Bon, pour tous ceux qui doivent comme nous faire l'école à leurs enfants ou se cultiver pour faire semblant de savoir des choses, voilà un résumé qui combine des maths, de la physique, de l'histoire-géographie, du français et d'autres matières, niveau CE2. Ceux qui comprennent passeront en CM1.
Il y a longtemps (fin du cours d'histoires, rangez vos cahiers), les mouvements tectoniques (je répète, tectoniques), ont façonné la surface de la Terre. Si, Si!
Regardez tous vers le Nord (tous!). A l'Ouest (à gauche), une haute chaîne de montagnes est en train de sortir, c'est la Cordillère de Domeyko (sur nos photos de flamands roses, on voit souvent le plus haut sommet, le mont Kimal, culminant à 4000m + 278 m=?); à l'Est, ce qui monte brusquement, c'est la cordillère des Andes et son altiplano ou sa puna (4200m + 200m =?) et sa chaîne de volcans, dont le Licancabur (5916 m), lui aussi souvent sur les photos, ainsi que le Lascar (5154m) mais aussi les Aguas Calientes (5924m) et l'Aramarachi (6046m).
Attention, étant donné que ces deux massifs sont en train de sortir, vous êtes en train de vous enfoncer entre les deux. Ne calculez pas la vitesse de chute, c'est trop compliqué et c'est effrayant. C'est la dépression pré-andine. Ce n'est pas grave, ça va passer. Vous êtes recouverts d'une bonne couche de boues volcaniques imperméables. Pas de chance, c'est une saison humide, donc il pleut. La pluie ruisselle sur les massifs, charrie des boues et des minéraux et, petit à petit, vous recouvre. Avec l'arrivée d'une période sèche, l'eau affleure, s'évapore et le sel cristallise, se cimente avec les poussières apportées par le vent. La neige des sommets andins donne de petites rivières, qui viennent créer des oasis dans le salar. Sous la croûte de sel, à 1,50m, un lac salin alimente aussi de petites lagunes. Comme l'air est très sec, on peut voir à travers les 70 kms du salar par temps clair.
Un peu plus au Nord, le vent a accumulé en strates du sable, du sel, de l'argile et a commencé à jouer avec. C'est la cordillère du Sel. Suite à des mouvements tectoniques (tectoniques), ces strates horizontales se retrouvent broyées puis sculptées par l'eau et le vent: c'est la vallée de la lune, la vallée de la mort et autres vallées avec des noms qui claquent.
Le tout fait partie du désert d'Atacama, un des endroits les plus secs de la planète puisqu'il reçoit, en moyenne, 1 mm d'eau par an.
Fin du cours, c'est la récrée!
Alors nous, pour la récrée, comme on avait notre voiture, on a fait:
1- exploration de la vallée de la lune, de ses couloirs souterrains, de ses gorges, de ses dunes, de ses endroits propices à casser de la caillasse, photographie du paysage toutes les minutes jusqu'au coucher du soleil (on passe alors du brun au bleu puis au rose, puis au violet, c'est magnifique). Exploration de la vallée de la mort et cassage de caillasse.
2 - expédition jusqu'au Geysers d'El Tatio, 90 kms au Nord, à 4400m près de la frontière bolivienne, sous les volcans Linzor, Putana et Apagado. Ce sont les plus hauts geysers du monde, ils font partie de la ceinture de feu du Pacifique. Observation des fumerolles, des bouillonnements affleurants, des jets, des fumées, ... Louis, qui est fan de volcans, a pu se régaler. Baignade dans une piscine alimentée par les eaux chaudes (85°C à la source mais un peu moins dans la piscine) qui coulent des geysers.
3 - aller embêter les flamands roses sur le salar, goûter le sel, regarder les nuages passer et guetter la pluie sur le salar
4 - bien sûr, on a profité des structures de jeux avec une super de 5 toboggans différents! On l'avait bien vue le premier soir lorsqu'on explorait les faubourgs de la ville. Et en plus, il y avait un baby-foot à l'hôtel alors, bon, difficile de faire autre chose.
5 - on a presque fait l'observation du plus beau ciel du monde sur un télescope professionnel avec un guide. C'est-à-dire que l'on s'est inscrit à la séance de 20h - 23h, mais manque de chance, c'était un jour de nuages. Pas des petits. Alors tant pis, on fera mieux en Namibie!
Je mentionne plus haut que nous avions notre voiture de location et c'est vrai que cela nous a permis de tout faire à notre petit rythme, différemment.
Par exemple, el Tatio (les geysers). Tout le monde doit se lever à 03h30 pour partir avec les circuits organisés pour y être à 6h00 sous prétexte que c'est plus beau et plus actif entre 6h00 et 8h00. Sauf que nous, entre 6h00 et 8h00, on ne l'est pas, actif. Alors nous, on s'est fait réveiller à 3h30 par les voisins qui partaient mais on n'a pas décollé avant 9h30. On s'était dit que comme ils emmenaient des tonnes de monde là-bas le matin, ça allait être la foule et cela ne nous disait pas. On pensait que, vu le trafic, la route devait être bonne et qu'on pourrait même être de retour pour midi. C'est-à-dire qu'on ne s'était pas levé à 4h00 pour voir qu'ils partaient tous en 4x4! Dans un éclair de lucidité, on a fait des sandwichs au cas où on voudrait prendre notre temps!
Au bout de 3 heures de route qui faisait gémir la voiture d'horrible façon, concentré sur les quelques espaces entre les trous, rigolant à la vue de quelques panneaux de limitation de vitesse à 70km/h, j'ai même proposé à Virginie de faire demi-tour! Mais bon, la route est belle quand on la voit à faible vitesse, les volcans, la neige, les vigognes, ..., on a serré les dents. Les enfants à l'arrière étaient plongés dans l'écoute de Charlie et la chocolaterie.
Au final, il n'y avait personne sur le site. Que nous! Alors c'est peut-être plus beau le matin mais on ne le saura jamais. Au retour, blasés de cette route de rallye, nous n'avons mis que 2h30, avec un seul dérapage plus ou moins contrôlé, c'est-à-dire plus contrôlé que celui du 4x4 qui s'était planté le matin même. On pouvait y aller à fond parce que la dépanneuse venait d'arriver sur site, alors elle pourrait toujours s'arrêter pour nous au cas où.
Pour ceux qui ont déjà été en Islande, la visite est inutile, pour nous, ça dépend à qui on demande!
La fin de notre séjour a été plutôt mouvementée. Il faut dire que, le temps de ces 4 jours, nous avons oublié tous nos réflexes de voyageurs. Nous avons retiré de l'argent le premier soir sans connaître les taux et savoir ce que nous avions. Nous avons changé d'hôtel et en avons pris un qui ne prenait que du cash; dans tous les restos nous avons payé en cash alors qu'ils prenaient la visa et nous n'avons pas retiré d'argent alors que les DAB sont plutôt capricieux ici.
Résultat, le jour du départ, plus de liquide, tous les DAB de la ville vides ou cassés après le long weekend de 3 jours qui a vu défiler maints Chiliens (tiens, on ne savait pas que c'était férié!). Nous voulions partir tôt le matin pour faire la route vers l'Argentine et arriver avant la nuit pour trouver une pension. D'autant plus qu'on pensait qu'il y avait une heure de décalage horaire. Quand on est arrivé au Chili, on ne savait pas qu'il y avait une heure de décalage (oh les nuls!). Le temps qu'on s'en aperçoive, il y avait eu un changement d'heures et il n'y avait plus de décalage horaire, mais ça on ne le savait pas. Quelqu'un suit? Bref, on voulait faire la route tôt mais on ne pouvait pas payer l'hôtel. Les enfants ont eu le temps de jouer au babyfoot entre 8h00 et 13h00! 5h00, c'est le temps qu'il m'a fallu pour:
- arpenter 20 fois les différents DAB de la ville, les tester avec ma Visa malgré le fait qu'ils étaient pour des Mastercard,
- discuter avec l'agent de sécurité, la fille du guichet, le responsable des prêts, la femme de ménage de la banque et comparer leur évaluation de la date et l'heure à laquelle leur DAB Visa allait être réparé (au mieux, pas avant le lendemain),
- toquer à la porte (à la limite de la défoncer) d'un artisan dont l'échoppe abritait un autre DAB Visa, en vain,
- supplier tous les magasins et hôtels de la ville de prendre ma carte pour me donner du liquide, en vain,
- appeler la France (la Sogé - votre conseiller est en formation; Visa Premier - il faut d'abord perdre votre carte puis nous mettrons du liquide à votre disposition, demain),
- organiser un transfert d'argent de banque à banque avec un français super sympa (celui qui tient le bar H2O) qui malheureusement ne connaissait pas son code guichet et succursale!
- supplier la soeur de notre hôtesse, qui tenait un hôtel en face et qui prenait la carte Visa, d'accepter mon paiement, puis supplier le père de notre hôtesse, qui tenait un hôtel à côté et qui prenait la carte Visa, d'accepter mon paiement, en vain, parce que c'est trop compliqué ...
- ...
Au bout du compte, une dernière supplique a fait flancher le père à 13h00.
Cela a failli nous gâcher la fin du séjour mais nous avions encore de la route à faire alors on a essayé de ne pas y penser.