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21 novembre 2010 7 21 /11 /novembre /2010 01:48

Voilà la carte de notre itinéraire en Argentine et Chili du 25/09/2010 au 21/11/2010. Il faudrait rajouter l'île de Pâques car cela appartient au Chili mais on lui fera sa section spéciale.

carte argentine chili

Cliquez sur Argentine - Chili pour afficher une carte interactive sur GoogleMaps

Nous prenons l'avion demain matin et nous en profiterons pour résumer nos impressions sur cet itinéraire. Je les rajouterai ici dans quelques jours.

20 novembre 2010 6 20 /11 /novembre /2010 00:15

1h30 de bus, c'est tout ce qu'il faut pour atteindre la côte depuis Santiago. Nous avons heureusement laissé la plupart de nos affaires à Santiago pour voyager léger, car la ville est composée de cerros (de collines) qu'il faut gravir pour atteindre notre auberge. Et cela grimpe! Il y a plusieurs ascenseurs en ville, comme à Lisbonne ou à Salvador, mais le premier jour, nous faisons les gaillards avec sacs sur le dos.

Une belle auberge nous attend, avec une grande chambre et des jeux pour les enfants (des cubes en bois), ce qui fait qu'ils ne veulent plus bouger de la journée. Comme Virginie est fatiguée, je pars pour arpenter la colline et faire les courses.

La particularité de Valparaiso est que toutes les maisons sont repeintes de couleurs vives. C'est beau et ça cache la misère qui règne massivement dans cette ville qui vit avec nostalgie sur son passé de grand port.

C16 Valparaiso - Port 01 

C16 Valparaiso - Rues 05

C16 Valparaiso - Cerros 02

Et comme il y a de nombreuses collines, cela fait un panorama de collines peintes:

C16 Valparaiso - Cerros 04

C16 Valparaiso - Rues 01

C'est beau de loin mais en fait les touristes sont plus ou moins concentrés sur 2 collines et le reste de la ville (80 %) est déconseillé. Bon, il faut dire que les offices de tourisme en rajoutent beaucoup sur l'insécurité. Les auberges distribuent des consignes de vigilance, etc. On nous avait déjà fait le coup à Rio et à Salvador ou à Buenos Aires, et là encore, nous ne trouvons pas la ville plus terrible que d'autres. On voit une différence dès que l'on descend du bus parce que le centre ville est très populaire, on ne rencontre pas la faune des employés de bureau des grandes villes, mais sinon pas de quoi effrayer le touriste.

 

Le deuxième jour, après une séance d'école difficile (il y en a), nous allons nous réconforter en cassant la routine des pique-niques (chips, sandwich jambon-fromage, pomme/banane) et nous nous payons un luxe oublié: un restaurant! Oui, un restaurant, et français en plus, où on mijote la viande et où l'on rajoute une sauce aux herbes plutôt que simplement la jeter dans le feu jusqu'à ce qu'elle soit noire (c'est pas honnête pour les cuisines argentine et chilienne, mais c'est la lassitude qui parle). Cela nous fait un bien fou, un menu entrée/plat/dessert à 5000 pesos chiliens. Au diable l'avarice.

Dehors, grâce à Louis qui ne regarde jamais là où on lui dit, nous assistons à un spectacle inédit pour nous: le cercle en ciel ou l'arc en ciel circulaire. Cela arrive quand le soleil est haut sur l'horizon et quand tous les autres trucs qu'il faut sont là où il faut quand il faut.

C16 Valparaiso - Cercle en ciel 10

C16 Valparaiso - Cercle en ciel 09

Avec le recul, heureusement que je n'ai pas mis la tête d'un des enfants sur la photo pour cacher le soleil, on aurait pu les prendre pour des anges et ce serait mentir sur la marchandise.

Pour continuer sur la lancée de cette journée de récupération, nous abandonnons l'idée de la virée à la plage (vue sur les tankers) et nous nous dirigeons vers la place centrale sur laquelle nous avons repéré des jeux pour les enfants. C'est parti pour des courses de voitures à pédales ou, joie ultime, de la chasse aux pigeons motorisée.

C16 Valparaiso - Jeux 04

C16 Valparaiso - Jeux 02 

C16 Valparaiso - Jeux 11

Un petit break pour les pigeons! Nous nous mettons à la recherche d'un coiffeur pour Louis et tombons par hasard sur le royaume des coiffeurs: une halle circulaire verticale, un Guggenheim de capilliculteurs, remplie de petites échoppes qui coupent, coiffent, frisent pour pas cher. On ne savait même pas que cela existait. Et on se demande encore l'intérêt!

C16 Valparaiso - Coiffeurs 01

C16 Valparaiso - Coiffeurs 03

Une petite glace pour le goûter, une nouvelle chasse aux pigeons pour digérer, des courses de fruits frais pour la première bonne salade de fruits depuis longtemps et voilà une journée bien remplie.

Demain, école et retour sur Santiago pour le musée des sciences et les courses pour l'Ile de Pâques. La famille Fourcade nous a donné rendez-vous sur le port de la seule ville de l'île pour une glace (encore!) à 4 heures dimanche en prétendant qu'ils avaient découvert les meilleures glaces du monde. C'est sûrement un piège!

17 novembre 2010 3 17 /11 /novembre /2010 18:45

Après 3h30 d’avion et plus de 2000 kilomètres, voilà Santiago, la chaleur, le bruit, la pollution.

C’est la première impression parce qu’après un mois hors des grandes villes, dans les plaines vides de la Patagonie, le choc est radical.

La ville s’étend à perte de vue, recouverte par un voile gris-brun qui empêche d’apercevoir à l’Est les montagnes pourtant hautes de 6000 mètres. Près de 40% des Chiliens vivent à Santiago et il y règne une grande agitation. C'est un peu chaotique, avec du vieux entouré par du moche puis du neuf:

C16 Santiago - Cerro Santa Lucia 03   C16 Santiago - Cerro Santa Lucia 01

Nous voulions de la chaleur, en voilà! Trop même car avec les 25°C de la première nuit, nous dormons finalement assez mal. Jamais contents quoi! Cela fait quand même du bien de pouvoir remettre les shorts et les sandales pour trainer en ville.

Après la visite du centre et des places historiques, avec au passage le petit cours d’histoire qui va bien sur les putschs militaires, la dictature, la dissidence, et les questions intéressées comme « ou est-ce qu’on mange? », un parc nous permet de souffler un peu.

C16 Santiago - Place de la liberté   C16 Santiago - Place de la constitution

C16 Santiago - Cerro Santa Lucia 04 

En fait, même si elle est assez agréable, cela ne nous dit pas trop de parcourir toute la ville; d'avoir trop bougé ces derniers temps, nous sommes las. Nous décidons de partir le lendemain sur la côte, à Valparaiso, pour voir la mer et jeter des cailloux dans l’eau. En plus, l’hébergement est bien moins cher que dans la capitale où tout nous paraît hors de prix.

Nous sommes de retour 2 jours plus tard, juste pour faire le MIM (musée des sciences interactives, un peu comme la Cité des Enfants à la Villette), des achats et prendre l’avion pour Rapa Nui.

C16 Santiago - MIM 01 

C16 Santiago - MIM 02   C16 Santiago - MIM 04

C16 Santiago - MIM 19   C16 Santiago - MIM 20

C16 Santiago - MIM 26

15 novembre 2010 1 15 /11 /novembre /2010 11:29

A Punta Arenas, nous nous installons dans une auberge à recommander, Hostel Independencia. Eduardo, le propriétaire, est très sympa et notre chambre est vétuste (vraiment extrêmement vétuste et c'est parce que nous voyageons depuis des semaines que nous fermons les yeux là-dessus) mais grande. Le poêle de la cuisine fait monter la chaleur jusqu’à l’étage et nos cinq couvertures nous écrasent suffisamment pour dormir. Super petit déjeuner et bons conseils. Nous décidons de ne rien faire pendant quelques jours, si ce n'est une escapade pour aller voir des manchots de Magellan.

C15 Punta Arenas - Isla Magdalena 47 

Escapade qui implique 4 heures de bateau sur le détroit quand même. Heureusement, le temps n’est pas trop mauvais, le vent présent comme toujours mais supportable et l’eau est plutôt calme.
Notre bateau est un ancien bateau de pêche plutôt confortable.

C15 Punta Arenas - Isla Magdalena 24 

A la surprise des marins, nous croisons 5 baleines qui passent d’un océan à l’autre mais pas de dauphins de Commerson aujourd’hui.

Arrivés sur l’île de Magdalena, nous avons droit à une heure pour déambuler au milieu des habitants protégés de l’île: les manchots de Magellan (que eux appellent pingouins de Magellan).

C15 Punta Arenas - Isla Magdalena 61 

C15 Punta Arenas - Isla Magdalena 41 

Les enfants vont essayer de communiquer avec les manchots avec plus ou moins de bonheur:

- celui-là n’est pas intéressé

- celui-là se demande s’il ne pourrait pas arracher un doigt ou deux pour se faire un goûter

Leur activité principale en ce moment, c’est couver et protéger les nids car les petits vont bientôt sortir (d’ici une semaine). Pour se distraire, Karaoké, baignade, sieste.

C15 Punta Arenas - Isla Magdalena 45   C15 Punta Arenas - Isla Magdalena 39

Dans le bateau, le cuisinier gave les enfants de coca, bonbons, trucs salés, clafoutis pendant que papa passe le temps en sirotant des piscos sour et du vin.

C15 Punta Arenas - Isla Magdalena 33 

Après-midi fatigante finalement alors que nous voulions nous reposer mais quelques joies sur l’île.
Le top pour les enfants:
- lorsqu’un manchot à qui Théo parlait s’est retourné et lui a déféqué devant
- lorsque les manchots se battent contre les mouettes
- lorsque les manchots nagent sous leurs pieds sur la passerelle

Le lendemain, virée à la zone franche pour voir si l’on pourrait acheter un appareil photo étanche pour faire des photos à Tahiti mais même en négociant et sans les taxes, les prix restent plus chers qu’en France. Tant pis.

Le reste du temps, nous préparons Santiago, l’île de Pâques, Tahiti, nous rattrapons toutes les séances d’école annulées par nos voyages récents. Du transit, quoi!
Mardi, départ en avion pour Santiago et les derniers jours en Amérique du Sud. Il nous tarde de remonter vers le soleil et la chaleur parce que nous couvons tous des maux de gorge.

 

Punta-Arenas.JPG

13 novembre 2010 6 13 /11 /novembre /2010 12:49

JOUR 1

Premier réveil à Ushuaia, le soleil que nous sommes venus chercher est au rendez-vous. Bonne surprise, le petit déjeuner est excellent dans l’auberge. Nous nous gavons de délicieux croissants (les meilleurs mangés en Argentine). Ils viennent de la boulangerie d’à côté, boulangerie dont on entend le pétrin tourner le matin. Au début cela peut déranger mais c’est pour la bonne cause!

Une décision unanime condamne l’école pour aujourd’hui; maîtres et élèves sont trop fatigués!

Nous allons nous dégourdir les jambes sur le port pour découvrir la ville, les épaves.

A14 Ushuaia - rue 01   A14 Ushuaia - port 03

Ushuaia est coincée par la montagne et s’étale vers l’Ouest. La pente est vite très forte quand on s’éloigne du port.

Quelle n’est pas notre surprise de voir que Tata Sara a ouvert un petit commerce ici! Sacrée entrepreneuse quand même! Elle est partout en ville! Grosses bises Tata Sara. A bientôt en Thaïlande!

A14 Ushuaia - elle est là 01 

A14 Ushuaia - elle est là 03 

Comme il fait beau, nous programmons une sortie en mer pour l’après-midi. La mer d’huile, l’absence de vent et le soleil vont nous permettre d’explorer le Canal de Beagle de la meilleure manière. La dernière fois que l'on s'est dit cela, c'était à Bariloche et cela avait été une mini-déception mais là, nous sommes sûrs de notre coup!

C’est un petit bateau sur lequel nous sommes 12, capitaine et guide compris! Le guide est excellent, attentif, marrant, très intéressant. Cela change de nos expériences récentes!

A14 Ushuaia - Traversee 09 

Le canal est séparé en 2, au Nord le côté Argentin, au Sud le Chilien. Il est bordé de belles montagnes des 2 côtés. Nous quittons doucement la baie d’Ushuaia et entrons dans le Canal Beagle. Les 2 océans bataillent ici pour marquer leur territoire et c’est le Pacifique qui gagne et pousse l’Atlantique. Les courants créés amènent de nombreux planctons et mollusques, qui attirent de nombreux poissons, qui régalent les lions de mer et les cormorans. Les petites îles du canal sont donc colonisées. Pas d’orques parce que les lions se mettent trop à l’abri, hors de portée. Ils dorment tranquillement.

A14 Ushuaia - lions de mer 08 

A14 Ushuaia - lions de mer 12

Nous nous approchons au plus près de cormorans impériaux, qui accumulent leurs nids sur un petit territoire, puis quittent l’endroit en ayant repeint la zone en blanc, et de cormorans de rocher, plus discrets.

A14 Ushuaia - cormorans 02 

A14 Ushuaia - cormorans de rocher 01 

Nous atteignons enfin le phare des Eclaireurs, communément appelé « phare du bout du monde ».

A14 Ushuaia - Phare 02

A14 Ushuaia - Phare 06

Le vrai se trouvait 300 kilomètres plus bas mais il s’est détruit du fait de conditions climatiques peu favorables. Ce n’est pas une perte parce qu’il était assez mal placé, trop en retrait de la côte sur la petite île où il était installé, et nombre bateaux se fracassaient sur les rochers à ses pieds. Lorsque le fils de Jules Verne a voulu photographier le phare pour faire la couverture du livre, il ne restait plus que le phare des éclaireurs et c’est lui qui fait office de phare du bout du monde désormais, pour la visite en tous cas.

Bon, question histoire-géographie. Mais tout d’abord, chez vous, un indice qui s’affiche au bas de l’écran. Top! Je suis un canal dont le nom vient d’un des 2 navires que commandait Robert FitzRoy lors d’une expédition de reconnaissance en l’an 1833. A mon bord se trouvait aussi Darwin et après avoir traversé le canal d’Est en Ouest, la route les a menés à Chiloé puis aux Galápagos, puis en Polynésie, puis en Nouvelle-Zélande puis en Australie, comme nous ou presque. Mon nom avait été donné au bateau à cause de la race du chien de la Reine. Mon nom est: …. Oh quel dommage, les enfants, vous auriez pu gagner un dictionnaire jeunesse!

Après un petit chocolat chaud/café et un goûter, c’est l’arrêt sur les îles Bridges, terres préservées sur lesquelles on peut observer des reliques de la vie des anciens habitants indiens de la région. 4 ethnies se partageaient la Terre de Feu, certaines sur terre, les autres sur mer, et toutes s’éteignent ou sont éteintes depuis l‘arrivée des colons. Nous essayons d’imaginer comment les familles Yamanes pouvaient vivre, nues par 0°C, à chasser le phoque et le lion de mer pour leur fort contenu de graisse pendant des jours entiers (maman est à l’arrière et elle rame, les enfants au milieu entretiennent le feu, papa à l’avant chasse) avant de rejoindre l’île et de réintégrer une hutte de fortune. Des 40 000 Yamanes présents au début du siècle, il ne reste qu’une femme de 95 ans.

A14 Ushuaia - Ile Bridges 10 

A14 Ushuaia - Ile Bridges 12

A14 Ushuaia - Ile Bridges 01

Buvons pour oublier. Une petite bière du Cap Horn pour faire la route de retour et nous voilà à quai, ravis de cette très belle journée!

A14 Ushuaia - Traversee 01 

Nous dépassons Claire et Fouad sur le Tres Marias.

A14 Ushuaia - Traversee Tres Marias 

Nous avons fait le bon choix en venant ici pour chercher le soleil! Ushuaia sans la visite du canal aurait été beaucoup moins intéressante. Des journées comme celle-là, il n’y en a que très peu par an ici!

A14 Ushuaia - coucher 03 

J’essaye vainement de prendre un coucher de soleil mais je craque; le soleil se couche vraiment trop tard ici. On approche du solstice d’été.

 

JOUR 2

Il fait encore beau aujourd’hui mais il faut recommencer l’école car cela fait 3 jours que nous n’avons pas pu la faire. C’est laborieux mais nécessaire.

Pas de chance, lorsque nous sommes enfin prêts à partir, le temps se couvre et le vent se lève.

Nous partons pour le parc national de la Terre de Feu. Tout le monde y va en taxi le matin à 07H00 pour éviter de payer l’entrée car elle est assez chère. Pour nous c’est plein tarif, ainsi que pour le bus pour atteindre le parc, qui est une arnaque organisée.

Nous allons voir le bout de la route 3 qui part de Buenos Aires. Cela rattrape le fait que j’ai oublié de photographier le début de la route 40. Il faudra demander la photo aux Fourcade!

A14 Ushuaia - Parc 01 

Tout le monde est fatigué et les marches dans le frais n’arrachent pas de sourires. La tourbe produit pourtant de belles couleurs avec ses noirs et ses buissons rouille au milieu des arbres verts. Nous nous arrêtons pour casser des pierres, pour trouver des coquillages avec lesquels faire des colliers comme les Yamanes, pour traquer les castors, pour observer les perruches australes.

Des castors, on ne verra que les traces: des arbres rongés; alors on prendra une photo dans une vitrine au retour!

A14 Ushuaia - Parc 06 

A14 Ushuaia - Parc 05 

En fin de balade, nous croisons Claire et Fouad, fourbus d’avoir arpenté tous les chemins depuis l’aube.

 

JOUR 3

Toujours la fatigue des jours de voyage précédents alors on flâne après l‘école. Pour prendre l’air, nous montons sur les hauteurs de la ville, à la station de ski qui la surplombe, au pied du glacier.

A14 Ushuaia - Glacier 30A14 Ushuaia - Glacier 25 

Après une belle montée qui ouvre la vue sur la baie, les enfants investissent un torrent et jouent aux castors, puis façonnent une piste de ski.

A14 Ushuaia - Glacier 22 

A14 Ushuaia - Glacier 26 

Le temps se découvre de nouveau et il fait meilleur. Décidément, nous aurons été chanceux avec le temps; nous avons croisé tellement de voyageurs déçus par Ushuaia et son temps capricieux.

A14 Ushuaia - Glacier 31

Demain, nous partons. Claire et Fouad passent nous dire au revoir. Ils repartent en avion pour Buenos Aires finir leur trimestre argentin; un petit match de foot (Boca Junior), un petit tango, et hop, les pistes de ski françaises pour la saison! Leur compagnie aura été très agréable ces derniers jours. On s’était habitué à les croiser. Nous partageons des bières Cap Horn pour faire des capsules pour la collection des enfants avant leur véritable apéro car ils ont trouvé (enfin) une bouteille de Ricard et ça commençait à manquer!
Grosses bises et à bientôt.

Après ces 3 jours, on se demande pourquoi nous avions imaginé ne pas pousser jusqu’ici. La prochaine fois, on poussera jusqu’en Antarctique. Un petit billet de 7000 dollars et c’est parti pour une épopée de 15-20 jours!
Pour l’instant, on va se contenter de 12 heures de bus pour repartir à Punta Arenas!

A14 Ushuaia - panneaux 01

 

JOUR 4

Sur la route c’est grand soleil, cela s’annonce bien pour la traversée du Détroit de Magellan. Il faut quand même 9 heures de route et de frontières pour l’atteindre.

Mais les dauphins de Comerson sont au rendez-vous. On ne sait plus où donner de la tête! Louis compte 60 sauts de dauphins. La moitié des vidéos sont ratées parce qu’il faut regarder de tous les côtés en même temps et la caméra ne sait pas faire.

En voilà quand même une!

Les enfants demandent à reprendre le bac dans l’autre sens car les dauphins sautent sur le bord de la plage. C’est tentant!

2 heures 30 plus tard, c’est Punta Arenas et la fin d’une nouvelle journée de bus. Coucher 22h30, les enfants sont surexcités.

Demain, on doit aller voir les pingouins!

9 novembre 2010 2 09 /11 /novembre /2010 13:38

Premier bus de Puerto Natales vers Punta Arenas, c'est le réveil et le petit déjeuner. C'est la fête, on a trouvé du Nutella. En Argentine, patrie de la confiture de lait (dulce de leche), le Nutella a été banni et la vie a été rude. Au Chili, c'est la libération, ils vendent du Nutella, c'est un peu de réconfort pour les enfants (et les parents) qui en ont besoin ce matin. Le bus est surchauffé et il faut se déshabiller complètement, enlever les sous-vêtements polaires avant de se rhabiller normalement. C'est la gym du matin.

Au bout de 2 heures, on atteint le Nord de Punta Arenas et on change de bus. Dans le bus, nous avons la bonne surprise de retrouver Claire et Fouad, un couple de Français super sympas que l'on a déjà croisés dans le bus de El Chalten vers El Calafate, puis dans le bus de El Calafate vers Puerto Natales hier. Déjà 10 heures de bus ensemble! On ne se quitte plus, on va rajouter 11 heures de bus à notre vie commune! C'est un peu aussi grâce à eux que l'on va à Ushuaia parce qu'ils nous ont convaincus que la météo serait clémente. Saisonniers, ils se prennent régulièrement 2 gros mois de congés pour explorer la planète et ils sont en train de finir leur périple Sud-Américain. Cela nous fait plaisir de les revoir, les enfants sont contents. Ils peuvent faire les fous devant des Français.

Au bout de quelques kilomètres, on rejoint une côte: c'est le détroit de Magellan. On va le longer vers l'Est jusqu'à atteindre le point de passage par bac, à Punta Delgada. Cela fait tout drôle de remonter le détroit, cela fait penser à des trucs appris à l'école, à des épopées mythiques. Mes explications historiques ne rencontrent toujours pas de succès parce qu'elles ne contiennent pas le mot "bakugan". J'essaie de placer les mots "mutinerie de 2 des bateaux" ou "répression sanglante" pour capter leur attention mais cela ne dure pas. Pour ceux que cela intéresse plus, c'est le moment de relire cette histoire du premier passage Atlantique-Pacifique. Le bateau a fini le tour du monde en 3 ans sans Magellan qui est mort dans une bataille contre les indigènes aux Philippines. Techniquement, Magellan a été le premier à boucler le tour du monde car il avait déjà voyagé vers l'Est auparavant et avait donc croisé tous les méridiens.

Nous attendons ensuite le bac pour faire traverser le bus.

C14 Vers Ushuaia - Detroit de Magellan 04 

C14 Vers Ushuaia - Detroit de Magellan 01 

Le vent souffle et il fait froid mais nous restons sur la passerelle pour essayer de voir des dauphins de Commerson près du bateau.

Ce sera très furtif mais tout le monde est content:

La traversée dure 20 minutes. On aborde la Terre de Feu, toujours du côté Chilien.

C14 Vers Ushuaia - Detroit de Magellan 06 

Mes explications sur la Terre de Feu s’envolent avec le vent, les enfants recevront l’explication de leur mamie 2 jours plus tard sur Skype et demanderont encore le lendemain pourquoi cela s’appelle la Terre de Feu!

Il faut encore une longue route de « ripio » pour atteindre les frontières et une bonne heure pour passer les 2 douanes.

Du côté argentin, la route est goudronnée et nous atteignons rapidement Rio Grande pour changer de bus (encore!). Un arrêt nous pose au bord de l’eau! On est arrivé à Ushuaia?! Non, c’est le Lac Fagnano.

A14 Vers Ushuaia - 01 

A14 Vers Ushuaia - Lac 12 

On repart et c’est parti pour la montée; il faut longer le lac sur 90 kilomètres et traverser une dernière fois la Cordillère. A bord, c’est discussion et dessins animés. Tout le monde compte les kilomètres.

A14 Vers Ushuaia - Bus 08  A14 Vers Ushuaia - Bus 07

Et comme toujours, d’un coup, c’est la découverte de la baie d’Ushuaia.

A14 Ushuaia - arrivee sur la baie 

C’est le soulagement général, il est 20h, nous sommes excités et fatigués. Le vent souffle fort, il fait froid et il va maintenant falloir traîner les valises dans les rues en pente pour trouver un toit.

Une heure plus tard, 2 taxis plus tard, après s’être installés dans une auberge et l’avoir quitté 5 minutes après parce que les toilettes étaient dehors (à Ushuaia!), nous nous établissons enfin au chaud, en en prenant une au hasard. Nous croisons 2 fois Claire et Fouad qui vont d’auberge en auberge eux aussi.

Après un mauvais repas, c’est l’heure d’aller se coucher et de finir cette journée de voyage!

 

Vers Ushuaia

9 novembre 2010 2 09 /11 /novembre /2010 03:47

Route de El Calafate vers le Chili. Comme partout en Patagonie, la plaine est battue par les vents. Quand c’est le chauffeur qui conduit ce n’est pas monotone, c’est beau. Des condors sur les bords de falaises prennent les courants d’air chaud et tournent. Des Guanacos passent tranquillement. Au loin, on aperçoit les montagnes qui se jettent dans l’eau du côté chilien.

A13 - vers Puerto Natales 4 

Comme Marcellin m’a passé sa bibliothèque musicale, je fais des révisions ou je rattrape des impasses. Aujourd’hui, en surfant la discographie complète de Johnny, je me rends compte que j’ai fait de grosses impasses! Johnny, il dit: « cette force qui nous pousse vers l’infini ». Nous, on hésite à pousser jusqu’à Ushuaia; il y a comme une lassitude de bouger tout le temps. On pourrait se promener tranquillement à Torres del Paine, prendre le temps à Puerto Natales, se poser à Punta Arenas, … Laisser filer le temps quoi!
Hop, hop, hop ! C’est quoi ce petit coup de mou, là! Il faut réagir! Il y a des moments où il faut savoir ré-enclencher la première et mettre un bon coup d’accélérateur pour ne pas caler.
Topo-briefing-décision:
- Bon, on a pris un billet de bus pour Puerto Natales et on a rendez-vous chez une famille de Chiliens donc on va y aller.
- Torres del Paine, il a neigé il y a 2 jours, il y a 3 chances sur 4 que la pluie y soit, 4 chances sur 4 qu’on se gèle en camping sauvage si on veut éviter le refuge parce que c’est trop cher et 2 chances sur 3 que les enfants traînent des pieds car ils ne sont pas d’humeur trek en ce moment. Le plateau de la balance n’est pas bien lourd de ce côté!
Bon alors le nouveau plan est clair: au lieu de rester 4 jours à Puerto Natales dans la famille Chilienne et à randonner à Torres del Paine, on file plutôt vers la Terre de Feu, on zappe Torres del Paine, puis on reboucle sur Punta Arenas. Cela rajoute 30 heures de bus mais c’est le meilleur plan.
Un plan qui a mijoté 7 heures dans le bus est sûrement un bon plan.

A13 - vers Puerto Natales 6

Arrivés à Puerto Natales après un long passage de frontière (tous les passagers du bus), nous nous réjouissons d’abord de la sagacité de notre plan: le vent ici coupe à travers les vêtements. Les Chiliens sont fiers et font semblant de ne pas le sentir, mais ça gèle ici! Puerto Natales est une ville qui a du charme: elle borde des eaux claires, une péninsule montagneuse enneigée rend l’accès à l’océan tortueux, les montagnes au Nord barrent le passage, le soleil qui troue les nuages invente de belles nuances de gris. Mais c’est une ville très modeste, désolée dès que l’on s’éloigne du petit centre.
Priorité: prendre les billets de bus pour Ushuaia car la destination est courue. Le bus est le lendemain matin à 6h45! Ou alors le surlendemain mais 40% plus cher. Ben on ne va pas les voir longtemps nos Chiliens en se pointant au goûter et en repartant à l’aube! Il va falloir expliquer nos changements de plan, et avec un vocabulaire de 20 mots dont gracias et Hola, ça va être coton! Avec un peu de chance, en assemblant les 18 mots qui restent dans le bon ordre, ça fait la bonne phrase!
Après avoir gravi la petite côte qui mène chez nos hôtes, nous sommes accueillis par Alison, la plus petite de la famille qui est venue voir ce qu’on pouvait bien faire à vadrouiller dans Puerto Natales.

Dans le guide, ils disent: « rien ne peut vous préparer à la beauté de Torres del Paine! ». Normalement, cela fait un choc. Pour les enfants, pas besoin d’aller jusqu’à Torres del Paine (oh le bon plan!), le choc, ils l’ont eu en arrivant à la maison. Il a fallu bloquer Louis dans la petite entrée parce qu’il faisait demi-tour. Théo a perdu instantanément l’usage de la parole, a développé une raideur du cou incapacitante et peut-être même une éruption cutanée.
Pourquoi? Ben parce que leurs traîtres de géniteurs les avaient jetés direct dans la gueule du loup: on n’était pas dans un hôtel impersonnel où tout le monde s’efforce de les ignorer malgré le bruit qu’ils font; on était chez de vrais gens qui ne souhaitaient qu’une chose: s’intéresser à eux, leur parler, jouer avec eux.

Bon, le cadre était aussi pour quelque chose. La maison était vétuste, faite de bric et de broc, la chambre au fond avec 2 petits lits, ouverte au vent, promettait de douillets moments de veille! Pour les dérider, on les a envoyés jouer dehors avec les enfants de la famille et les voisins, mais au bout de 2 minutes de foot dans la rue sous la pluie et dans le vent, avec les chiens qui leur sautaient autour, ils ont supplié pour rentrer. On part en ville faire des courses avec Gloria et Alison. Alison paye un tour de train jouet au supermarché à Louis et il adore. Elle est contente car il a l’air plus heureux qu’avant. Puis avec le temps, ils ont réussi à se ré-ouvrir, à trouver des jeux dans lesquels ils pourraient inclure Alison qui mourrait d’envie de jouer avec eux. Elle s’est occupée d’eux comme une maman, leur préparant des sandwichs et leur pelant des pommes pour attendre le dîner qui n’arriverait pas avant 22 heures. Nous aussi, nous nous sentions un peu décalés pour cette première expérience chez des hôtes qui manifestement n’avaient pas grand-chose mais voulaient nous donner tout. Pendant que Virginie était partie faire des courses pour le repas du soir et pour le p’tit déj/pique-nique/goûter du bus du lendemain, j’ai pu discuter avec la maman qui préparait le gâteau pour le soir, puis, Oscar, l’homme de la maison, est rentré de son travail de conducteur de bac. Sur la première cigarette, il a attaqué d’emblée en sollicitant mon avis sur le niveau de démocratie de la France, sur la politique Sarkozy, … Il m’a cuisiné 15 minutes puis est parti prendre sa douche. Après cette entrée en matière, nous avons partagé le maté, une pomme, des sandwichs en discutant philosophie, politique, humanité, éducation, … Oui, oui, avec mes 20 mots de vocabulaire. D’autres voyageurs sont rentrés de balade et ont préparé le dîner du soir en discutant. Après la bénédiction, nous avons partagé le repas commun, famille et voyageurs, en écoutant leur vision de la vie, leurs anecdotes. Ils vivent simplement, possèdent un restaurant/pension qu’ils utilisent pour accueillir constamment des voyageurs sous leur toit. Ils prêchent l’ouverture, la simplicité, l’abolition des différences, la générosité. Vers minuit est venu le moment d’aller se coucher. J’ai retrouvé Virginie et les enfants (des pingouins aussi, venus prendre le frais) dans la chambre, en sous-vêtements polaires, chaussettes et écharpes, sous 5 couvertures. Les enfants se sont collés à nous, façon moules sur un rocher en pente (les lits étaient en pente) et nous avons passé une courte nuit. Le matin à 6 heures, lever, rangement des sacs puis course dans les rues en pente pour attraper le bus. Le vent se lève tôt et il nous a accompagné jusqu’au bus; sympa!

Malgré les premiers moments de gêne, cette expérience a été magnifique! Cette famille était enchantée de recevoir des enfants et ils nous ont offert plus que leur hospitalité, ils voulaient vraiment nous faire rentrer dans la famille. C’était chaleureux, simple, généreux et très touchant. Notre plus belle tranche de vie avec d’autres personnes depuis le début du voyage. Des gens extraordinaires. Cela restera gravé dans notre mémoire pour longtemps, dans celle des enfants aussi, pour plein de raisons. Difficile de tout raconter.

Le guide avait raison: « rien ne vous prépare à la beauté »!

 

Puerto Natales

7 novembre 2010 7 07 /11 /novembre /2010 01:03

Nous sommes dans l’avion de Bariloche vers El Calafate. Depuis l’avion, on voit déjà les glaciers du parc national Los Glaciares. 40% du parc est couvert par des champs de glace et 13 glaciers majeurs alimentent deux grands lacs: le lac Viedma au Nord (près duquel se trouve la ville d’El Chalten) et le lac Argentino (près duquel se trouve El Calafate). Depuis l’avion, on voit bien le glacier Viedma, le plus grand d’Amérique du Sud. On prend de l’avance sur les prochains jours!

A11 Calafate - Avion 3

Le lac Argentino est un lac bleu-vert sur lequel passent des icebergs, comme des feuilles de saule, légers et fragiles (en ce moment, je fais faire de la poésie à Théo, alors cela déteint). On aperçoit aussi des flamands roses dans les lagunes peu profondes qui jouxtent le lac.

A El Calafate, nous nous dirigeons vers l’auberge où nous attendent les Fourcade. Nous avions réservé ailleurs mais nous nous sommes aperçus hier soir que la réservation était pour novembre 2011; ça fait tard! C’est mieux comme ça car les Fourcade ont retardé leur départ pour nous croiser avant de prendre la route 40 vers le Nord et rejoindre Bariloche. Ils viennent de faire 4000 kilomètres en Patagonie et finissent leur boucle alors que nous commençons la nôtre.

Les enfants sont super contents de pouvoir courir, jouer au foot, au bazooka, à des trucs de garçons, avec le grand Louis et Paul. Mathilde peut avoir la paix pour un moment.

A11 Calafate - Fourcade 2   A11 Calafate - Fourcade 1

Pendant ce temps, nous comparons nos itinéraires, nos projets, avec Carole et Fabien et nous partageons une bouteille de vin. Le soir, c’est l’anniversaire de Virginie, et comme d’habitude, c’est Louis qui souffle les bougies avant tout le monde. Aujourd’hui, ce n’est pas une bougie mais une allumette; les gâteaux sont bons quand même.

A11 Calafate - Anniversaire Virginie 2

Nous passons une agréable soirée à discuter de voyages et à échanger nos films. Cela nous fait plaisir de croiser une famille dans notre situation plutôt que des voyageurs seuls car les expériences et soucis sont similaires. On se sent moins seuls! On lisait leur blog pendant la route donc c’est comme si on les connaissait déjà un peu et on avait très envie de les rencontrer.
Le lendemain, ce sont déjà les adieux. Nous nous croiserons peut-être de nouveau à Tahiti ou en Nouvelle-Zélande. Les enfants vont nous poser la question pendant plusieurs jours: « quand est-ce qu’on revoit les copains?». Ben oui, ne pas avoir de copains sur la route c’est dur!

Le temps n’est pas complètement dégagé sur le Perito Moreno mais nous tentons quand même la visite avant la pluie. Il semble que la DDE locale ait décidé de ménager le suspens jusqu’au bout en traçant une route qui tourne tout le temps, en plaçant des petites montagnes juste au moment où on pourrait apercevoir le glacier, si bien que l’on tombe dessus, à un moment où l’on avait abandonné, en criant un « Ah le voilà ».

A11-Calafate---Perito-Moreno-78.JPG

De la taille de Buenos Aires, entre 40 et 60 mètres de haut et 5 kilomètres de large, on ne peut pas le manquer, pourtant il se cache longtemps. Le site est très bien fait, il propose des passerelles tantôt en hauteur, tantôt le plus proche possible de l’eau, sur les 2 flancs du glacier afin de bien en profiter. Nous allons bien sûr arpenter toutes les passerelles en courant.

A11 Calafate - Perito Moreno 41 

A11 Calafate - Perito Moreno 26 

Ben, c'est blanc, bleu et beau!

A11 Calafate - Perito Moreno 22

A11 Calafate - Perito Moreno 19

A11 Calafate - Perito Moreno 11 

A11 Calafate - Perito Moreno 24   A11 Calafate - Perito Moreno 40

L’activité principale consiste à parier sur où va se produire le prochain craquement. En effet, comme le glacier avance dans le lac, il se casse régulièrement et s’effondre avec fracas dans l’eau, le bruit résonnant sous le glacier et dans la vallée alentour. Le moindre petit bout de glace qui tombe produit un coup de tonnerre. Il faut donc deviner où va se produire le prochain effondrement pour aller se placer en face.

Là, c'est juste en retard:

Là, c'est mieux.

Après avoir fait toutes les passerelles, la pluie ne venant pas, nous avons pris un bateau pour approcher le glacier de plus près, mais cette fois, pas d’effondrement devant nos yeux, juste de la navigation entre les icebergs surplombés par la falaise de glace. L’eau, comme celle du lac et des rivières est bleu turquoise, un peu laiteuse.

A11 Calafate - Perito Moreno 68

A11 Calafate - Perito Moreno 57 

A11 Calafate - Perito Moreno 70

Le soleil se cache et le froid se fait plus pinçant donc nous rentrons boire un chocolat chaud à El Calafate, re-goûtant au passage les gâteaux que nous avions dégustés la veille. Pourtant, les Fourcade nous ont prévenu, dans 3 semaines, c’est Tahiti et il serait temps de penser au maillot! Une dernière petite marche au bord du lac pour aller voir les oiseaux et nous nous préparons.

A11 Calafate - Laguna Nimez 2   A11 Calafate - Laguna Nimez 5

 

Le lendemain, malgré les prévisions de pluie, le temps est superbe et nous faisons la route en bus vers le Nord, vers El Chalten et le Fitz Roy. Nous traversons la steppe où pas grand-chose ne pousse, manque de pluie et trop de vent. Comme le temps est clair, nous apercevons de nouveau le glacier Viedma qui descend dans le lac du même nom, puis le Fitz Roy et le Cerro Torre, les 2 monts les plus prisés des alpinistes. Ils ne sont pas très hauts (3400 m et 3100 m) mais leur ascension est ardue, notamment à cause du vent. La nature change à mesure que l’on se rapproche et la végétation, qui profite des pluies provoquées par les massifs, reprend du vert.

A12 El Chalten - Fitz Roy 16

El Chalten est une toute petite ville de 600 habitants, uniquement construite pour le parc. Elle a été créée il y a 25 ans lorsque le parc national le fut, et son cimetière n’a pas encore servi. Elle sert de base d’exploration du parc et de centre de racket des touristes. C’est loin donc tout est cher. Le 1er novembre commence la haute saison et les prix prennent 25% de plus. 25% de plus que cher, c’est très cher.

A12 El Chalten - Fitz Roy 19 

Le parc, lui, est gratuit pour l’instant et compte sur la bonne conduite des visiteurs pour son entretien et sa conservation.
El Chalten, comme le reste de la Patagonie, est aussi une réserve de Français. C’est comme les Baléares pour les Allemands. On en croise partout, énormément, et on se demande si ce sont des migrants ou s’il y a un centre de reproduction pas loin. Il y a des régions, comme celle-là, qui attirent irrésistiblement tout le monde. Tout ça à cause de Florent Pagny!

Le jour de notre arrivée est une journée comme il y en a peu ici, le ciel est bleu azur et les nuages complètement absents. Ce matin, le soleil a dû embraser la montagne et les photographes ont du se régaler! De nouvelles cartes postales vont être imprimées sous peu. Il est malheureusement trop tard pour entreprendre une randonnée alors nous nous contentons de gravir les premières collines pour aller chercher des bâtons/cannes/épées/mitraillettes/baïonnettes et de casser des cailloux.

A12 El Chalten - Ballade 07   A12 El Chalten - Ballade 08 

Quel dommage, car le lendemain, le temps classique revient et les nuages enrobent les montagnes. Nous partons tout de même vers la Laguna Capri d’où on a une belle vue du Fitz Roy (3 heures de balade) mais après avoir pris un détour/raccourci pour récupérer un bâton laissé la veille, nous nous trompons de chemin. Au bout d’une heure, nous nous apercevons que nous sommes dans la mauvaise vallée, en route pour la Laguna Torre, d’où on a une belle vue du Grand Glacier et du mont Torre. C’est une balade de 6 heures qui s’engage! Alors au lieu de voir les nuages qui cachent le Fitz Roy, on ne pourra voir que les nuages qui cachent le Cerro Torre! C’est pas la même chose quand même! Pourtant, il est là, juste au-dessus du glacier!

A12 El Chalten - Ballade 12 

La balade est très jolie mais il faut constamment nouer un foulard, remettre une polaire, enfiler le coupe-vent, mettre le bonnet et les gants puis tout enlever car le vent souffle par intermittence et le soleil joue à cache-cache avec les nuages, provoquant de grosses sautes de température. On croise de nombreux lapins, mais pas de huemul (la biche en voie de disparition qui habite le parc).
Sagement, Virginie et les enfants décident de rebrousser chemin une heure et quart avant la fin. Alors je pars tout seul en footing pour atteindre le lac dans lequel tombe le glacier. Je n’aurai pas plus de chance, les nuages restent accrochés à la montagne et le Cerro Torre reste invisible.

A12 El Chalten - Ballade 18 

Je les rattrape en petite foulée et nous finissons la balade en passant par un autre sentier pour varier les plaisirs ou la torture, selon le point de vue.

Notre auberge est une vraie de vraie, avec une seule salle de bains pour les 7 dortoirs, un petit lieu de vie sonore, une connexion internet défaillante et des murs/planchers en papier cigarette qui permettent de tout partager avec ses amis. Comme 90% des habitants sont Français, on comprend tout ce qu’on entend. C’est sympa. Il n’y a que le prix qui ne cadre pas avec le reste, c’est celui d’un 3 étoiles.

Samedi, le temps est couvert puis pluvieux; le temps du dimanche ne s’annonce guère mieux. Alors nous repartons vers El Calafate, laissant à regret les autres balades que nous aurions pu faire, tous les condors que nous n’avons pas vus et quittant avec joie notre lieu de villégiature, qui a accepté avec difficulté de nous faire payer le prix d’adhérents auberge de jeunesse (sous prétexte que les enfants n‘avait pas de carte personnelle)!

Nous allons faire un transit à El Calafate avant de partir pour le Chili, pour Puerto Natales, où nous allons loger chez une famille de Chiliens que nous avons trouvée sur CouchSurfing, avant d’aller explorer le parc de Torres del Paine, autre paradis du randonneur. Si le temps le permet!

1 novembre 2010 1 01 /11 /novembre /2010 15:32

Bariloche

Bariloche se situe dans une région de lacs de montagnes en bordure de Cordillère des Andes, au milieu de l’Argentine à 1500 kms de Buenos Aires et d’Ushuaia en gros. La région est connue pour sa route des 7 lacs qui offre de beaux panoramas de montagne. Alors qu’il y a trois semaines nous peinions à trouver de la neige à 5000m, ici, la neige tapisse les sommets à 2500m. Les stations de ski viennent de fermer.

Après une première journée de récupération, nous commençons doucement notre exploration de la région en faisant une balade dans le parc Llao-Llao. Lacs, forêt mêlant bambous, arrayanes et autres cyprès immenses, c’est très reposant et cela fait du bien après les plaines de l'Est.

A10 Bariloche - Lac P Moreno Oeste 07

 A10 Bariloche - Lac P Moreno Oeste 01

A10 Bariloche - Lac P Moreno Oeste 08   A10 Bariloche - Lac P Moreno Oeste 09

A10 Bariloche - Lac P Moreno Oeste 13

Pour se remettre de ces efforts, rien de tel que de tester le meilleur glacier, « Jauja », pour le comparer à ceux de Buenos Aires.

A10 Bariloche - Glaces Jauja 

Nouvel entrant dans le tableau, directement en première place ex-æquo. Banane imbattable, cannelle divine, très bon chocolat blanc, très bon chocolat noir, bon chocolat noir-confiture de lait-noisettes, bonne framboise; seule la fraise déçoit car c’est une glace et non un sorbet et le fruit n’est pas mis en valeur. C’est dommage, c’est le faux-pas qui lui coûte une place solitaire sur le podium.

Mercredi, pourquoi s’embêter à faire de la route vers le Chili pour aller chercher la pluie alors qu’elle peut venir à vous! Chute des températures de 10°C, ciel chargé de gros nuages pluvieux, ce mercredi pousse à rester au chaud dans notre nid douillet. D’autant qu’aujourd’hui c’est le jour du recensement et tous les magasins sont fermés, les services publics réduits. Pendant l’école, une dame du recensement s’invite et insiste pour nous soumettre à la question. Ses ordres sont stricts: visiter toutes les habitations et en recenser tous les habitants. Qu’importe si ce sont des touristes!

Après des réponses fastidieuses sur l’appartement et ses matériaux de construction:
«- euh, ils ont mis quoi les autres locataires sur la structure du toit? Ah? Et bien, je vais mettre la même chose, ça a l’air bien et je ne pense pas que le toit soit différent de mon côté »,
on passe aux données personnelles:
«- Non, Virginie c’est ma femme, pas ma sœur! Trop tard?! Vous n’avez plus de feuille? Bon, alors va pour ma sœur ! Mais alors mes enfants ne sont plus mes enfants mais mes neveux?! Oui? Bon, d’accord. »
et notamment aux informations sur les études:
«- Ah, c’est bien, vous avez fait des études post-universitaires tous les deux. Je coche. Et les enfants, ils en sont où?
-  On peut passer à la question suivante parce que celle-là, je ne sais pas répondre. Quand, à la question : « Louise ouvre la fenêtre, elle voit les oiseaux; qui est "elle"? », votre enfant répond "la fenêtre", puis "les oiseaux", vous diriez qu’il en est où, vous? Hein? Bon, je m'en fiche, ce sont les enfants de ma soeur.»
Et enfin sur l’activité professionnelle:
«- Vous avez un travail?

- Non.
- Avez-vous cherché un emploi ces 5 dernières semaines?

- Non.
- Allez-vous chercher un emploi dans les prochaines semaines?

- Non. »
On a fait baisser sa moyenne, elle n’était pas heureuse en sortant.
Fin de l’école et balade dans la ville morte. Même les chocolatiers sont fermés! Alors, parties de yams, Heidi sur grand écran pour voir les montagnes.

Jeudi et vendredi, même temps pluvieux, venteux et froid. Quelqu'un a volé le lac!

A10 Bariloche - Beau temps 1 

Louis en profite pour faire 40°C de fièvre, 2 jours de maladie et de mauvaises nuits. Nous sommes bien contents d’être dans l’appartement, avec de la place et non dans une petite chambre dans une auberge.

Pour garder le moral au plus haut, Théo et moi faisons des expéditions vers de nouveaux chocolatiers. Je ne les mets pas tous car certains ont déçu!

A10 Bariloche - Abuela Goye

Et au musée archéologique de Bariloche! Il est 2 fois plus petit que l'appartement mais on y trouve la reconstitution d’une mâchoire de mégalodon, l’ancêtre du requin de 40 mètres, avec des dents trouvées pas loin. Cela va alimenter les conversations des enfants pour des semaines. Combien de baleines rentrent dans un mégalodon? D'hippopotames? D'orques?

A10 Bariloche - Lac 5 

A10 Bariloche - Musée 1 

A10 Bariloche - Musée 3 

A10 Bariloche - Musée 4 

Samedi, il faut que l'on sorte, pluie ou pas! Alors direction Villa La Angostura, village résidentiel chic au nord du lac, pour une balade sous la pluie. Nous faisons le tour du lac en nous arrêtant pour prendre des photos. On dirait la mer.

A10 Bariloche - Lac 8 

A10 Bariloche - Lac 9
Nous arrivons pile à l'heure pour manquer le dernier bac pour le parc naturel des Arrayanes donc nous choisissons la solution de repli: la balade en hauteur pour admirer la vue.

A10 Bariloche - Ballade à V Angostura 3 

A10 Bariloche - Balade à V Angostura 1

Bon, en réalité, tout l'intérêt de la balade est qu'elle monte drue et qu'elle va fatiguer les enfants (les 2 grands schtroumpfs sur les photos)! La vue est normalement superbe mais là, non.

Le lendemain, rebelote, balade sur le Mont Cathedral (la station de ski de Bariloche) et descente vers le lac Gutiérrez pour admirer la vue.

A10 Bariloche - Ballade à L Gutiérrez 3 

A10 Bariloche - Balade à L Gutiérrez 2 

Nous essayons de mettre de côté les "Ah que ce serait beau s'il faisait beau" et nous nous consolons en nous disant que c'est la semaine de repos. C'est dommage quand même, pour ne pas dire plus!

Nous nous consolons de nouveau chez Mamuschka où les gâteaux nous mettent KO.

A10 Bariloche - Mamuschka 3 

Dimanche soir, c'est la fête, il y a un coucher de soleil et donc du soleil et donc du beau temps pour le lendemain!

A10 Bariloche - Coucher soleil 4

Le dilemme: il nous reste une seule journée de beau temps, qu'est-ce qu'on fait? On reprend de la hauteur pour voir la région ou on arpente le lac?

Va pour le lac! C'est parti pour une journée sur un bateau à (enfin) fouler le sol de la péninsule des arrayanes, l'île Victoria, et tout simplement profiter des paysages de lac + forêt + montagne avec neige, à jouer avec les mouettes.

A10 Bariloche - Balade sur le lac 05 

A10 Bariloche - Balade sur le lac 15

A10 Bariloche - Ballade sur le lac 07

A10 Bariloche - Balade sur le lac 51 

A10 Bariloche - Ballade sur le lac 36

A10 Bariloche - Ballade sur le lac 28

A10 Bariloche - Ballade sur le lac 01

Bon, ce n'est pas exactement ce qu'il nous fallait parce qu'on se sentait un peu enfermés sur le bateau mais c'est une très belle journée pour conclure le séjour dans la région des lacs.

C'est sûr qu'il faudra revenir pour skier en admirant la vue.

Plus qu'à refaire tous les sacs qui sont éparpillés aux 4 coins de l'appartement et demain nous décollons pour le Sud, pour El Calafate, où nous attendent les Fourcade, une famille du Pays Basque en tour du monde.

Demain c'est l'anniversaire de Virginie et même si nous avons fait des provisions de chocolat chez Mamuschka (le vainqueur) avant de partir, il est bien possible qu'il faille dégoter un salon de thé où se restaurer dignement!

25 octobre 2010 1 25 /10 /octobre /2010 01:25

Route-de-Bariloche.JPG

Réveillés de bon matin par (les enfants) le soleil, nous profitions des kilomètres de route de montagne entre El Bolson et San Carlos de Bariloche. C’est vert, c’est blanc, c’est bleu, c’est beau.

Nous sommes directement accueillis à Bariloche par le propriétaire de l’appartement que nous avons loué, tout se passe bien.

Gagnés par l’envie de luxe de la famille Fourcade (une famille de Tourdumondistes qui nous précède de quelques semaines - http://detoursdhorizons.over-blog.com, et qui a loué cet appartement il y a 2 semaines), nous avons craqué pour les 70 m² avec 2 chambres, 2 salles de bain, la cuisine équipée, la salle à manger, le dressing, le bureau et la salle télé, le wifi, les 2 écrans géants sur lesquels on peut brancher le disque dur de films et l’ipod, la machine à laver, la salle de gym, … et puis la vue sur le lac.

A10 Bariloche - Vue de l appartement 2 

A10 Bariloche - Vue de l appartement 1 

Bien négocié mais au-dessus de notre budget, cet appartement va représenter nos vacances à nous. Pour couper un peu le voyage, nous avons décidé de ne pas traverser vers le Chili, vers Puerto Montt et Chiloé, pour ne pas aller chercher la pluie, et plutôt, de nous poser 9 jours ici pour profiter des lacs et des montagnes. Et du chocolat … Car Bariloche est un haut lieu du chocolat.

Comme nous sommes consciencieux, à peine les sacs posés, nous faisons une descente en ville pour tester le premier chocolatier d'une longue liste.

A10 Bariloche - Mamuschka 2 

A10 Bariloche - Chocolatier Mamushka 

Excellent! Malgré la fatigue, la dégustation est sérieuse; le brownie des enfants est énorme et savoureux. Pour vraiment bien faire notre boulot, nous achetons une sélection de petits chocolats à déguster à la maison (le blanc pur, le noir pur, le noir 70%, le noir à la confiture de lait et noix). Cela s’annonce bien!

On ne le fait pas que pour le plaisir. Ce que nous avons appris des phoques à Valdès, c'est que pour ne pas avoir froid, il faut savoir se créer une couche de graisse assez épaisse pour faire des vaguelettes en bougeant. Alors on y travaille!

Et comme la cuisine semble sous-équipée en plats, on passe acheter un moule à gâteaux pour être sûrs de se sentir comme à la maison!

Ça y est, il ne peut rien nous arriver!