Waikato, non lion du début des rapides et des chutes Huka. La rivière a déjà un fort courant qui interdit la baignade pour les enfants. Reste les nombreuses familles de canards.

03 Taupo - Reids Farm camping 06

Le matin, nous sommes réveillés par le chant si caractéristique et intrigant du Tui (un oiseau local qui fait des grincements métalliques, des sifflements et tout plein d'autres trucs incroyables), le temps est magnifique, alors nous allons explorer les environs en faisant une marche de 2 heures jusqu’aux chutes Huka. Ce sont de belles chutes puissantes (200 000 m3 d’eau se jettent des 9 mètres toutes les secondes, de quoi remplir 5 piscines olympiques toutes les minutes) mais évidemment moins impressionnantes que celles que nous avons déjà vues. La puissance de la chute produit de belles couleurs bleues et blanches en contrebas.

03 Taupo - Chutes Huka 17

En remontant la rivière, nous nous arrêtons à l’entrée d’une zone volcanique d’où ruisselle de l’eau extrêmement chaude. La rencontre de l’eau chaude et de la rivière produit une petite zone bien agréable où l’on peut à volonté se glacer ou se brûler en bougeant de 1 mètre.

03 Taupo - Chutes Huka Eau chaude 09

Après avoir abattu une session d’école, il est temps de reprendre la route pour se rapprocher des majestueux volcans que l’on voit de l’autre côté du lac, ceux-là même qui ont inspiré le film du Seigneur des Anneaux.

03 Taupo - Vue sur les volcans 01

Nous contournons le lac pour aller nous poser dans la marina d’un petit village, au bord du lac. Le temps a brusquement changé et s’est totalement couvert. C’est de mauvais augure.

03 Taupo - Marina Tokaanu 01

Effectivement, après une nuit de pluie, le ciel est complètement bouché. Nous avançons tout de même dans le brouillard du parc en espérant une éclaircie. Arrivée au milieu des volcans (selon la carte, parce qu’on ne voit rien que des nuages), nous nous renseignons à l’office du tourisme. Aujourd’hui: pluie s’intensifiant. Demain, pluie et vent. Parfait. Nous voilà dans le plus beau site de l’île du Nord et le temps est contre nous! Un front froid s’abat sur le Nord de la Nouvelle Zélande, une alerte météo est en cours pour la zone que nous venons de quitter (Coromandel & Bay of Plenty); il ne nous reste qu’à filer vers le Sud en oubliant pourquoi nous étions ici. Au meilleur de la journée, nous pourrons capter le vue d’un des volcans mais sans réelle profondeur.

03 Tongariro - N'gauruhoe 02

03 Tongariro - Ruapehu

En regardant bien, on en voit un enneigé sous les nuages, mais faut être expert.

C’est donc reparti pour la route. Direction Wanganui sur la côte Ouest à 130 kms. La route est magnifique; elle traverse un paysage torturé, fait de collines escarpées d’un beau vert, de forêts improbables plantées sur des à-pics, de rochers volcaniques atterris çà et là, et habités de vaches et de moutons.

03 Wanganui - Paysage 03-1

Au fond coule la rivière Wanganui, avec ses chutes à mi-parcours. A Wanganui, le temps est toujours aussi gris et humide. La ville est déserte car il est déjà 18 heures! On va se faire un barbecue d’agneau pour se remonter le moral en buvant de la mauvaise bière (mais pas chère!). Demain, nous filerons vers Wellington.

11 décembre 2010 6 11 /12 /décembre /2010 22:52

Le premier tournant est arrivé à la sortie de la ville de Thames, et il y en a eu une bonne centaine d’autres sur les 55 kms de route qui nous a amené jusque Coromandel.
Belle route sinueuse de bord de mer que nous avons faite sous la pluie. Après une remontée sur les collines, c’est l’ouverture sur la baie de Coromandel, petite ville qui assure une traversée par bac vers Auckland et surtout connue pour le fait que nous y avons recommencé l’école.

01 Coromandel - Baie 04

Son nom maori est « Te pu Abit Ué », ce qui se traduit par « qu’est-ce que c’est dur de recommencer l’école après 2 semaines en Polynésie ».  Comme il pleut, nous délaissons les côtes inhabitées et déchiquetées du Nord de la péninsule sur route de gravillons pour tourner vers la côte Est. Nouveaux virages de montagne à travers des forêts luxuriantes pour atteindre l’autre côte de la Péninsule, où il fait un peu meilleur. Arrêt à la plage de Otama pour le déjeuner.

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Cette plage nous donne un avant-goût de la côte Est. Elle est difficile d’accès, elle est belle, elle est vide. On n’y trouve qu’un petit pingouin, et encore il n’a pas l’air en bonne forme (je vous l’ai dit, les virages et les côtes, ça use).

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Malgré le vent, nous profitons de cette large bande de sable blanc, pour nous. Nous goûtons aussi au soleil. L’air frais ambiant pousse à chercher le moindre rayon de soleil. Et quand le soleil sort, on n’a à peine le temps de dire « Ah ça va mieux il fait chaud », on a déjà pris un coup de soleil!

Progression vers le sud, alternance de criques et de montées sinueuse dans la végétation. Nous atteignons Hot Water Beach. Belle baie si l‘on regarde vers le Nord, quelque peu envahie par les touristes pour ses résurgences à fleur de plage où l’eau sort à 65°C. Drôle de voir une belle plage vide sur des kilomètres et sur 25 mètres un tas humain! Tout le monde se creuse une piscine (un trou) pour mariner et se brûler sévèrement la partie de son choix.

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Nous passons la nuit à Hahei, près de Cathedral Cove dans un CampSite. Il faudrait penser à acheter des choses à faire griller car leurs barbecues ont l’air trop biens.

Lendemain matin, école laborieuse, mise à niveau du camping car, et visite de Cathedral Cove. J’imagine que la visite a consisté en un joli chemin qui descend vers la mer en passant devant 2 belles criques, puis par un chemin sur le sable pour atteindre la belle arche marine de Cathedral Cove. Les enfants ont sans doute joué sur la plage. J’en sais trop rien car moi je surveillais le camping car mal garé des attaques d’une mégère faisant office de garde de parking.

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Après le pique nique, route vers le sud par la mer. Belle route toujours mais progression toujours aussi lente. Moyenne de 40 kms/h car ça monte, ça tourne. J’ai le mollet gauche de l’embrayage en feu, ce qui me fait penser que les maoris ont de gros mollets, peut-être parce ce qu’ils conduisent beaucoup sur leur route sinueuse. Mais que font-ils pour leur mollet droit? Peut-être le frein.

Le soir, nous nous arrêtons en forêt au bord d’une rivière près de Waihi, à la limite de la région de Coromandel. Les enfants peuvent profiter de la rivière pour leur activité favorite.

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Cette étape est aussi celle qui nous permet de mettre à profit le couteau suisse multi-outils que nous ont offert Carole et Franck. Il nous permet en un tour de main de libérer un allemand qui s’est enfermé dans les toilettes et qui s’est retrouvé avec la poignée dans les mains. Bon, c’est pas glorieux, j’aurais préféré que le premier exploit soit la construction d’un pont en lianes au-dessus de rapides pleines de piranhas pour faire passer un convoi humanitaire, mais tous les exploits se valent!

Le lendemain, nous allons voir le site de la mine d’or toujours en activité de Waihi. C’est la fin de l’exploitation de cette mine qui est ouverte depuis 1880. Il y avait 175 kilomètres de tunnel sur 12 niveaux, sur 650 mètres de profondeur mais aujourd’hui, elle ne donne plus que 10 cuillères à thé d’or pour chaque camion de 80 tonnes de gravats qui remonte. C’est juste.

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Bon, il est temps de reprendre une petite route qui tourne et qui monte pour changer de région. A l'arrière du camping car, j'entends l'iPod qui distille des histoires et les passagers qui jouent au yam's. Un vrai tripot!