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21 juillet 2011 4 21 /07 /juillet /2011 16:45

Retour à Windhoek, nous rendons le 4x4 et nous installons à l'auberge de jeunesse qui aurait besoin d'un petit coup (de jeunesse).

C'est encore une fin de voyage, comme les 12 précédentes, occupée par le relâchement, la logistique et le blog (le budget et les itinéraires sont à jour).

La Namibie nous a marqués par son immensité. Ce n'est pas si grand que cela en fait, un peu plus grand que la France, mais il n'y a que 2 millions d'habitants alors cela paraît ridiculement vide!

2 millions d'habitants mais quand même une quinzaine d'ethnies avec des tensions et des ressentiments.

Les paysages sont magnifiques mais, pour le futur développement, je proposerais que le ministère du tourisme Namibien fasse un stage de quelques jours en Nouvelle-Zélande. Juste pour découvrir le bon usage de quelques panneaux indicateurs, cela manque parfois, d'un petit plan ou d'une carte du parc à jour, comme cela, pour aider (mais pas trop pour gardr le côté baroude), et pour convaincre que le sourire est toujours agréable. Nous avons vu peu de visages et les visages souriants se comptaient sur les doigts d’une main.

Pendant qu'on y est, pour le futur développement, je pense qu'il ne faut pas hésiter à faire des hivers avec des nuits moins froides.

Les enfants ont adoré finir par ce pays car les animaux les ont tenu en haleine pendant tout ce voyage éprouvant. 6000 kilomètres de piste en moins d‘un mois (sans conteste les meilleures routes de graviers du monde!), du camping à la fraîche, une overdose de barbecues de saucisses et de viande rouge …

Bien sûr, avec le recul, on aurait bien rajouté un mois de plus au tour du monde afin de zapper le sud de la Namibie mais pour ajouter la bande de Caprivi au Nord-est, le passage par la Zambie, le Botswana et l'Afrique du Sud pour laisser la voiture à Johannesburg ou au Cap! Mais on était un peu juste au niveau temps! Un an, c'est trop court.

Nous avons déjà des destinations pour un prochain périple. Les enfants ont mis dans la liste le Japon, la Mongolie, l'Inde; de notre côté, nous voudrions aussi les emmener dans le Mustang au Népal puis passer au Tibet. Il faut retourner en Birmanie aussi, et puis on pourrait repasser par Tahiti pour aller en Amérique du Sud et en Amérique Centrale. Et quitte à tourner dans ce sens, une escale en Afrique finira la boucle. La fois d'après, on commencera par le Moyen-Orient avant de remonter par la Caspienne, traverser la Russie pour atteindre l'Alaska et découvrir l'Ouest du Canada.

Bref, il nous reste quelques projets de voyage, malgré un an sur la route.

Pour l'heure, nous allons faire nos 26 heures de voyage pour rejoindre Paris, passer le week-end en famille et avec des amis, faire un aller-retour en Belgique pour calmer la situation politique, acheter des bières et du pain cramique, puis redescendre dans le sud de la France pour goûter enfin à des températures clémentes, en famille de nouveau.

Nous allons laisser la scène médiatique à d'autres familles en partance (le jour de notre retour, demain le 22 juillet, c'est au tour de Marie, Damien et Clément de partir pour un an. On ne se connaît pas, juste par blog et mail). On les envie bien sûr … Nous avons l'impression que le jour de notre premier départ était hier.
On avait l’air de ça à Roissy:

Départ de Roissy 4

On aura plus ou moins l'air de ça dans 2 jours à Orly, un peu plus fripés peut-être (les vêtements et la peau), mais indubitablement heureux de la chance que nous avons eue de vivre cette aventure à 4!

21 juillet 2011 4 21 /07 /juillet /2011 11:11

Pour notre dernière semaine, nous amorçons la remontée de la Namibie en poursuivant la descente. Nous tournons vers le Sud, vers Hobas, point d’entrée nord du canyon creusée par le rivière Fish depuis des lustres. Le canyon est le deuxième plus grand du monde après « le Grand Cayon US ». Il mesure 160 kms de longueur, 27 kms dans sa partie la plus large et sa profondeur atteint 550 m. Cela ne vous dit rien, moins non plus. Il faut aller voir pour … le voir.

La route qui descend vers Hobas est assez mauvaise et sans grand intérêt. Les plateaux disparaissent rapidement et ne sont remplacés que par de la plaine caillouteuse dans laquelle fleurissent les trains et les autruches.

08 Fish River Canyon - route de Hobbas 01  08 Fish River Canyon - route de Hobbas 06

Comme nous avons le temps, nous nous arrêtons pour la journée sur la route dans un camp dédié à la vieille mécanique, ce qui permet aux enfants de se défouler sans heurts.

08 Fish River Canyon - Road house camp 06

Le camp possède aussi une connexion internet tellement lente qu’ouvrir un mail lui est souvent impossible. Et moi qui fondais tous mes espoirs sur cette connexion inespérée pour publier mon retard de blog! C’est encore raté. Une après-midi pour publier 2 textes sans photos! J’en profite quand même pour recharger toutes les batteries, de PC, d’appareils photos, iPod, et autres, car nous avons été privés d’électricité depuis plusieurs jours.

Et puis, on en profite pour glander, quoi! Enfin, pour faire des lessives, l’école, l’installation, le feu, etc, et puis pour glander 5 minutes. Notre corps s’est mis au diapason du paysage que nous avons traversé. Notre peau est tellement sèche que les craqûres font saigner toutes les phalanges et les bouts de doigts. Nos mains ne sont que des plaies. Il nous faut crémer les enfants sur tout le corps car des coupures apparaissent un peu partout, du fait du froid. Jamais je n’aurai cru que cela nous arriverait en Afrique!

Le lendemain matin, force est de constater que le vent et le froid n’ont plu à personne! Tout le monde est de mauvaise humeur. Quand nous arrivons au Fish river Canyon, personne n’a vraiment envie de se balader. Le chemin est rocailleux, le canyon si grand que tu as beau marcher une heure, la vue ne change pas.

08 Fish River Canyon - Vue 01

08 Fish River Canyon - Vue 15

08 Fish River Canyon - Vue 11

Que montre la photo? Qu’on a tous des têtes pas possibles et qu’il faut qu’on se reprenne!

Pour tout dire, le paysage ne nous plait pas plus que cela, et au lieu de passer une seconde nuit ici, nous décidons de changer de région pour changer de paysage.

Nous remontons donc la route jusque Keetmanshoop, une petite ville de passage pour les Sud-Africains qui remonte la Namibie.

Voilà encore une ville bizarre, où le lieu le plus vivant est le débit de boissons. Les abords du supermarché n’ont pas l’air tranquilles et je reste dans la voiture pendant les petites courses. Dans les 30 minutes suivantes, des gars vont à plusieurs reprises essayer d’ouvrir les différentes portes de la voiture en m’occupant par ailleurs. Nous quittons donc vite cette bourgade et allons nous installer dans un camp qui jouxte une forêt de Quiver tree ou Kokerboom.

Ce n’est pas un arbre mais une plante aloé en fait. Et son écorce et ses branches robustes en ont fait le meilleur matériau pour la fabrication des carquois des flèches des tribus Bushmens et Hotentots.

08 Keetmantshoop - quivertree forest 09

La plante ne fleurit qu’à l’âge de 20 à 30 ans et tous les spécimens de la forêt ont plus de 200 ans.

Comme il leur faut de gros rochers noirs et rouges pour ancrer leurs racines et garder la chaleur, la forêt est un super terrain de jeux pour les enfants. On rencontre en plus des centaines de marmottes pas farouches. L’après-midi se finit mieux que n’a commencé la journée.

08 Keetmantshoop - quivertree forest 32

08 Keetmantshoop - quivertree forest 65

Le lendemain matin, après le jeu dans les kokerbooms, les enfants vont poursuivre l’escalade dans un lieu appelé Giants’ playground, un lieu insolite jonché de milliers de pierres pareilles à des petits cubes qu’utiliseraient des géants pour jouer.

08 Keetmantshoop - Giants playgroung 13  08 Keetmantshoop - Giants playgroung 19

08 Keetmantshoop - Giants playgroung 06

Nous poussons ensuite quelques kilomètres de plus pour nous installer dans un petit camp parsemé de kokerbooms. Les enfants repartent en chasse pour l’après-midi.

08 Keetmantshoop - Garas camp 06

08 Keetmantshoop - Garas camp 09

Nous rencontrons là un gars super sympa, chargé de gérer le camp. Nous sympathisons avec lui et passons notre temps à discuter. C’est un Nama, la tribu qui s’installa la première dans le Sud, et il parle un des dialectes Khoisan qui ressemble au San des Bushmens (celui de « Les Dieux sont tombés sur la tête »). Pendant que je tente d’apprendre les rudiments et la prononciation des 4 cliks de base, il apprend le Français. Il est clairement plus doué que moi pour les langues.

08 Keetmantshoop - Garas camp 24

Les quelques heures avec lui font du bien et la conversation est instructive.

Nous le quittons le lendemain pour pénétrer dans le Kalahari, vers l’Est. Le Kalahari s’étend sur le Botswana, l’Afrique du Sud et la Namibie. Il existe une réserve qui traverse les 2 premiers, mais en Namibie, rien de cela. Pas de site particulier, pas de parc, le désert. Les dunes rouges sont présentes, elles courent sur un axe Sud-est / Nord-ouest, parallèles, pas très hautes, en vagues recouvertes par la végétation. Elles sont presque invisibles en fait. Nous roulons sur une centaine de kilomètres pour essayer de trouver un endroit où nous arrêter puis partons faire une promenade pour surprendre les animaux.

Nous voyons quelques Kudus et Springboks mais les dunes sont discrètes.

Le soir à 18 heures, la température est passée en-dessous de zéro et va descendre très basse pendant la nuit. Impossible de dormir, même avec tous les vêtements que nous gardons.

Le lendemain, nous cherchons un endroit d’où nous pourrions partir explorer les dunes et nous reposer, mais les 2 établissements que nous trouvons affichent complet. Ce sont des établissements haut de gamme et il semble que le Kalahari fournisse le cadre pour les étapes de charme. C’est un cadre, un paysage sur quelques centaines de mètres de dunes découvertes, pas vraiment un endroit vivant.

Nous remontons donc vers Windhoek, bien plus que prévu initialement car nous avions prévu de rester dans le Kalahari. Nous aboutissons à Rehoboth, à 80 kms de Windhoek, dans un camping au bord d’un lac.

Belles installations, et en prime, un accès internet.

09 Rehoboth - lac 01

En quelques heures, Louis va trouver le moyen de s’ouvrir profondément le genou, puis de s’enfoncer une longue épine dans le dos (les buissons sont dangereux ici), et enfin de s’en planter assez dans la main droite pour la faire enfler.

La nuit est encore plus froide que la précédente, la fraîcheur du lac gommant la chaleur dès 16 heures. C’est la nuit de trop et au matin, Virginie ne peut pas se lever. Mal à la gorge, à la tête, au dos, …

Comme ce camping possède aussi des chalets au bord du lac, je range les affaires et nous partons nous installer, pour 5 fois le prix du camping, dans un chalet de luxe, 2 chambres, 3 salles de bains, tout équipé. Le temps d’installer Virginie dans une chambre avec un radiateur et les enfants devant un dessin animé, je pars faire les courses, reviens, laisse les phares allumés et vide la batterie. Une petite après-midi de lessive, rangement, baby-sitting, lavage de voiture, me prépare à la triste nouvelle que je découvre le soir, au moment où je pensais m’échapper pour aller sur internet.

Quelques balades nous permettent d’approcher à pied de zèbres, gnous, antilopes, Kudus, girafes, …

09 Rehoboth - lac 03

09 Rehoboth - lac 09

Le lendemain, Virginie ne peut toujours pas se lever, et coup de chance, le chalet est encore libre pour une journée. Bis repetita. Les enfants ne sont pas mécontents d’avoir leur chambre, la télé, de pouvoir jouer sur la terrasse, courir après les canes qui viennent sur la berge, de trouver des beaux cailloux, de les jeter sur les cormorans, …

Et pour tout dire, je ne pensais pas que dormir dans un lit, sous une couette, au chaud entre 4 murs serait une sensation aussi délicieuse. Pour un peu on s’habituerait.

09 Rehoboth - lac 08

Bon, avec tout cela, nos derniers jours en Namibie n’ont pas du tout été conformes au programme. Nous devions camper dans le désert du Kalahari mais on ne l’a pas vu. Nous devions faire un détour par une réserve intéressante mais on n’a pas pu. Le temps a filé et on a déroulé. Ce n’est pas l’apothéose mais c’est la fin quand même. Pour notre dernier jour, nous irons rendre la voiture, faire des emplettes de souvenirs, et nous préparer pour le vol Windhoek - Johannesburg, l’attente, puis le vol Johannesburg - Londres, puis l’attente, puis le vol Londres - Paris, puis … la joie de vous revoir tous!

Fish.jpg

13 juillet 2011 3 13 /07 /juillet /2011 16:21

Il faut en fait contourner le massif des Naukluft pour accéder au parc. Nous faisons un petit détour pour trouver un peu d’essence et être plus à l’aise mais les indications du Lonely sont dépassées depuis 6 ans. Tant pis, on va enlever la climatisation.

Nous arrivons au parc pour le repas de midi et nous installons en bord de rivière, à l’ombre, dans un petit camp ramassé. Nous partons pour une promenade qui remonte la rivière en passant d’une rive à l’autre, obligeant à sauter de rochers en rochers, à faire de petites escalades, à passer dans des broussailles, bref, la balade idéale.

Le massif est caractérisé par des plateaux qui s’élèvent au-dessus de la plaine du Namib, et qui ont été creusés par 3 rivières, créant des grottes, des ravines, des gorges. Bien irrigué, c’est un parc riche en animaux, comme des zèbres de montagne, des petites antilopes qui sautent de rochers en rochers (des klipspringers), des Kudus, des babouins et même des léopards. Nous sommes toujours à l’affût des léopards, mais pour une balade à pied, nous pesons les arguments de l’intérêt d’une rencontre. A la différence du guépard, le léopard est un dominant puissant qui n’hésiterait pas à nous attaquer. Ayant bien pesé le pour et le contre, nous sommes contre.

Pour la balade, nous avons aussi voté pour savoir qui marcherait à l’avant, en charge d’effrayer les éventuels mambas noirs car certains en ont rencontrés dans la région. J’ai perdu à 3 voix contre une. J’avais mis en avant qu’en cas de morsure de n’importe qui, je serais le plus à même pour porter la victime et courir aux secours, ou pour conduire vers l’hôpital. Mais des arguments comme « rien ne sert de courir, il faut avoir le vaccin avec soi » ou « autant faire mordre le plus gros pour augmenter les chances de résistance et de survie » ont emporté l’affaire.
Bonne ambiance!

La montagne est ravissante, il fait doux et les couleurs sont chaudes.

07 Naukluft - Promenade 02

07 Naukluft - Promenade 09 

Nous croisons les habitants du parc, à l’exception du léopard, donc tout se passe pour le mieux.

07 Naukluft - Promenade 03  07 Naukluft - Promenade 07

07 Naukluft - Promenade 46  07 Naukluft - Promenade 52

07 Naukluft - Promenade 59

07 Naukluft - Promenade 33  07 Naukluft - Promenade 44

Nous trouvons même des crabes dans la rivière.

07 Naukluft - Promenade 27

De retour au camp, nous observons les babouins escalader la falaise qui surplombe la rivière. Il va falloir ranger les provisions ce soir.

La nuit est très fraîche et le vent nous réveille.

Le lendemain, nous rebroussons chemin puis descendons à travers la réserve de Namibrand, où abondent de nouveau les animaux. Nous longeons le Namib donc le rouge des dunes n’est jamais loin derrière la montagne.

07 Namtib - route de Aus 15  07 Namtib - route de Aus 08

07 Namtib - route de Aus 07

Les dunes reviennent d’ailleurs complètement sur la fin du parc.

07 Namtib - route de Aus 20

Nous atteignons ensuite le parc du Namtib, les dunes s’éloignent, des montagnes jaunes puis rouges les remplacent, mais le rouge des dunes se trouve aussi au sol.

07 Namtib - route de Aus 25

Nous trouvons un camp autosuffisant, installé sur une ferme de nouveau immense, dans une nature époustouflante. C’est peut-être le plus beau camping que nous ayons fait avec celui de l’avant-veille.

De grosses montagnes rouges dans le dos, chargées de gros rocs pareils à des boulets, une plaine jaune ouverte à nos pieds et notre arbre.

07-Namtib---camp-19.JPG

07 Namtib - camp 11

Nous nous installons bien vite pour en profiter, enfin euh…, nous balançons tout dehors depuis le fond du coffre, puis faisons chauffer l’eau pour la douche et faisons l’école dans le crépuscule. Le dîner est devant le coucher du soleil, parce qu’il n’y a pas la télé.

07-Namtib---camp-07.JPG

07 Namtib - camp 25

07 Namtib - camp 28

Cette fois, le vent est super-violent, les bâches claquent et le tout bouge. Le lendemain, la voiture a été déplacée par le vent qui s’est pris dans les tentes et nous sommes en fait en hauteur dans l’arbre.
Hein? Non, ce n’est pas vrai mais cela n’aurait pas été surprenant.

La route que nous reprenons pour sortir de la propriété donne envie de s’arrêter et de sortir la toile et les pinceaux. Heureusement que nous n’avons aucun talent de peinture sinon on y passait la journée.

07 Namtib - route de Aus 28

07 Namtib - route de Aus 29

A l’arrivée sur Aus, nous récupérons une route goudronnée, des toasts et de l‘essence. Nous avons décidé de pousser jusqu’à la côte pour le déjeuner, jusque Lüderitz, pour voir s’il n’y aurait pas une pâtisserie pour le dessert et le goûter.

Sur la route, nous faisons un stop pour regarder les chevaux sauvages qui survivent dans la région.

07 Namtib - route de Luderitz 01

07 Namtib - route de Luderitz 07

Un cheval sauvage, cela ressemble à un cheval. Cela ne passionne pas les enfants outre mesure.

En revanche, quand le panneau annonce la présence de hyènes, là, tout le monde scrute l’horizon.

07 Namtib - route de Luderitz 08

Cela permet d’admirer la route qui présente des dunes et des montagnes d’une couleur corail, nuance que nous n’avions pas encore observée. C’est le bord sud du Namib.

07 Namtib - route de Luderitz 11

La zone est sinon marquée par le fait qu’elle complètement interdite d’accès. Il est interdit d’aller à droite ou à gauche. Sinon, on entre dans le parc joliment nommé « Sperrgebiet park », qui est en fait une zone interdite, gardée par des mercenaires. Il y a des animaux, des hyènes et des chacals, mais la grande attraction du parc, ce sont les diamants. Toute la zone qui descend jusque l‘Afrique du Sud (100 kms sur 300 kms) est fermée et surveillée. La ville de Lüderitz présente le même visage. Pas le droit d’aller à droite ou à gauche sous peine de se heurter à l’entreprise d’extraction de diamants. La région est entourée de déserts mais elle est rocailleuse et peu accueillante. Sur la plage que nous avons choisie pour le pique nique, il y a des grilles sur les côtés pour éviter que nous soyons tentés d’outrepasser nos droits. Comme la ville ne possède pas de pâtisserie, que l’ambiance est lugubre, nous rebroussons chemin et avalons les 100 kms qui nous séparent de Aus. Un aller-retour pour rien.

Pendant que les enfants escaladent les montagnes, nous regardons les jours qui nous restent (une grosse semaine!). Nous pouvons passer voir le Fish River Canyon et y rester si les balades nous plaisent, puis aller explorer le Kalahari quelques jours avant de remonter sur Windhoek.

Quand il ne reste qu’une semaine, ce n’est plus un tour du monde, ce sont des vacances. Les enfants s’agitent en pensant à ce qu’ils vont dire aux cousins et cousines, aux copains, aux blagues qu’ils vont faire à leurs grands-parents. Ils sont contents de continuer et pressés de rentrer en même temps. Alors que nous ne sommes pas pressés de rentrer.

Naukluft.jpg

11 juillet 2011 1 11 /07 /juillet /2011 10:08

Quitter Swakopmund, c’est de nouveau quitter la civilisation. D’un côté, cela fait du bien parce que les rues proprettes et les blancs bedonnants avec les cheveux longs sur la nuque, cela ne fait pas carte postale de Namibie. Mais d’un autre côté, cela veut dire reprendre le rythme de camping 4x4 qui est usant.

Lever avant 6h s’il y a quelque chose à voir, à 7h sinon, on vide le coffre, on dégèle la cantinière, l’eau met une heure à chauffer et le café se fait attendre, on coupe du bois et on fait un feu. Le petit déjeuner est fini vers 8h, il est temps de faire la vaisselle, de s’ôter les sous-vêtements polaires, blousons et pulls polaires pour les ranger, empaquetés au fond du coffre; il faut finir la toilette pour ranger les trousses dans le sac du fond du coffre, ressortir le sac du fond du coffre parce qu’on a oublié de se laver les dents; ranger et plier les tentes en s’écorchant les doigts, ranger tout le matos de camping. Vers 9h30, on est déjà plein de poussière, les doigts en sang, mais la voiture est prête à partir. Reste à récupérer les enfants qui sont partis établir un camp quelque part.

2 heures de route, quelques fois 3 avant de prendre le pique nique, sur le bord de la route, en roulant ou déjà au prochain camping si on est chanceux. Des petites courses sur la route si possible pour acheter du pain et de la viande. Sur la route, difficile de développer une pensée construite. On regarde le paysage et quand enfin on arrive à penser à quelque chose et qu’on s’apprête à le formuler, quelqu’un crie « oh une autruche » et on oublie tout. Si ça se trouve, c’était vachement important et en lien avec le boulot à nous qu’on a et qu’on va devoir reprendre en rentrant. Arrivés au camp, il est entre 14 et 16 heures. On sort le matos de camping, on fait un brin d’école, on déplie les tentes, on fait une petite promenade, on ramasse du bois pour le feu, on lance le repas, on prend les douches, froides ou chaudes, il est 18 heures, il fait nuit et il fait froid. 19h voire 19H30, le repas est fini, la vaisselle presque, les dents sont lavées et les enfants au lit. Extinction des feux avant 20 heures. Les dents claquent un moment puis c’est le sommeil. 1 heure du matin, le vent souffle un maximum et la tente claque, c’est le bon moment pour faire une sortie et retendre tout, remettre une baleine en passant.

Quelques jours de ce régime et je vais retrouver mon look 3 bandes. Mon look 3 bandes, ce n’est pas Adidas, c’est plutôt Vieux Campeur. C’est une coiffure vaguement en brosse longue avec 3 bandes laissées par les sangles de la lampe frontale. C’est la grande classe. Je ne prends pas la peine de me recoiffer, c’est inutile.

En quittant Swakopmund, nous descendons vers Walvis Bay (pas beaucoup d’intérêt, juste pour le pique nique) puis longeons le Namib par le haut et la visibilité est mauvaise. Il y a du vent, une couche de poussière empêche de voir le paysage.

Nous passons par une zone de canyons et par le pass de Kuiseb, de belles collines jaunes creusées par une petite rivière.

06 Sesriem - Route 04

Nous tournons ensuite vers le Sud en direction de la ville de Solitaire. Le paysage est toujours composé de montagnes jaunes plus ou moins visibles. Les animaux sont de retour mais il est difficile de les distinguer.

06 Sesriem - Route 12

06 Sesriem - Route 15

Nous passons le tropique du Capricorne par la route (comme en Amérique du Sud vers Tilcara).

06 Sesriem - Route 08

Peu avant Solitaire, nous contournons une petite montagne pour trouver un camp dans la savane. Nous prenons un emplacement en haut d’un promontoire et nous avons une vue superbe. C’est un camp magnifique et un coucher de soleil africain d’exception. Les antilopes courent à nos pieds.

06 Sesriem - Route 20

Le lendemain matin, douche en plein air avec vue sur la brousse. Le refus de la poursuite de l’audience à tout prix me retient de mettre quelques photos où je déclame des vers de Saint John Perse dans le plus simple appareil, regard droit sur l’horizon. Et puis, vous verriez que mon bronzage présente maintenant des marques blanches sur des parties charnues, et le tatouage de mon code de carte bleue sur la fesse gauche (à l’usage, ce n’est pas très pratique). Bref, une bien belle vue. La nuit a été un peu ventée mais c’était le prix à payer.

En repartant, nous tombons sur notre voisin de palier, un beau spécimen de puff adder, 1,30 mètre, l’air hirsute. Comme nous avons visité la ferme aux serpents l’avant-veille, nous sommes au fait du pédigree du reptile. Venin puissant, attaque dangereuse du fait du caractère particulièrement mauvais de la bête. Les photos parlent d’elles-mêmes, celui-là a mauvais caractère.

06 Sesriem - Route 33

06 Sesriem - Route 37

La vidéo se fera avec prudence.

Requinqués par cette rencontre, nous prenons la route de la ville de Solitaire, enfin du village, enfin du garage qui fait hôtel et magasin. Il se trouve qu’il y sévit un pâtissier qui s’acharne à faire de bonnes choses et nous souhaitons encourager tous les efforts qui vont dans le bon sens. Nous y faisons donc un nouveau stock de petits brötchen et de pâtisseries que nous engloutirons à midi.

06 Sesriem - Camp 02

Quelques photos sur les voitures et tracteurs qui jonchent le lieu-dit car les enfants aiment les belles mécaniques.

06 Sesriem - Route 47 06 Sesriem - Route 46

La route qui conduit vers Sesriem, entrée Est du parc du Namib et route vers Sossusvlei, est maintenant bordée par des montagnes qui laissent apparaître les premières traces de sable rouge. On approche.

06 Sesriem - Route 52

Arrivés au camp, on nous annonce qu’ils n’ont plus notre réservation (c’est la seule que nous avions faite de tout le voyage avec celles d’Etosha car c‘est l‘attraction numéro 1 de Namibie), que le camp est complet, mais ils finissent par nous dénicher quelque chose au bout du camp.

Après une petite pause, nous pénétrons dans le parc et allons voir le début des dunes avec l’objectif d’en escalader une pour le coucher du soleil. Le sable de ces dunes serait venu il y a plus de 3 millions d’années du désert du Kalahari, que nous irons voir plus tard. Ces dunes sont en constant mouvement et changent sous l’action du vent. Elles culminent à plus de 300 mètres.

Pour notre première incursion, je suis tenté d’aller le plus loin possible, d’aller voir les différents points de vue, de photographier les animaux dans la lumière tombante, bref d’en faire trop, si bien que nous arrivons à la dune à escalader 10 minutes avant le coucher du soleil.

06 Sesriem - Dune 06

06 Sesriem - Dune 064

Pas de chance, cette dune, il faut une bonne demi-heure de marche vigoureuse pour la gravir. Quand j’arrive au bout de ma course de 20 minutes, j’ai les poumons déchirés, le cœur en pin’s et le soleil s’est fait la malle depuis belle lurette. Je retrouve Théo au tiers de la pente, vaillant mais désespérément en retard, tandis que Louis fait des glissages à plat ventre dans les pentes. Nous redescendons dans le noir et allons nous installer au camp. Nous ne sommes pas seuls au camp, nous partageons notre arbre avec des bestioles de 10 cms, des grosses cigales qui seraient bonnes grillées à l’apéro si quelqu’un était assez courageux pour en attraper une!

06 Sesriem - Camp 05

Le lendemain, réveil à 5h30 pour le lever du soleil sur les dunes. Nous nous arrêtons tout d’abord à la dune 45 (qui se trouve à 45 kms du camp), une belle crête facile à escalader.

06 Sesriem - Dune 027

06 Sesriem - Dune 032

Le vent rend l’expérience un peu difficile si tôt le matin et la couche de poussière empêche de voir le soleil bas sur l’horizon.

06 Sesriem - Dune 048 06 Sesriem - Dune 081

Nous repartons donc en direction de Sossusvlei, le lit de la rivière Tsauchab asséché la plupart du temps, un lit crayeux, surplombé par des dunes de 200 mètres de hauteur. En ce moment, il y a encore un peu d’eau dans le lac final et les animaux viennent y boire.

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Nous escaladons les plus hautes dunes pour prendre la mesure de la vue. On comprend aisément pourquoi tout le monde se presse ici (enfin, façon de parler, ce n'est pas la foule quand même!). Les vues sont époustouflantes.

Nous nous dirigeons vers Dead Vlei, qui lui est asséché et dans lequel pointent encore des acacias morts il y a 400 ans. Comme tout le monde, nous allons passer la matinée à photographier des arbres morts (300 photos à trier, c‘est quand même beaucoup trop!). Les couleurs blanches de la craie tranchent sur le brun des dunes que le soleil chauffe. Les arbres dansent avec la chaleur.

06 Sesriem - Dune 113

06 Sesriem - Dune 115 06 Sesriem - Dune 130

06 Sesriem - Dune 121

 

Au retour au camp, la sieste s’impose. Nous reprenons des forces pour le coucher du soleil qu’il s’agit de ne pas louper.

Le soir, rebelote, photos d’animaux, d’arbres, de dunes, escalade, … Cette fois nous ne sommes pas en retard et nous avons repéré les endroits où nous voulons passer.

06 Sesriem - Dune 268

Comme vous avez été gentils, je ne vous mets que la variation autour d'un arbre et je vous épargne le reste!

06 Sesriem - Dune 236

06 Sesriem - Dune 243

06 Sesriem - Dune 267

Le soir en rentrant, nous n’avons pas le courage de faire le feu donc nous allons au restaurant manger un steak d’oryx en regardant un match de rugby (victoire des Red sur les Crusaders de Dan Carter).

Nous découvrons des autres habitants des dunes, le petit lézard à longues pattes et un désormais classique gecko, mais pas de serpents!

06 Sesriem - Dune 275 06-Sesriem---Dune-206.JPG

2 jours passés dans ces dunes ont complété la vue aérienne. C’est un site magistral, que l’on peut arpenter pendant des jours. C’est un havre de plaisir pour le photographe, mais là encore, il faut le bon matériel et attendre l’accalmie de vent. C'est une chouette partie de notre voyage!

Nous allons maintenant nous diriger vers les montagnes voisines, les Naukluft pour changer de paysage.

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9 juillet 2011 6 09 /07 /juillet /2011 17:07

Swakopmund, plus grande ville de la côte (y a pas vraiment compétition non plus!), base d’activités comme le surf sur les dunes, les virées en avion, les croisières en bateau, la pèche, etc. Coincée au nord du désert du Namib, bordée par les dunes jaunes au Sud puis par le désert gris de la Skeleton Coast au nord, battue par les vents. Ville touristique donc, pas vraiment une destination typique africaine mais vraiment namibienne puisque c’est de nouveau une ville quasi-allemande. Tout le monde parle allemand, les bâtiments sont allemands, les commerces sont tenus par des allemands, les produits vendus allemands. Comme Windhoek et Lüderitz. Dans le reste du pays, ce sont les Afrikaners qui dominent, qui tiennent les fermes et les quelques commerces que l‘on trouve dans les petites villes, mais dans 3 villes du pays, les Allemands ont résisté. Les 2 communautés s‘évitent. Et les noirs? Les noirs vivent dans le pays mais pas encore du pays.

Pour nous, Swakopmund était synonyme de repos. Après 15 jours de route et déjà plus de 3000 kilomètres, nous voulions souffler un peu. Nous nous sommes posés dans une pension en centre ville qui nous a laissé ouvrir nos tentes dans le jardin à l’arrière. Que du bonheur! La voiture posée sur du gravier, pas de sable ou de boue ou de terre, de poussière. L’accès à une cuisine où l’on peut préparer à manger et manger sans se geler! Pas besoin de fermer la tente le matin ou de l’ouvrir le soir pendant 2 jours! Et surtout pas de corvée de balayage!

Ah oui, je ne vous ai pas dit. Certains modèles de voiture avalent la route, le nôtre avale la poussière. Et c’est un gourmand. Quand on sort d’un parc national, j’ai toujours peur que l’on se fasse arrêter pour vol, vu tout ce que l’on emmène à l’arrière. La porte du coffre ferme mal, elle n’est pas pourvue, comme tous les modèles de piste dignes de ce nom, de petits clips pour pressuriser la porte du coffre contre les ailes et assurer l’étanchéité, il n’y a pas de sas sur le côté pour un créer un petit vortex et une dépression dans le coffre, … Bref, tous les jours, lorsque l’on s’arrête au camping, avant même d’ouvrir les tentes, il y a la corvée de poussière. Il faut tout sortir du coffre, tout épousseter, balayer le coffre pour se débarrasser des kilos de sable. Pour corser le tout, nous avons un bidon d’eau qui fuit, donc la majorité du temps, le sable se transforme en boue. Malgré les sacs poubelle qui protègent tout le contenu, l’eau et la boue font leur petit effet.

A Swakopmund, c’est fini pour la piste, c’est la civilisation, pas de boue, la voiture ne bouge pas.

Alors comment on occupe le temps?

Lessive de 8 kilos de linge pour commencer, plus les sacs de soie, les draps et autres choses.

Rattrapage de blog aussi quand c’est possible, histoire de poster au moins Etosha mais pas tous les films. C’est la première fois que nous trouvons internet mais la connexion n’est pas encore optimale. Pendant que je blog, Virginie et les enfants sont au parc en bord de mer et Virginie se fait prendre en photo avec un noir trop content que l’Apartheid soit fini et qu‘un blanc et un noir puisse partager le même banc!

Un restaurant de poisson pour changer. Le resto est plein avant 18 heures, au coucher du soleil,  et ferme à 20h30! Il ne faut pas se faire avoir.

Des pâtisseries allemandes, des Apfel Strudel, des Apfel Kuchen, des Streusels, …, matin, midi et soir, plus le gouter. Nous faisons aussi des stocks pour la route le dernier jour histoire de magnifier le pique nique et le 4 heures sur la route.

Le plein de provisions au Spar, ce qui nous a permis de tomber en panne de batterie. Le magasin était trop grand, nous n’étions plus habitués, nous avions laissé le frigo allumé dans la voiture et la batterie y est passée. Cela nous a permis de confirmer que le kit de secours pour la batterie que nous a donné l’agence ne marche pas. Nous avions déjà essayé de dépanner quelqu’un sur la route avec nos câbles mais nous n’avions pas réussi à démarrer leur voiture. Là, heureusement qu’un local nous a dépanné avec ses câbles.

Pour les visites, nous avons bien sûr profité des vols en avion au-dessus des dunes, avec vraiment de la chance sur le temps car le lendemain, quand nous avons quitté Swakopmund, nous n’avons rien vu sur la route tellement le gris du sable et de la poussière couvrait l’horizon. Vous verrez les photos dans le prochain épisode.

Nous avons aussi été visiter une galerie de cristaux, avec le plus gros cristal de quartz exposé au monde, des reconstitutions de galerie d’extraction, etc. OK pour les enfants qui ramassent toutes les pierres qu’ils trouvent.

05 Swakopmund - Galerie Cristal 05

Et nous avons été visiter la ferme aux serpents. C’est tout petit, mais cela contient tant d’espèces que c’est assez. Il y a aussi des scorpions, des araignées, une tortue, des caméléons, un varan, … Toutes les espèces les plus dangereuses du coin y sont. Le mamba noir, le boomslang, le mamba vert, le puff adder, le serpent zèbre ou cobra cracheur zébré ou naja noir, le python birman albinos, le water snake, le serpent tigre, le python d’Afrique du Sud de 6 mètres, les serpents de sable, les serpents de dune, …

Tous classés comme dangereux, ou extrêmement dangereux pour les 4 premiers, une heure de battement max pour une morsure de mamba noir. Tous habitant sur les terres que nous avons ou allons traverser. Bon, les photos de morsure et blessures nous ont bien calmés et nous nous sommes promis d’être plus prudents dans nos balades et nos jeux en extérieur. On ne sait jamais, même si c‘est l‘hiver et qu‘ils hibernent. Vous verrez au prochain article!

05 Swakopmund - Ferme serpents 25

05 Swakopmund - ferme aux serpents

Nous avons croisé pas mal de voyageurs, surtout Sud-Africains et avons donc échangé nos plans pour le reste du séjour. Nous avons refait l’itinéraire et allons essayer de pousser jusqu’au Fish River Canyon.

Pour commencer la boucle du sud, nous allons contourner puis rentrer dans le Namib par l’Est. A tous ceux qui ont du temps et de l’argent, la descente du Namib par la côte, sur les dunes de bord de mer, avait l’air superbe vue d’avion et doit être exaltante.

7 juillet 2011 4 07 /07 /juillet /2011 21:43

Comme nous sommes en train de rentrer dans l’énorme budget que nous nous sommes alloués pour ce tour du monde, pas de raison de faire des économies de dernière minute. Nous allons donc engloutir des sommes honteuses dans un vol de 2 heures en avion au-dessus de la région.

Si j’avais une connexion internet, je vous mettrai la carte de l’itinéraire et des videos mais si je peux vous mettre quelques photos c’est déjà bien.

Arrivés plus tôt à Swakopmund, nous avons avancé le vol d’un jour avec grand bonheur car le lendemain, un fort vent aurait rendu l’expérience désastreuse: pas de visibilité, turbulences, etc.

Nous avons donc rejoint le mini-aéroport et découvert le pilote et le petit coucou qui allaient nous conduire là-haut. Les 2 avaient l’air sympathique.

05 Swakopmund - Avion 05

Je me suis retrouvé bloqué à l’avant avec le pilote,  sous un curieux prétexte de poids auquel je n’ai rien compris. Difficile de ne pas se saisir des manettes pour régler la vitesse d’injection ou la pression!

A l’arrière, tout le monde a trouvé sa place.

05 Swakopmund - Avion 10

L’habitacle n’est pas vraiment conçu pour prendre de belles photos avec des vitres courbes, doubles, sales mais tout le monde peut voir et c’est l’essentiel. Le ciel n’a pas la même couleur d’en haut, les couleurs à travers le plexiglas sont quelquefois irisées mais c’était tout bonnement majestueux.

Le vol commence par une virée vers l’Est, vers le Brandberg, vers des canyons, une mine d’uranium, et d’autres belles merveilles de la nature avant de filer plein sud vers les belles dunes de sable jaune puis rouge du désert du Namib. Survolant Sossusvlei, le lit de la rivière asséché, le trajet tourne ensuite vers l’Ouest pour rejoindre la côte puis remonter au bord de l’eau vers Swakopmund. Le bruit est assourdissant, cela bouge au moindre coup de vent comme si c’était une tempête, on a chaud et on manque d’air, bref, c’était super génial!

Louis s’est enthousiasmé pendant les 5 premières minutes et la dernière demi-heure. Théo a été malade au milieu du vol pendant le trajet vers la mer mais a retrouvé des couleurs au-dessus des otaries. Nous avons apprécié tout le vol, les paysages magnifiques, les couleurs violentes des dunes, les pastels du désert, les vols en rase-motte sur l‘eau.

Voilà une partie de l’expérience en photos, en attendant les vidéos. Vous pouvez aller voir le reste dans l'album Namibie 1.

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Cela nous a permis de voir d’en haut ce que nous allons voir d’en bas dans quelques jours, mais comme nous ne le verrons pas. C’est clair, non?! En tous cas, on ne regrette pas.

6 juillet 2011 3 06 /07 /juillet /2011 16:53

Ce matin, nous partons avec le ventre plein mais avec le frigo vide. L’étape d’Opuwo n’a pas été très efficace puisque que le magasin n’avait pas été réapprovisionné. Nous faisons donc la route avec l’espoir de trouver un patelin où acheter au moins des toasts.

Le premier brin de route nous emmène vers Palmwag. Pour tout dire, nous établissons constamment la comparaison avec les paysages du nord de l’Argentine qui nous avaient tant plu. Cela nous rappelle Tilcara car les collines prennent des couleurs pastels vertes, jaunes, rouges, brunes. Les zèbres en plus.

04 Damaraland - route vers Twyfelfontein 04

04 Damaraland - route vers Twyfelfontein 09

Malheureusement, notre appareil photo ne fait pas justice aux paysages namibiens. Il n’arrive pas à rendre les couleurs, l’immensité, la douceur de ces paysages qui nous enchantent.

C’est dimanche aujourd’hui et nous rencontrons sur la route déserte un monsieur bien habillé, qui trace sous le soleil de midi. Il revient de la messe à pied, l’église est au prochain village à 6 kilomètres!

04 Damaraland - route vers Twyfelfontein 16

Les environs de Palmwag sont verdoyants et les animaux abondent. Toujours pas d’éléphants mais des springboks, des oryx, des zèbres en quantité. C’est tellement beau ici que nous nous arrêterions bien pour la journée. Nous n’avons roulé qu’une heure et nous aurions la journée pour nous balader mais nous n’avons rien à manger donc nous progressons encore un peu.

Après le lieu-dit de Palmwag, on repasse la frontière sanitaire et le passage de viande est interdit. C’est pas de la chance çà?! Justement, on n’a rien dans le frigo!

Petit à petit, le rouge prend le dessus dans le paysage, avant de recouvrir complètement la montagne.

04 Damaraland - route vers Twyfelfontein 20

04 Damaraland - route vers Twyfelfontein 34

La route est bien plus mauvaise que prévue et nous progressons lentement.

Quand nous arrivons enfin à Twyfelfontein, nous ne trouvons pas à manger et nous finissons nos derniers œufs. C’est à ce moment-là que le frigo nous lâche! Il est vide mais il refuse de fonctionner. Il va falloir aller le faire réparer ou le faire changer si c’est plus grave.

En attendant, nous allons faire une promenade pour nous dégourdir et profitons des gravures vieilles de 6000 ans (certaines de 100 ans max et d’autres faites le weekend par les guides). La balade nous fait du bien, les rochers rouges regorgent de lézards, la guide nous fait courir dans les chemins parce qu’elle veut attraper son taxi collectif. Les gravures d’animaux attestent de la faune présente il y a quelques années (oui, oui, 6000) et du nomadisme des habitants puisqu’ils ont gravé une otarie.

04 Damaraland - Twyfelfontein 06

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Nous recherchons désespérément des éléphants du désert en tournant dans le région jusqu‘au coucher du soleil. Nous faisons aussi honneur aux sites touristiques majeurs de la région: un site de roches en formes de tuyaux d’orgues et une montagne brulée. Bon, çà, c’est une vaste plaisanterie. Il y a 4 pierres qui ressemblent vaguement à des tubes et 2 monticules de terre un peu plus foncée. On dirait que le centre d’initiatives local a fait un stage en Nouvelle-Zélande! Ils classent en attraction touristique un peu rapidement!

Le lendemain, nous faisons un petit détour de 100 kilomètres et nous rendons à la ville la plus proche (Khorixas) pour faire réparer le frigo puis le remplir. C’est plus rapide que prévu, le frigo a l’air de remarcher donc nous gardons le programme et partons pour Brandberg, la plus haute montagne de Namibie, une montagne rouge qui s’embrase le soir, pour peu qu’on la regarde du bon côté. Le paysage change constamment, comme d‘habitude. On passe de collines rouges vifs à de petits tas de rochers rouges puis à plus rien du tout aux alentours de la grosse montagne. Elle trône seule dans le paysage. Elle écrase tout.

04 Damaraland - Route du Brandberg 06

04 Damaraland - Route du Brandberg 10

Sur place, nous évitons la visite des peintures sur rocher datant de plusieurs décennies ou de milliers d’années et profitons juste du cadre.

Depuis que nous avons repassé la ligne de démarcation de Palmwag, le pays a changé. Au nord, derrière chaque arbre il y a une vache et donc un garçon pour la garder. Il y a des villages et des habitants. Au sud de la ligne, ce ne sont que des paysages, de grandes fermes. Une ferme ici, c’est une maison à 10 ou 15 kilomètres de la route, avec 20 kilomètres de terrain de chaque côté. Dans une ferme, il y a des montagnes, des canions, … C’est immense et assez inhumain. C’est vide et grandiose, assez irréel.

Le lendemain, il nous faut nous rendre dans une autre ville pour compléter les provisions. On nous indique que la route que nous voulions prendre (celle qui tourne autour du Brandberg) est en mauvais état. Nous filons donc directement vers la côte. C’est dommage car nous allons de nouveau manquer une incursion dans les terres sauvages du Damaraland.

Le relief disparaît complètement et le désert occupe l’espace. C’est la rentrée dans la frange de Skeleton coast.

04 Skeleton coast - route de Henties Bay 04

Il n’y a rien jusque Henties bay où nous trouvons la mer pour le pique nique.

Les habitants: pécheurs, chacals et springboks.

04 Skeleton coast - Henties Bay 01

04 Skeleton coast - Bord de mer 07   04 Skeleton coast - Henties Bay 05

Nous remontons vers le nord le long de la route de sel, vers Cape Cross et croisons quelques dunes noires, recouvertes de lichens rouges et verts.

04 Skeleton coast - Bord de mer 06

04 Skeleton coast - Bord de mer 02

A Cape Cross, il y a une des 23 colonies d’otaries qui jonchent la côte. Celle-là compte 80 000 à 100 000 têtes, des otaries qui s’amoncellent dans une puanteur incroyable et une cacophonie affaiblie par le vent. A la différence des lions de mer que nous avons vus en Amérique du Sud et en Océanie, ces otaries ont de petites oreilles visibles. C’est rageant, mais ici non plus, pas d’orques ou de requins pour rajouter de l’animation.

04 Skeleton coast - Cape Cross 04   04 Skeleton coast - Cape Cross 08

04 Skeleton coast - Cape Cross 12

Nous faisons route de nouveau vers le Sud pour trouver un camping. Le premier est en bord de mer, balayé par le vent glacial et ne fait pas envie. Nous poussons donc jusque la petite ville de Henties bay, où nous trouvons un camping de ville, plus adéquat. Après une douche chaude pour tout le monde, une première depuis plusieurs jours, nous décidons de faire des folies en nous rendant au restaurant de la ville: le bar des sports. Nous voulions nous réchauffer mais en fait, il est toutes portes ouvertes, garni d’un grand bar vide et d’une grande télé. Au billard, des anciens joueurs de rugby avec 50 ans de bière-saucisse dans le ventre font les virtuoses, en tongs et short, ou bottes fourrées et parka, c‘est selon le gabarit. Au bar, la nouvelle génération achète quelques bouteilles de vin pour mouiller les pizzas. Que de beaux bébés de 120 kilos. Pour faire local, nous commandons 4 pizzas (le seul plat de la carte) et regardons le match des blue contre les red (victoire des red). De la grande soirée!

Gelés malgré le repas chaud, nous repartons à la maison roulante. C’est comment, toute une vie ici?

Le lendemain, nous faisons le petit bout de route qui nous sépare de Swakopmund, plus au Sud, la grande ville de la côte, une autre enclave allemande.

Nous passons devant une des nombreuses épaves de la côte, célèbre pour ses malheurs.

04 Skeleton coast - Bord de mer 13

L’objectif est de se restaurer à Swakopmund, de profiter de la ville pour d’incroyables activités, des trépidations urbaines, tout, quoi!

Damaraland

2 juillet 2011 6 02 /07 /juillet /2011 15:28

Nous quittons la région d’Etosha pour pénétrer dans le Kaokoveld ou Kaokoland, le Nord Ouest de la Namibie, la partie la plus sauvage, la partie la moins développée. On passe à travers une frontière sanitaire au-delà de laquelle les contrôles vétérinaires sont inexistants (donc pas de sortie de viande issue de cette zone). Plus de grandes fermes de blancs mais de multiples troupeaux nomades avec leurs gardiens. Un peu moins d’animaux aussi sur les routes même si des panneaux tentent de nous mettre sous pression en nous montrant des éléphants.

Cette frontière est celle créée par les Sud-africains lorsqu’ils ont envahi la Namibie pour en chasser les Allemands il y a 100 ans, sous la pression internationale. Outrepassant leur mandat international, ils ont annexé le pays et y ont installés 6000 fermes de blancs, repoussant les indigènes au Nord de cette ligne. C’est une partie pauvre mais mieux irriguée. Les 3 ethnies les plus importantes sont les Owambo, arrivés tardivement et ayant échappé aux répressions allemandes, les Himbas, toujours isolés au Nord Ouest, et les Herero, groupe dominant du XVIème au XIXième siècle, ayant mené la révolte contre les allemands et l’ayant payé très cher. En 1904, après la bataille du Waterberg, les allemands poussèrent les Herero vers le désert de l’Est, le Omaheke et 65000 Herero y moururent de chaleur et de soif. A la fin de la bataille, 80% de la population Herero avait disparu.

Les Herero devraient être aujourd’hui près de 2 millions, le plus grand groupe et le maître du pays, mais ils ne sont que 120 000 et sont sous la domination des Owambo.

Cette ligne pourrait un jour disparaître, si la politique d’expropriation des blancs en cours est conduite jusqu’à son terme. Le but est de former de plus petites parcelles et de les attribuer à des Namibiens noirs sans terre, afin de donner du travail à tous. Calquée sur celle du Zimbabwe, cette politique ne résout malheureusement pas les difficultés économiques du pays (au Zimbabwe non plus d’ailleurs où l’inflation est à 3 ou 4 chiffres).

Arrivée à Opuwo, la plus grande ville du nord, ville à l’ambiance bizarre. Des femmes Herero avec leurs belle robe et chapeau à cornes de couleurs vives, des femmes Himbas habillées en peau et rouge ocre, portant leur enfant ligoté sur le dos, et les autres habillées à l’occidentale, certaines en tailleur jupe.

Nous nous installons dans un camp où nous rencontrons 2 anglais en séjour de recherche: un photographe et un psychologue, venus étudier le passage des Himbas à la ville. Est-ce que leur sentiment de plénitude est altéré par leur socialisation ou ont-ils une aptitude qui transcende les affres de la vie citadine? Cela fait un mois qu’ils tournent dans les villages du Kaokoland, interviewant et photographiant des Himbas, ou quelquefois des Herero se prétendant Himbas. Ils distinguent maintenant:

- les Himbas des champs, avec ceux de grand champ et ceux OGM. Les Himbas de grand champ vivent tranquillement dans leurs villages isolés, intouchés, immuables, retardant le contact avec la civilisation alentours; les OGM ont déjà été ravagés par le contact avec la civilisation occidentale et les signes les plus manifestes sont les piles de bouteilles de bière à l’entrée du village; l’alcool a fait son effet.

- les Himbas de bord de route; ils ont déplacé leur village en bord des axes routiers et misent à fond sur les tourist-dollars, vendant leur photo, envoyant les enfants mendier sur les routes. Dès qu’un 4x4 blanc approche, c’est la course pour l’arrêter en barrant la route.

- les Himbas des villes, qui s’acclimatent comme ils peuvent, essayant de garder un troupeau à l’extérieur de la ville quand même, quitte à payer quelqu‘un pour le faire.

Malgré leur guide, ces 2 Anglais ont toutes les peines du monde à rencontrer des Himbas car les vrais n’ont que faire de leurs études, ils sont juste intéressés par leur troupeau et une conversation différente les lasse assez vite; les OGM ne veulent que de l’argent et répondent ce que veulent entendre les étrangers, ceux de la ville sont pour moitié des Herero venus prendre l’argent contre une interview. Ils sont très sympas et nous faisons un barbecue intéressant le soir en leur compagnie.

Nous rencontrons aussi une famille de Hollandais dans leur 11ème mois de traversée de l’Afrique du Nord au Sud en camion. 3 enfants, des cernes sous les chaussettes et encore un mois de bourlingue pour rejoindre Le Cap et repartir. Ils reviennent de 2 jours d’excursion avec guide à la rencontre des Himbas, une journée pour s’éloigner et trouver un village, une nuit sur place et une matinée de rencontre avant de rentrer. Expérience ratée, village de Himbas OGM comme disent les Anglais, peu de contacts et leurs sacs de provisions apportés sont partis pour moitié dans une grande bassine à fermenter pour faire de l’alcool. Le temps de passer un savon au guide, ils vont essayer de recommencer le lendemain avec un autre guide; ils sont acharnés.

Cela nous calme un peu sur le trip « partir à la rencontre des Himbas » et nous n’avons aucune envie de faire un safari photo dans un village. Nous verrons donc qui nous rencontrerons sur notre route.

Nous partons le lendemain vers le Nord pour Epupa Falls à la frontière de l’Angola. La piste se met à traverser des paysages de plus en plus montagneux, avec des pentes jaunes. Des énormes plateaux au loin font un second rideau.

03 Kaokoveld - route vers Epupa falls 02

Sur la route, des Himbas nous arrêtent régulièrement. Ils demandent de l’argent pour des photos, des bonbons, du sucre. Leur apparence et leur accoutrement sont vraiment extraordinaires mais nous résistons aux photos.

Les petits villages se succèdent.

03 Kaokoveld - route vers Epupa falls 07

Au nord, une barrière de montagne marque le passage vers l’Angola et les pentes se rapprochent.

Il faut régulièrement éviter les troupeaux pour passer et la progression est lente.

Nous arrivons à Epupa Falls et nous installons au bord de l’eau dans un lodge tenu par des Namibiens blancs et cela fait tout bizarre. La région est sûrement la plus démunie qu’il nous ait été donné de traverser, et cette enclave de Namibiens et Sud-Africains, au bord de l’eau, dans l’opulence, semble vraiment déplacée. Ils organisent des safari photo chez les Himbas et leurs photos résument la vision de l’expédition. Des voitures ouvertes et des touristes qui filment depuis la voiture.

Nous allons nous promener au bord des chutes et nous sommes surpris par la végétation. L’aridité de la région est coupée par la rivière Kunene et les chutes et une masse verte enveloppe le paysage.

03 Kaokoveld - Epupa falls 11

Après une nuit enfin plus clémente au niveau des températures, nous tentons de remonter la rivière pour aller voir les crocodiles. Imprudents, nous nous embourbons dans un cours d’eau (enfin, de boue) et il nous faut l’aide de 10 villageois pour nous débloquer. C’est pas la honte, ça?! Le gros 4x4 blanc plein de blancs trop bêtes pour passer une flaque de boue. Tout le monde s’y met et en quelques minutes, le piège se débloque. Ils sont tous très contents, surtout quand ils nous expliquent qu’ils vont pouvoir aller boire de l’alcool avec la rétribution qu’ils nous ont réclamée.

Bon, ben, pas de crocodiles alors! On aurait bien voulu voir la version africaine mais ce sera pour une autre fois!

Nous reprenons la route vers le sud et croisons un nombre incroyable de voitures. Alors que nous sommes normalement seuls sur les pistes, cette petite route est chargée. Les vacances Sud-Africaines ont commencé, il neige au Cap, ils filent tous vers le Nord.

Cette fois encore, sur la route, nous sommes arrêtés par des enfants Himbas; mais quand nous leur expliquons que nous n’avons pas de bonbons, ils nous jettent des pierres! Ah, la joie des rencontres interculturelles, cela va nous coûter le dépôt de garantie pour la voiture! Cette petite aventure nous met très mal à l’aise, triste à vrai dire, et cela se prolonge quand nous arrivons à Opuwo pour refaire des courses de vivres. Alors que Virginie se rend vers le Supermarché, un gars alcoolisé lui balance un sac de ferraille à travers la figure. Cela ne gêne personne, il doit être bourré, mais ça calme quand même! Un peu plus tard, un autre nous ordonne de lui donner de l’argent, puisque nous avons un 4x4 et pas lui!

C’est bizarre mais nous n’avons plus trop envie de faire de rencontres aujourd’hui, nous allons nous contenter de faire de la route, sans nous arrêter. Il y a des jours avec et des jours sans!

Nous partons donc vers le Sud, sur la route de Sesfontein. C’est le pincement au cœur à chaque fois qu’une bande d’enfants ralentit la voiture mais tout se passe bien. Les paysages sont magnifiques, le relief change tous les 30 kilomètres. Nous passons à travers des montagnes rouges, puis jaunes, sur des plateaux gris puis descendons à travers un défilé qui même au Damaraland. Nous passons par le pass Joubert, un col à pic à travers la montagne et nous sommes bien content d’avoir un 4x4, je sens suis pas sûr qu’un camping car soit capable de prendre cette côte. En bas, une voiture fume de sa montée. De l’autre côté, en fin de descente, des Sud-Africains nous arrêtent pour nous demander des outils car ils viennent de casser un moyeu sur leur remorque. Nous sommes faiblement équipés et leur promettons de leur faire envoyer quelqu’un du prochain village. Nul besoin de préciser que le téléphone (que nous avons pris comme secours pour ces moments-là) ne passe pas ici! Quand on sort du défilé rouge, la plaine est parsemée de petites collines brunes qui tranchent sur le tapis vert, en créant des vagues à l‘horizon. C’est magnifique. Sur le bord de la route, des panneaux nous rappellent que nous sommes sur le territoire des éléphants du désert. En se rapprochant, les collines passent du brun au rouge.

03 Kaokoveld - route vers Sesfontein 06

Nous dormons à Sesfontein chez une Herero charmante, qui nous apprend tout sur les plantes de la région, les arbres qu’il faut utiliser pour se laver les dents, les racines contre les maux de tête, les caches à scorpions, etc. Elle nous montre comment choisir les cactus du désert pour concocter un remède miracle (il ne faut pas gouter les pousses nature, je vous assure que c’est plus amer que tout ce que j’ai gouté, et une bière n’a pas suffi à faire passer le gout). Cela fait du bien de la rencontrer après la sale journée que nous avons passée. C’est peut-^tre la première personne que nous rencontrons qui sourit ou rit! Le camp est vide, comme toujours (sauf à Epupa Falls) et nous faisons un grand feu, en évitant les arbres empoisonnés de la région, et les scorpions dans les arbres.

La région du Damaraland possède la plus grande concentration de scorpions au monde et la plus riche variété d‘espèces, 13 en tout, classées selon leur habitat (pierre, sable, arbres). Les enfants ne sont pas très prudents dans leurs jeux habituels dans les pierres et les arbres et nous ne sommes pas rassurés.

Le lendemain, nous empruntons la piste qui s’enfonce vers l’Ouest, vers Purros, vers la mer, à travers 100 kms de Kaokoveld sauvage. On ne peut pas aller jusque la mer car la Skelton coast a été privatisée sur la partie Nord mais on peut traverser les montagnes et le désert. La route est supposée être en bon état mais nous ne savons pas encore si nous allons jusqu’au bout ou si nous faisons simplement une incursion pour tenter notre chance avec les éléphants et les lions du désert.

Nous avançons à travers des collines, des cols de montagnes, des défilés jaunes, et les seuls animaux que nous arrivons à voir sont 2 springboks.

03 Kaokoveld - Sesfontein 07 

03 Kaokoveld - Sesfontein 10   03 Kaokoveld - Sesfontein 11

Au bout de 90 minutes, nous n’avons fait que 30 kilomètres et nous n’avons plus l’envie de continuer aujourd‘hui. Il va falloir la journée pour faire la route, puis la même chose le lendemain, et nous avons besoin de nous reposer. Après une colline franchie, il y en a encore une autre, puis une autre, puis une autre, c’est trop pour cette fois, même si c‘est très beau, et encore plus joli à l‘arrivée, paraît-il!

03 Kaokoveld - Sesfontein 13

En plus, si les éléphants et les lions sont partis vivre dans le désert, c’était sûrement pour être tranquilles, alors on ne va pas insister.

Nous rebroussons donc chemin (ce sera pour une prochaine fois sans les enfants) et retraversons Sesfontein (400 habitants mais 4 bars et 1 liquor store) pour filer vers Warmquelle où nous devons trouver des sources chaudes.

Le chemin vers Warmquelle permet d’utiliser toutes les facultés motrices de notre 4x4, et la descente dans le camping à travers la rivière est marrante (sauf pour ceux qui la ratent et cassent leur 4x4 de ville!).

Il semble qu’il y ait eu une erreur de traduction car Warmquelle devrait signifier « sources chaudes » mais elles sont tout juste tièdes. Le terrain constitue tout de même une belle aire de jeux pour les enfants qui ne sont pas sortis de la voiture depuis le début du séjour. Comme nous sommes arrivés tôt, nous allons en profiter.

03 Kaokoveld - Warmquelle 01   03 Kaokoveld - Warmquelle 03

Demain, ce sera la descente dans le Damaraland et l’accès à la Skeleton Coast.

Kaokoveld

29 juin 2011 3 29 /06 /juin /2011 19:07

Dès notre entrée dans le parc, c’est la cohue. Les antilopes se bousculent et nous mélangeons tous les noms: steenbock, springbok, gazelle, koudou, oryx, impala, dik-dik, … A force, tout devient antilope, et le mot fuse sans cesse. Ce sont ensuite les girafes qui rentrent en scène, des petites, des grandes, des sombres, des claires. Des qui nous coupent la route sans gène …

02 Etosha - Namutoni Antilope 01   02 Etosha - Namutoni Antilope 06

02 Etosha - Namutoni Girafe 02

02 Etosha - Namutoni Girafe 12

02 Etosha - Namutoni Girafe 17

Un peu plus loin, un varan d’un mètre traverse la route et je pile pour aller le photographier. Je m’apprête à sortir pour le débusquer mais Virginie me stoppe net: « on est dans un parc sauvage, on reste en voiture, tu montres l’exemple ». Devant mon sacrifice et le niveau de la perte, les enfants comprennent la portée de l’injonction! C’est le monde sauvage, même les papas se plient aux règles!

C’est suffisant pour une entrée en matière et nous allons nous installer au camp de Namutoni pour la nuit. Le camp possède un point d’eau qui n’est pas super car peu d’animaux s’y pressent. Nous y admirons tout de même le coucher de soleil.

02 Etosha - Namutoni Savanne012   02 Etosha - Namutoni Savanne 15

Le lendemain matin, tout indique qu’il faut se lever tôt pour aller traquer les animaux. Avant le lever du soleil, le camp bruisse, les 4x4 démarrent, les campeurs crient, rangent. Les gens ne sourient pas mais parlent très fort. Nous n’avions pas prévu de nous réveiller si tôt mais nous sommes obligés de nous tirer du duvet et de petit déjeuner dans le froid polaire africain. Nous sommes sur la piste vers 8h00 soit trop tard pour l’aube mais assez tôt pour enquiller 8 heures d’observation. Nous nous sentons un peu sous-toilés quand nous voyons les appareils photos et les objectifs longs comme le bras des autres voitures. Nous, nous avons un petit numérique.

Nous recommençons tout doux par une petite série de girafes puis rencontrons nos premiers gnous. Un bon gros troupeau et on se prend à regretter le petit cours d’eau rempli de crocodiles pour mettre un peu d’animation. Mais il n’y a pas de crocodiles à Etosha.

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Nous atteignons enfin notre premier point d’eau et nous découvrons nos premiers zèbres et notre premier vautour qui observe.

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02 Etosha - Namutoni Vautours 02

Nous passons des énormes étendues de savane blonde dans laquelle se cachent des troupeaux entiers. Quelques têtes dépassent.

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C’est enfin au tour d’un éléphant de débarquer. Caché derrière un arbre, tranquillement occupé à mâcher, on manque de le rater tellement il est imposant.

02 Etosha - Namutoni Eléphant 06

Nous approchons de l’heure du déjeuner et nous avons pris une route de bord de lac (au fait Etosha, c’est un lac) qui semble bien monotone. La végétation a changé, les herbes sont hautes, les arbres denses et nous ne voyons pas grand chose si ce ne sont de grands troupeaux de zèbres.

Et puis, peu avant le retour vers la piste principale, non loin d’un groupe d’antilopes dans une herbe plus basse, 2 têtes apparaissent furtivement et disparaissent.

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C’en est assez et les yeux aiguisés de Virginie repèrent les fauves. Elle crie le code : « ananas » et je pile. Ce sont des guépards.

02 Etosha - Halali Guépards 02

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Nous restons seuls en planque pendant une heure à regarder les fauves se préparer. Il y a un troupeau de gazelles et un de gnous. 2 gnous montent la garde.

La première attaque est trop rapide pour qu’on puisse suivre avec nos appareils mais la gazelle est manquée et les gnous partent affolés avant de rebrousser chemin et de charger les 2 fauves.

 

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Déçus, les 2 compères se replacent et bien vite repèrent une gazelle isolée sur le bord de notre route. Ils sont malheureusement dans le vent et elle les a tout de suite repérés. Les commentaires des films sont dignes de National Geographic.

L’attente recommence.

Il est malheureusement temps de manger pour nous aussi et le fauve de la voiture grogne de plus en plus pour aller chasser le sandwich au jambon. Tant et si bien que nous devons abandonner la planque. La gazelle s’en tire de toute façon donc nous ne manquons rien.

Quelle belle journée! Une chasse de guépards en direct!

Que nous réserve l’après-midi?

Tout d’abord le déjeuner! Une fois le lac passé, avec ses bords en croûte de sel, nous rejoignons une aire de pique nique protégée pour faire les sandwichs. Un calao à bec jaune nous observe et chante.

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C’est ensuite un rollier qui nous montre le chemin.

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L’après-midi commence par un point d’eau que squatte une famille d’éléphants.

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Les autres points sont malheureusement à sec ou déserts donc nous rejoignons le camp d’Halali, où Théo file au point d’eau pour observer des rhinocéros, pendant l’activité intéressante de montage de la tente, préparation du repas, etc. Virginie et moi arrivons tout de même à les apercevoir à tour de rôle.

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Le soir, nous revenons 5 minutes trop tard car un léopard (le plus discret des résidents) était au point d’eau. Nous attendons mais seuls des rhinocéros et une hyène mal en point font leur apparition.

Le ciel ce soir est encore magnifique et cette fois nous allons tenter de nous lever tôt et de prendre le petit déjeuner en route pour être en phase avec les animaux.

Cela se révèle assez inefficace car nous gagnons une petite heure que nous passons à ne rien voir et quand nous nous arrêtons enfin pour prendre le petit déjeuner devant un point d’eau rempli de zèbres, il nous manque le café, le thé et le chocolat que nous ne pouvons faire sans sortir de la voiture. On n’est pas encore au point.

Sur le trajet, une tache nous fait piler et nous découvrons une hyène cachée, qui attend. Quoi? Ce n’est pas clair.

02 Etosha - Halali Hyene 02

Bon, après c’est la routine, antilopes, zèbres, girafes, éléphants, gnous, … Tiens, un serpentaire. Il est bizarre cet oiseau, il est énorme et il passe son temps à marcher au lieu de voler. Feignant.

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Les paysages sont tout d’abord raz, type savane jusqu’au bord du lac puis changent pour de la brousse épaisse lorsque nous repiquons vers le sud.

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On ne voit alors plus grand-chose sauf des koudous de temps en temps.

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Sur une nouvelle zone de savane, nous tombons sur des chacals. Il y en a un qui chasse un petit rongeur en sautant partout comme un chat qui joue, tandis que 4 autres courent après une springbok pour la fatiguer. Des springboks passent le temps en se battant.

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Nous commençons à désespérer car la végétation n’est pas propice à l’observation des fauves, quand nous arrivons enfin à un point d’eau où se prélassent de nombreux animaux. Et notamment, bien cachés, des lions et des lionnes repues, encore roses de leurs agapes.

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Nous restons là 2 heures à regarder les lions faire quelques pas pour changer de zones de sieste, puis pour observer les arrivées successives de 2 éléphants qui donnent la frousse aux lions installés.

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Lions et éléphant s’affrontent du regard et s’intimident. Du genre : "Moi je m'en fiche, regarde comme je suis décontracté! Non c'est moi plus!". L’éléphant est très nerveux et son départ dure des heures.

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Il nous faut malheureusement quitter la place pour rejoindre le camp d’Okaukuejo pour la nuit (les horaires de fermeture des grilles du parc sont drastiques). Mais nous sommes très impressionnés d'avoir vu les lions de si près!

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Le soir au point d’eau, c’est encore le festival des rhinocéros (Virginie et les enfants en verront 7, avec des petits et des éléphants, pendant que je fais le feu et les tentes).

Nous mangeons près du feu, dans le froid, avec les chacals qui tournent autour, dans le camp. Nous allons les entendre toute la nuit, ainsi que les rhinocéros, qui braillent à côté. Au petit matin, ils s’en vont tranquillement.

Cette fois, nous prenons le petit déjeuner tôt et taillons la route de bonne heure vers l’Ouest du parc. C’est notre dernière journée et notre dernière chance de voir un léopard.

Comme d’habitude, nous avons l’impression d’être seuls sur les routes. Le parc d’Etosha, à la différence des parcs du Kenya ou de Tanzanie, impose strictement de rester sur les pistes tracées. Cela concentre les visiteurs sur 1% de la surface et laisse le reste aux animaux pour se cacher et faire leurs petites affaires. Malgré cela, nous observons des tonnes d’animaux mais ne croisons presque personne. Les vacances européennes et sud-africaine ne sont pas encore commencées.

Nous longeons donc le lac vers l’Est quand apparaît à l’horizon une bête à la démarche féline. Un coup de jumelles confirme qu’il s’agit d’un lion. Un vieux, gros, avec une belle crinière. Nous fonçons donc vers le point d’eau tout proche dont s’éloigne le lion. Malheureusement, le lion est déjà dans la savane. Ni une, ni deux, nous commettons l’irréparable, nous empruntons une piste réservée au personnel pour nous approcher. Nous sommes maintenant derrière le lion, à 100 mètres, en poursuite furtive, autant que faire se peut avec un 4x4 diesel. La piste tourne donc nous rebroussons chemin et essayons de le rattraper. Mais la piste s’éloigne. Demi-tour et de nouveau en poursuite dans la savane. Le lion a pris beaucoup d’avance; il n’est plus qu’une ombre au loin. A la jumelle, nous le voyons rebrousser chemin, poursuivi par 2 autres lions; conflit de territoire. Tous trois se posent dans les hautes herbes et attendent, trop loin pour que nous ne les distinguions. Nous attendons un moment puis cassons la chasse. Trop dommage! Il y avait tellement de gibier à se partager.

02 Etosha - Okaukuejo savane 03

Le reste de la matinée est désastreux; nous roulons de points d’eau à sec en points d’eau à sec; notre carte n’est pas à jour! Nous avalons des kilomètres et de la poussière et ne croisons que peu d’animaux, tandis que nous ruminons cette rencontre ratée avec le gros lion. Les animaux les plus impressionnants sont des écureuils.

02 Etosha - Okaukuejo écureuils 02

Il y a de beaux baobabs quand même!

02 Etosha - Okaukuejo arbre 02

C’est fatiguant en fait de faire du safari comme cela. Dans la voiture de 7h00 du matin à 4h30 l’après midi, sans pouvoir sortir, cela finit par casser le dos et les jambes. Au bout de 3 jours, nous avons remplacé les cernes du transfert d’Indonésie par de réelles cernes namibiennes.

Nous rentrons au camp d’Okaukuejo pour manger un pique nique et nous posons au bord du point d’eau. Quelle bonne idée! Tous les animaux l’ont eu aussi. Pas étonnant que nous n’en ayons vu aucun dans la savane, ils sont tous là!

02 Etosha - Okaukuejo point d'eau 02

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Nous repartons une dernière fois sur les routes pour atteindre la sortie du parc et faisons un dernier crochet par un point d’eau pour tenter notre chance. Nous tombons sur un bouquet de girafes.

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Et sur un troupeau d’éléphants, bien plus fourni que tous ceux que nous avons croisés. Il y a peu de points d’eau dans cette partie du parc cet quand on en trouve un vrai, on est récompensé!

Cela nous fait une belle sortie.

Pour finir la journée en beauté, nous fonçons vers une ferme à plus de 100 kilomètres du parc. Il y a 10 ans, les fermiers ont commencé à capturer des guépards qui menaçaient leurs troupeaux. Ils ont proposé à Etosha de les leur fournir mais le gouvernement a refusé. Ils sont donc restés avec leurs guépards sur le dos, avec des petits à naître. Ils en ont gardé 3 petits qu’ils ont apprivoisés et qui vivent avec eux et ont crée une réserve dans laquelle ils ont placés les autres guépards.

Nous posons la voiture et embarquons dans la remorque d’un camion vers la réserve. Dès les grilles passées, tout le monde trouve la remorque bien trop basse et bien trop accessible. C’est l’heure du repas des fauves, ils le savent et nous le savons; nous espérons juste que les réserves de viande sont suffisantes.

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Je peux vous dire que personne ne fait le malin à l’arrière de la remorque quand les fauves filent à travers les herbes et tournent autour du camion. On ne les voit pas passer, on ne voit que des yeux orange. L’excitation est à son comble quand la viande est sortie, c’est la bataille et l’intimidation. Cela couine, feule, et tremble dans le camion. Nous avons vu une chasse en vrai et je doute que ce camion avec remorque puisse atteindre les 100kms/h en quelques secondes.

 

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C’est le soulagement quand les grilles se referment.

Le lendemain matin, nous pouvons même caresser 2 des guépards apprivoisés, qui ronronnent comme des gros chats.

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Cela conclut notre tournée des parcs d’animaux. Nous avons adoré la visite mais cela nous donne maintenant envie de faire tous les parcs du Botswana, d’Afrique du Sud, etc. Ce sera pour plus tard.

Nous partons maintenant vers le nord, pour le Kaokoveld, pays des Hereros et des Himbas.

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25 juin 2011 6 25 /06 /juin /2011 11:54

Nous, on aime le voyage! Et on est gâté: 2 heures d’attente à Bali dans un aéroport minable étant donné le nombre de touristes qui y passent et la taxe de sortie, 4h30 d’avion pour Hong Kong (2 films et un repas), 3 heures d’attente à Hong Kong à supplier de nous surclasser, 14 heures de vol en économie pour Johannesburg et 6 heures de décalage horaire. Arrivée à 7h du matin après 5 heures de sommeil et de multiples films, les yeux rouges. 5 heures d’attente avant le vol pour Windhoek et là, cela devient un peu long. Alors on fait quelques boutiques. Ils vendent des pierres et cela tombe bien, les enfants adorent les cailloux. Tiens, ceux-là sont beaux, on pourrait en ramener aux cousines; on va demander au vendeur. « Vous avez une suggestion? » « Oui, cette pierre, c’est combien? » « 20 000 ». « 20 000 roupies, cela fait à peu près 10 euros, on va en prendre 2, ou mettez-en 3, on trouvera bien à qui l’offrir». « Ah! 20 000 euros la pierre! Vous avez une autre suggestion, qu‘est-ce que je pourrais prendre? » « La porte, oui, c’est une idée ». Les 2 heures de vol pour Windhoek se font au-dessus de plaines arides et désertiques, l‘atterrissage est assez maladroit mais c‘est fini.

Nous touchons enfin le sol de Namibie après 30 heures de transfert!

C’est le vertige. Nous venons de quitter les montagnes de Flores, la luxuriance. Et là, sur la piste d’atterrissage, l’horizon est trop loin. C’est plat, incroyablement plat. En regardant au loin, on a l’impression que le regard va faire le tour de la terre sans rencontrer d’obstacle et qu‘on peut se voir le dos. Et on s’exclame « Oh les belles fesses! » C’est la première fois que je vois mes fesses comme ça! C’est beau, c’est émouvant.

Bon, pas le temps de s’extasier, nous récupérons les bagages qui nous ont suivi jusqu’ici (c’est assez incroyable alors qu‘on les perd une fois sur 2 en faisant un simple Paris-Rome) et nous nous rendons chez le loueur pour récupérer notre 4x4.

L’accueil n’est pas à l’indonésienne, le sourire n‘est pas de saison, la remise des clés est vite expédiée, avec une taxe de 3% sur la carte bleue qui fait mal quand il faut aligner plus de 3000 euros. Nous devons quand même revenir une heure plus tard car le coffre de la voiture est mal fixé. Vas-y que je démonte la porte pour en mettre une autre qui ne rentre pas, puis que je remets la même porte et que je scie, je soude, je re-scie et hop, c’est réparé! Nous avons juste perdu une heure et il est trop tard pour faire la route comme prévu, le soleil va se coucher.

Nous allons donc faire nos premières courses dans un Spar. Cela fait du bien de se retrouver à la maison, en Allemagne. Le personnel parle mieux allemand qu’anglais, les rayons sont remplis d’articles directement importés et nous faisons le plein de charcuterie.

Nous passons le premier soir à Windhoek dans un camping accueillant de bord d’autoroute, le long de l’aérodrome. Effectivement, c’est l’hiver, à 18 heures, il fait nuit, et si tu n’as pas tes sous-vêtements polaires, un pull polaire et un blouson, tu ne survis pas. La nuit, dans le duvet et le drap de soie, si tu n’as pas tes sous-vêtements polaires, un pull polaire et un blouson, tu ne dors pas.

Le lendemain matin, à 6h30, la table de petit-déjeuner est remplie, tout le monde a le sourire! C’est la joie du camping et des petits-déjeuners au grand air, d’autant que cela fait longtemps que nous n’avons pas pris de bon petit déjeuner, avec des céréales!

Hop, hop, on range la tente! Hop, hop, cela veut dire une bonne heure la première fois. En plus le matos n’est plus de première jeunesse, les sangles ripent, les scratch n’accrochent plus, je me détruis les doigts.

01 Okahonja - Camping 03

Nous nous rendons dans un centre commercial pour acheter un téléphone au cas où. Et là, force est de constater que tous les noirs ici sont des stars du rap: bonnet, gros blouson, jean large, grosses chaussures. Renseignements pris, ils ne sont pas plus fans que ça de rap, mais c’est l’hiver et c’est plutôt nous qui détonnons à nous balader en tongs et shorts. Soit, nous nous mettrons en tenue locale ce soir. Nous en profitons pour acheter aussi 2 couvertures polaires, au cas où.

Nous avions prévu de nous poser 2 jours dans un lodge douillet pour nous remettre du décalage horaire mais tous les lodges douillets des alentours sont en réhabilitation. Nous traçons donc la route vers le nord, après avoir déjeuné à Windhoek chez un Camerounais installé de longue date. Il s’extasie toujours des 10% d’inflation, des prêts bancaires à 12%, des loyers qui prennent 14%. Comment font les habitants pour survivre alors que l’emploi est rare?

Notre premier arrêt sera pour Okahandja, à 50 kms de Windhoek. Sur la route, nous nous sommes échauffés en comptant les animaux. Les babouins, les phacochères, les antilopes, les écureuils, les autruches, les mangoustes.

Que de la petite friture par rapport à ce qui nous attend mais cela ne nous empêche pas de nous arrêter à chaque fois pour mitrailler.

01 Okahonja - Camping Animaux 02   01 Okahonja - Camping Animaux 03

Le deuxième matin confirme une première impression: en fait, il ne fait pas froid, il gèle. L’herbe est gelée, les 2 pauvres couvertures polaires au-dessus des duvets n’ont rien pu faire, on a caillé toute la nuit. La routine du matin est beaucoup plus lente, il faut attendre que le soleil ait vraiment tout réchauffé avant d’envisager de nous mettre en marche. Cela fait de petites journées, le soleil chauffant vers 8h00 et le gel tombant vers 16h30!

Nous repartons vers le Nord, avec l’idée de couper la route vers Etosha en passant par le Waterberg, des plateaux sur lesquels ont subsisté des espèces en voie de disparition, comme le rhinocéros blanc.

Nous quittons donc la route asphaltée pour la piste de gravillons et coupons à travers les plateaux.

En arrivant au Waterberg, nous observons une significative augmentation des tarifs. L’accès ne se fait qu’avec leur 4x4, le camp est à un coup exorbitant. A moins qu’ils ne planquent l’être de Roswell là-haut, il n’y a aucune raison de laisser autant d’argent pour voir des animaux avant Etosha.

Nous reprenons donc la route et sortons des plateaux pour atteindre Grootfontein. A l’est, il y a le pays des Bushmans, au Nord Etosha. Nous avons malheureusement réservé un camp à Etosha pour le lendemain et nous n’avons pas le temps de faire un détour par le Bushmanland, alors que Louis s’entraîne depuis plusieurs jours à faire des bruits avec la langue.

Nous nous arrêtons donc autour de Grootfontein, et rencontrons notre première girafe sur la route du camping. Quel choc! Pour elle surtout. Elle s’enfuit en courant de manière très gracieuse.

01 Grootfontein - Camping Animaux 04

Cette nuit, nous découpons les couvertures polaires pour les mettre dans les duvets, nous faisons un grand feu, toutes les chances de notre côté.

Le lendemain, en discutant avec le fermier, nous apprenons que cela fait une semaine que les températures sont négatives, fait inhabituel car cela ne dure normalement qu’une nuit. Ses cultures sont en train de dépérir, et en plus, la saison des pluies a été très abondante, l’obligeant à pomper depuis plus de 6 mois 24h/24h pour désengorger son terrain. C’est peut-être pour cela qu’il n’a pas le sourire. En tous cas, nous n’avons pas encore rencontré quelqu’un qui ait le sourire et cela devient angoissant.

Après un petit déjeuner de rois au pole Nord, nous reprenons la route.

01 Grootfontein - Camping 02

Nous faisons un petit détour par une météorite des environs. C’est la plus grosse météorite découverte intacte sur la Terre à ce jour et elle est toute petite. 54 tonnes, c'est de la rigolade, mais cela permet un cours de physique sur les couches de l'atmosphère, les teneurs en fer-nickel, les chondrites, ... Passionnant, je vous assure!

01 Grootfontein - Météorite 06

Bon, il est presque midi, il est plus que temps de pénétrer dans le parc d’Etosha, que nous abordons par l’Est, par Namutoni. Les appareils photos sont prêts. Nous avons révisé nos bases de pisteur, nous connaissons les formes, consistances, odeurs de tous les excréments d’animaux du parc, nous sommes au taquet! Lâchez les fauves!

 

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